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Interview exclusive de SEM. Hama Amadou
Publié le jeudi 9 octobre 2014   |  Nigerdiaspora


Hama
© Autre presse par dr
Hama Amadou, président de l`Assemblée nationale du Niger.


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SE. parlez-nous de l'Acharnement dont vous êtes la victime depuis quelques mois de la part d’un pouvoir dont vous étiez un acteur-clé jusqu’en août 2013 ? L’acharnement du régime n’est un secret pour personne car le ministre de l’Intérieur, il y a plusieurs mois déjà, était passé sur RFI pour dire de manière très claire que leur intention est de m’isoler et, de me traiter comme tel. Et à partir de ce moment-là, beaucoup d’actes d’hostilité, de méchanceté ont été posés contre moi.

Et des actes antirépublicains également, car au-delà de la personne de Hama, la fonction de président de l’Assemblée nationale est une fonction éminente de la République constitutionnelle que le président de la République et les membres du gouvernement doivent absolument respecter. Mais depuis plusieurs mois, ils ne prennent pas en compte la fonction, ils visent la personne et ils font un amalgame qui montre qu’ils n’ont aucune connaissance des principes républicains et qu’ils ne se soucient pas de bienséance. Ils m’ont dépouillé de toute ma sécurité rapprochée et non rapprochée, allant jusqu’à m’enlever mon propre aide de camp et l’escorte officielle ; ils ont tiré chez moi ; ils ont médit sur moi dans les journaux de toutes les façons possibles. Ils ont acheté la conscience de certains députés pour tenter de me destituer, ça n’a pas marché; ils ont fait arrêter, sur des bases totalement fallacieuses, des dizaines de militants de mon parti. Actuellement, mon directeur de Cabinet adjoint vit dans la clandestinité depuis des semaines pour avoir affirmé des choses dix fois moins graves que ce que d’autres ont ouvertement dit à la télé.

Disons qu’ils ont fait beaucoup de choses car, lorsqu’au niveau du Moden Fa Lumana Africa, mon parti politique, on a essayé de faire le dénombrement de tous les actes qu’ils ont posés contre moi, il y en a plus de 25. Cela montre véritablement qu’ils se sont évertués, chaque mois, à trouver trois ou quatre actions malsaines à mener contre moi de manière à me mettre dans une disposition d’esprit qui vise au découragement ou à la résignation mais ce n’est pas ma nature et ils ne réussiront jamais à le faire.

Que pensez-vous de ce régime et de ses agissements depuis votre départ du pays ?
Simplement que les actions que ce régime a posées depuis son installation à cette date ne s’inscrivent pas dans le sens de l’intérêt national. Depuis 2011, j’ai de façon récurrente et constante, attiré l’attention du Gouvernement sur les dérives prévisibles ; j’ai dénoncé les mesures populistes ; j’ai critiqué, en tant que représentant du peuple et président de l’Assemblée nationale, les mauvais penchants du Gouvernement, les risques vers lesquels nous nous acheminons mais en vain. Je n’ai ni été compris ni écouté. Au contraire, mes propos, tenus à l’occasion des sessions de l’Assemblée nationale, ne m’ont valu que récriminations, blâmes, haine et enfin de compte, une volonté farouche d’en finir avec moi.

Si je fais ce rappel, c’est pour rafraîchir la mémoire de tous ceux qui semblent propager le bruit, non fondé, que je critique des choses avec lesquelles j’étais d’accord, hier. Ce qui est évidemment faux. Vous pouvez le vérifier à partir de mes discours d’ouverture et de clôture des sessions de l’Assemblée nationale. J’ai été constant dans mon discours politique, et ma sincérité sur l’état de la nation est incontestable. Prenez l’ensemble de mes discours, de 1995 à ce jour, vous n’y trouverez pas de variation. Et pourtant, j’ai été Premier ministre du Niger en 1995, puis de 2000 à 2007. Pourquoi se taire ou prétendre que tout va bien comme dans le meilleur des mondes possibles lorsque tout va mal ? Personnellement, ma conscience me l’interdit.

Aujourd’hui, tous les Nigériens savent que ce régime ne travaille que pour l’intérêt exclusif des ténors du PNDS Tarayya. Ils sont en train de s’enrichir de manière honteuse alors que le pays vit dans une sorte de détresse généralisée. Ils n’ont aucun souci d’améliorer le sort de qui que ce soit et lui-même, Issoufou Mahamadou, on le voit, est plus soucieux de son confort personnel que des difficultés que vivent au quotidien les Nigériens.

