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Les Relations Nigéro-Turques : Diplomatie humaine et rôle de l’histoire comme dénominateur commun en matière de politique de la Turquie envers l’Afrique Sub-saharienne
Publié le vendredi 17 octobre 2014   |  Le Sahel


L`ambassadeur
© Autre presse par DR
L`ambassadeur de la Turquie au Niger, Dr Hasan Ulusoy.


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[L'ambassadeur Dr. Hasan ULUSOY est l'ambassadeur fondateur de l'Ambassade de Turquie au Niger. Après trois ans, il est en train de finir sa mission au Niger. Dr. ULUSOY est aussi Docteur en Relations Internationales et auteur des plusieurs articles académiques et d'un livre. Dans le présent article, il parle des relations nigéro-turques du point de vue historique, avec un accent particulier sur la Diplomatie Humaine turque mise pratiquée avec succès en Afrique sub-saharienne.]

DEVELOPPEMENT DES RELATIONS BILATERALES

La République de Turquie était parmi les premiers pays à reconnaitre le Niger après son indépendance en 1960, et les relations diplomatiques ont été établies depuis 1966. Toutefois, pour des raisons de logistique, l'établissement d'une ambassade résidente de Turquie au Niger a attendu jusqu'en 2012. Avant cette date, l'Ambassade de Turquie au Nigéria a continué à être accréditée au Niger pour les relations bilatérales.
La première ambassade résidente de Turquie à Niamey fut ouverte le 3 janvier 2012 dans le cadre de la politique d'ouverture de la Turquie vers l'Afrique Sub-Saharienne. L'Ambassade de Turquie à Niamey était la 28ème ambassade turque ouverte en Afrique Sub-saharienne.
A travers les relations bilatérales avec le Niger, les dimensions humaines ont été toujours à l'avant-garde, prenant ainsi en compte les particularités du pays, conformément aux paramètres généraux de la politique de la Turquie envers l'Afrique Sub-saharienne. L'Ambassade de Turquie, dans cette optique, accorde une grande importance, en apportant un soutien tout particulier aux efforts du Niger en matière de développement durable, et contribue à renforcer la qualité des capacités humaines du Niger à travers la réalisation des projets et programmes d'aide humanitaire et d'aide au développement dédiés au Niger. Dans ce contexte, une attention toute particulière est toujours portée sur les projets d'assistance afin qu'ils intègrent toujours des volets de formations technique et professionnelle pour peuple nigérien.
Les relations bilatérales ont connu un progrès considérable, et cela de manière rapide, depuis l'établissement des ambassades respectivement au Niger et en Turquie. Particulièrement, on peut citer entre autres, la visite au Niger du Premier ministre turc, aujourd'hui Président de la République, et celle du Président de la République du Niger en Turquie, en l'espace de deux ans. Chacune de ces deux visites est la première du genre d'un tel niveau dans les relations bilatérales entre le Niger et la Turquie.
Ainsi, depuis l'ouverture de l'Ambassade, plus de 20 instruments (protocoles, accords, conventions, mémorandums d'entente, etc.) ont été signés entre les deux pays à des niveaux différents.
De la même manière, une vingtaine de projets d'aide au développement sont en cours de réalisation au Niger. La Turquie a toujours été un pays innovateur en initiant des projets d'assistance jamais réalisés au Niger. Parmi ceux-ci, on peut citer la création du Parc de l'Amitié Niger-Turquie en vue de lutter contre la désertification ; l'organisation de la semaine du cinéma turc, apportant ainsi une aide au secteur du cinéma nigérien ; l'appui à la création du SAMU Niger, et la création de la Plateforme de la Jeunesse Turquie-Niger. Toutes ces initiatives sont aussi les premières du genre à être réalisées par la Turquie en Afrique Sub-saharienne.
Dans la cadre de l'aide humanitaire, la Turquie a distribue des produits alimentaires aux populations nécessiteuses. Ainsi, en 2013, environ 6000 tonnes de produits alimentaires ont été gracieusement distribuées aux populations victimes des inondations à travers tout le pays, à travers une grande opération lancée en même temps dans toutes les régions.
L'importance de ces projets d'aide humanitaire ou d'aide au développement est qu'ils sont gracieusement exécutés sous forme de dons pour le bénéfice des populations nécessiteuses.
En outre, le Bureau Permanent de l'Agence de Coordination et de Coopération Turque (TIKA) a été établi à Niamey pour mieux coordonner ces projets. Plusieurs institutions nigériennes ont déjà bénéficié des programmes de formation technique de la TIKA pour leur personnel.
D'un autre côté, la compagnie aérienne Turkish Airlines a commencé ses vols à destination de Niamey dès décembre 2012, avec maintenant une fréquence de cinq (5) jours par semaine.
Sur les plans économique et commercial, le volume du commerce bilatéral s'est multiplié par 10 depuis l'ouverture de l'Ambassade, selon les chiffres des autorités nigériennes.
LA POLITIQUE TURQUE POUR L'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE: DIPLOMATIE HUMAINE
En effet, les progrès ci-dessus mentionnés dans les relations nigéro-turques sont les fruits d'une réflexion de la politique extérieure de la Turquie envers les pays de l'Afrique sub-saharienne. Le ministre turc des Affaires Etrangères (aujourd'hui Premier ministre), Pr. Davutoğlu, a expliqué ces progrès réalisés par la Turquie sur le plan des représentations diplomatiques en Afrique sub-saharienne en ces termes :

