Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

2ème édition de la Journée de mobilisation contre la traite des personnes: La lutte contre la traite des personnes est l’affaire de tous
Publié le vendredi 3 octobre 2014   |  Le Monde d’aujourd’hui


Mme
© Autre presse par DR
Mme Gogé Maimouna Gazibo DG de l`Agence Nigérienne de Lutte contre la Traite des Personnes


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

« La femme wahaya ou 5ème épouse : acte religieux ou pratique coutumière? » tel est le thème de la conférence organisée le 26 septembre 2014, à l’Université de Niamey par l’Agence Nationale de lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP), avec l’appui du PAJED II, de OXFAM et de l’Union européenne C’est M. Marou Amadou, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, porte-parole du gouvernement qui en a présidé la cérémonie d’ouverture en présence de plusieurs invités de marque et de nombreux étudiants des différentes facultés de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

Dans son intervention, M. Marou a indiqué que la traite des personnes occupe la troisième place dans le classement actuel des grandes criminalités après le trafic de drogue et le trafic d’armes. C’est un crime, odieux ‘à dimensions nationale et internationale dont les victimes sont recrutées et transportées par des trafiquants qui utilisent .la tromperie ou la contrainte pour sévir et se faire beaucoup d’argent sur le dos de ces pauvres personnes qu’ils exploitent de manière impitoyable. En effet, ces victimes sont soumises’ à différentes formes de maltraitance physique et psychologique. La traite des personnes se présente ‘sous plusieurs formes. Mais les plus répandues restent et demeurent le travail forcé, principalement des enfants et l’exploitation sexuelle des femmes et des jeunes filles » dira en substance le Ministre.

Marou Amadou n’a pas manqué ensuite d’évoquer le cas des milliers d’enfants qui sont exploités chaque année sur les sites d’orpaillage à Komabangou ou à N’Banga, dans les champs de mil de mais ou dans les rizières. « Au regard de la complexité et de l’ampleur de la traite plusieurs stratégies de lutte doivent aujourd’hui être adoptées afin d’éradiquer ce fléau. Chaque personne se doit, d’être active dans la lutte contre la traite des personnes, soit en dénonçant les trafiquants, soit en les sensibilisant. Toutes les Nigériennes et tous les Nigériens doivent se mobiliser contre la traite des personnes, sous toutes ses formes » a-t-il ajouté. C’est donc la raison principale pour laquelle, afin de concrétiser cette idée le gouvernement a pris l’engagement de faire du 28 septembre la Journée nationale de mobilisation contre la traite des ‘ personnes.

Ainsi, au cours de cette journée, les Nigériens et les partenaires financiers, et techniques vont initier des rencontres autour de plusieurs activités dans le cadre dé la prévention et la lutte contre la traite des personnes Pour le ministre Marou Amadou, « la traite des personnes, ne devrait pas être l’affaire des seules institutions étatiques, mais l’apanage de tous et de chacun. » Avant de terminer ses propos, il a invité tous tes citoyens à participer aux différentes manifestations qu’organise l’Agence Nationale de lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP) Le ministre n’a pas manqué de remercier les partenaires comme OXFAM et l’Union européenne, pour leur appui à ces activités…