Depuis mon départ, les choses n’ont pas changé car vous voyez, ils continuent toujours d’interpeler, d’arrêter et de jeter en prison des gens contre lesquels la Justice finit toujours par parler de vacuité totale du dossier. Mais ça ne les empêche pas de continuer à poser contre eux des actes vexatoires de toute sorte.

C’est un constat partagé que ce régime ne fonctionne pas sur la base de la morale ni de quelque éthique politique. Et le résultat, c’est que notre pays, aujourd’hui, vit vraiment dans une situation très difficile. Quand je suis arrivé à Paris, je leur ai immédiatement lancé, par voie de presse, le défi de lancer contre moi un mandat d’arrêt international ; ce qui, bien évidemment, nécessiterait que le dossier d’accusation soit envoyé, ici, en France, entre les mains des juges qu’ils ne pourront ni corrompre, ni influencer pour dire autre chose que la vérité. Mais conscients, eux-mêmes, du fait que le dossier est vide et qu’ils ne peuvent, en aucune façon, m’incriminer sur la base d’un dossier totalement vide devant des juges qui vont dire le droit, ils ont préféré lancer un mandat d’arrêt national qui ne rime à rien. Si je suis au Niger, c’est un mandat d’amener. Mais à partir du moment où je ne suis plus au Niger, et ils savent où je suis, quel est le sens d’un mandat d’arrêt national ? L’émission de ce mandat d’arrêt national qui ne veut rien dire est un aveu que le dossier ne contient rien. Issoufou Mahamadou le sait. Je le laisse face à Dieu.

Comment se passe votre séjour à l’’extérieur ?

Hama Amadou Paris 3Mon séjour ici ne présente aucun problème particulier ; je n’ai pas de problème. Ma seule préoccupation, c’est la situation dans laquelle le Niger se trouve ; la situation dans laquelle ma famille se trouve ; la situation à laquelle les militants de mon Parti sont confrontés, victimes de harcèlements de toutes sortes par le pouvoir en place. Or, nous n’avons pas d’autres moyens que de nous en remettre à Dieu.

Excellence, parlez-nous de la lettre qui a été envoyée à l’Assemblée nationale pour la convocation de la session budgétaire.
En ma qualité de président de l’Assemblée nationale, conscient que la fonction dit que la session budgétaire s’ouvre dans la première semaine du mois d’octobre et compte tenu du fait que la fête de Tabaski est prévue pour le 5 octobre au Niger, j’avais pensé qu’il fallait laisser les députés fêter en famille et par la suite convoquer dans le respect de la fonction la session. C’est pour cette raison que, puisque seul le président de l’Assemblée peut convoquer la session légalement, pas quelqu’un d'autre, pour rester campé dans mes responsabilités, j’ai écrit pour dire de convoquer la session pour le 7 octobre 2014. Malheureusement, toujours dans l’esprit d’hostilité qui caractérise le pouvoir en place, des personnes qui n’ont aucune qualité au niveau constitutionnel, ont pensé qu’elles pouvaient le faire à ma place et vous avez vu le résultat : l’ouverture a été boycottée par un très grand nombre de députés. Voilà !!

Et probablement que la rentrée normale, peut-être sans cérémonie, aura lieu le 7 comme je l’ai souhaitée.

Aujourd’hui, c’est le jour de la fête de Tabaski. Un message à la communauté nigérienne qui a envie de vous entendre en ce grand jour au Niger et dans le monde entier.

J’ai appris avec beaucoup de peine que neuf militaires nigériens ont été victimes du terrorisme dans le nord du Mali.

Je voudrais saluer leur mémoire et saluer leur famille, leur présenter mes condoléances ; présenter mes condoléances et ma sympathie à l’ensemble de l’Armée nigérienne pour le travail remarquable qu’ils font dans le cadre de la défense de l’intégrité du territoire nigérien car en combattant au Mali, ils combattent aussi pour le Niger et je prie Allah le Tout-Puissant, de recevoir en son paradis nos frères qui viennent de connaître une mort brutale du fait de gens qui invoquent le nom de Dieu pour faire du mal.

Les vœux que je formule aux Nigériens, c’est que la sérénité puisse revenir dans notre pays ; que l’esprit d’entente puisse prévaloir entre les citoyens ; que la prospérité dont nous avons besoin pour briser l’étau de la pauvreté qui nous écrase puisse se réaliser et surtout, que Dieu délivre le Niger des démons qui dirigent actuellement le Niger.

Réalisée par Boubacar Guédé

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