Conférence inaugurale La femme wahaya, un acte religieux ou une pratique coutumière? »
C’est à cette question qu’ont tenté de répondre les conférenciers lors de la conférence débat inaugurale organisée à l’université de Niamey par l’Agence Nationale de lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP), dans le cadre de la Journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes. Le thème développée était axée sur la problématique de la 5ème épouse : la femme Wahaya. Il s’agissait de savoir si cette pratique est un acte religieux ou une pratique coutumière. Pendant plus de deux heures, les conférenciers se sont penchés sur cette question et ont expliqué cette pratique ancestrale qui finalement s’avère être une coutume plutôt qu’un acte religieux. .Pour le premier conférencier, les esclaves s’obtenaient par la guerre notamment du temps des guerres saintes. C’était une guerre tolérée par l’Islam, une guerre dont le principal but était de convertir les mécréants pour qu’ils embrassent la religion musulmane.
Les prisonniers de guerre devenaient de fait des esclaves au service de leurs maîtres. Lorsqu’il y a une crise au sein d’une communauté, a-t-il dit, la guerre devenait une occasion de s’octroyer des esclaves. Il a aussi noté que l’esclave pouvait aussi s’obtenir par la richesse. Il a ajouté enfin que l’Islam est une religion de paix et de tolérance. Lorsque naît un conflit, cette religion recommande d’exploiter toutes les voies pour instaurer la paix et la quiétude dans la communauté. Ainsi, le conférencier a donné la position de l’Islam sur la question de la femme wahaya. Dans la religion musulmane l’homme peut épouser une, deux trois ou quatre femmes. Pas plus ! « Concernant la femme wahaya, c’est une pratique coutumière qui n’a rien à voir avec l’Islam » a-t-il indiqué Le second conférencier quant à lui a dit que la femme wahaya est une esclave issue d’un contrat entre l’acheteur et le maître à un prix compris entre 100 000 et 400 000 francs CFA.
« Elle ne peut donc être considérée comme une épouse dans la mesure où il y a absence de cérémonie religieuse devant Dieu et devant les hommes, il n’y a pas de dot et il y a absence totale du consentement de la femme ou de ses parents…. Au regard de l’Islam, c’est un acte illégal et les enfants issus d’un tel contrat n’ont aucun avenir car ils ne peuvent prétendre à un quelconque héritage » C’est dire en définitive que la pratique de la femme wahaya est à bannir de notre société, car cette pratique détruit les fondements même de la famille et ne milite pas en faveur de la protection de la femme et de l’enfant. L’abondance des débats sur le phénomène de la femme Wahiya est très limitée à cause des barrières religieuses. On retiendra cependant au cours de cette conférence que le sujet est pris en compte par la religion musulmane qui interdit à tout homme d’avoir plus de 4 femmes. L’époque de la pratique de la femme Wahiya est totalement révolue.
Par conséquent, on ne doit plus continuer à observer cet acte dans notre société car ce n’est pas une pratique de l’islam. Les époques ne sont pas les mêmes, nous ne sommes plus au temps des guerres religieuses où on peut conquérir une femme comme un butin de guerre et que toute autre connotation semblable ne saurait prévaloir. La religion nous enseigne que cela n’est pas légal dans le contexte actuel. L’interprétation erronée de cet esprit serait un péché, nul n’a le droit de réduire un autre à l’esclavage. Si cette pratique est interdite par la religion musulmane, alors pourquoi poursuivre cette exploitation éhontée et inhumaine qui dégrade la dignité et l’honneur des victimes ? Marou Amadou, en concluant les travaux d’ouverture de cette première conférence q dit que l’Etat a décidé de sévir désormais contre les éventuels candidats à cette infraction.
Pour l’Agence Nigérienne de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP), par la voix de sa Directrice Générale, femme dynamique et très engagée dans la lutte contre ce fléau, a dit dans une interview qu’elle a accordée à la presse, que la société ne doit plus tolérer cette pratique, ce comportement dégradant de la personne humaine à partir du moment où cela est contraire à nos valeurs sociales, coutumières, légales et religieuses. « Si on se tait, c’est comme si nous sommes complices des affres de cette exploitation de l’homme par l’homme, et que nous serons comptables de tous les dommages qui seraient causés gratuitement aux éventuelles victimes. La lutte contre la traite des personnes doit désormais être une affaire de tous ne serait-ce que pour les supplices de tout genre qu’elle occasionne sur la vie, l’honneur et la dignité des personnes humaines, c’est un appel lancé à l’endroit de toute la société pour éradiquer à jamais ce phénomène de notre vie quotidienne.

 Commentaires