''En mai 2009, sur le continent africain, il y avait douze ambassades turques dont sept en Afrique sub-saharienne. Dans le même processus depuis 2009, nous avons ouvert nos ambassades en Tanzanie et en Côte d'Ivoire, en 2010 ; il s'en est suivi l'ouverture de nos ambassades au Cameroun, au Ghana, au Mali, en Ouganda, en Angola et à Madagascar. En 2011, nous avons continué avec la Zambie, le Mozambique, la Mauritanie, le Zimbabwe, le Soudan du Sud, la Somalie et la Gambie ; et en 2012, il y a eu celles du Niger, de la Namibie, du Burkina Faso et du Gabon. Cela a continué avec le Tchad, la Guinée, l'Erythrée et le Djibouti en 2013, ce qui porte le nombre total de nos ambassades en Afrique sub-saharienne à 35. En 2014, et dans les années à venir, nous envisageons l'ouverture d'autant d'ambassades que possible''.
Comme on peut le constater, au cours de ces quatre dernières années, le nombre des représentations turques en Afrique sub-saharienne a triplé. En effet, en 2014, des nouvelles ambassades viennent d'être ouvertes, à savoir au Bénin, en République du Congo, au Botswana et au Rwanda. Cette tendance a clairement montré une ouverture sans précédent des représentations diplomatiques de la Turquie en Afrique Sub-saharienne. En effet, ce progrès est le témoignage concret de l'engagement de la Turquie vers ces pays frères situés en Afrique Sub-saharienne, et c'est le résultat d'un processus qui a commencé depuis 1998.
En 1998 en effet, la Turquie avait préparé, pour la première fois de son histoire, un plan d'actions pour une ouverture vers l'Afrique Sub-saharienne. J'ai eu la chance d'avoir personnellement contribué à la préparation de ce plan d'action, à travers un article académique que j'ai écrit lorsque j'étais jeune diplomate en poste à l'ambassade de Turquie au Nigéria à cette époque-là. Toutefois, ce processus a été accéléré à partir de 2003. La croissance de la puissance économique de la Turquie, qui a permis l'accroissement de sa capacité d'apporter de l'aide extérieure aux nécessiteux, lui a facilité la tâche pour jouer un rôle décisif dans cette accélération. En 2003, la Turquie a préparé une stratégie pour renforcer les relations économiques et commerciales avec les pays africains. En 2005, soit deux années après, elle a déclaré cette année-là comme année de l'Afrique et devient ainsi membre observateur de l'Union Africaine. En conséquence, l'Union Africaine a déclaré la Turquie comme partenaire stratégique de l'Afrique en 2008. Dans la même année, la Turquie, pour la première fois de son histoire, a organisé un sommet intitulé ''Sommet du Partenariat Turquie-Afrique'', jetant ainsi les bases de son ouverture vers l'Afrique sub-saharienne de nos jours. Ce processus a naturellement été concrétisé à travers plusieurs travaux et réunions de niveau ministériel entre la Turquie et les pays d'Afrique. Actuellement, ce processus, qui a commencé comme ouverture politique, s'est graduellement transformé en politique partenariale. Cette nouvelle transformation est sur le point d'être matérialisée avec le 2ème Sommet du Partenariat Turquie-Afrique prévu pour se tenir à la fin de l'automne de cette année.
La politique turque vers l'Afrique Sub-saharienne a été mise en œuvre à travers une dimension diplomatique intensive appelée ''diplomatie humaine''. Cette politique constitue, en effet, un des exemples les plus actifs de la diplomatie humaine de l'époque actuelle dans le monde. Selon des études académiques dans cette littérature, la diplomatie humaine est définie en général comme une politique poursuivant des objectifs humains sur le plan des relations internationales à travers des outils de politiques extérieures qui visent la coopération à travers les programmes d'assistance au développement pour les nécessiteux dans le monde. La diplomatie humaine n'est pas une alternative aux diplomaties conventionnelles, bilatérales ou multilatérales. Au contraire, son application en coordination avec ces modes de diplomatie est un élément clé pour le succès. Telle que discutée dans les milieux académiques, la diplomatie humaine est une forme toujours émergente en diplomatie. Donc, ce qui est plus important, c'est la manière dont les pays concrétisent une telle politique en diplomatie.
Les propos du Premier ministre Davutoğlu, ministre des Affaires Etrangères d'alors, lors de la 5ème conférence annuelle des ambassadeurs en 2013, nous donnent une signification plus claire de la diplomatie humaine de Turquie :
''Par la diplomatie humaine, nous ne faisons pas seulement référence aux aides humanitaires. Toute forme de diplomatie, qui ne touche pas la conscience humaine, ne peut pas survivre. Avoir une conscience humaine et répondre à cette conscience est aussi important que de posséder la plus puissante armée du monde''.
M. Davutoğlu a aussi souligné que la diplomatie humaine a apporté une nouvelle dimension à la diplomatie traditionnelle turque en ces termes :
''Nous sommes en train d'apporter une dimension nouvelle à notre diplomatie tout en faisant des efforts pour faciliter à trouver des solutions à la crise dans notre région, et en même temps trouver les réponses à la conscience et à l'esprit des peuples et de l'humanité. Ceci doit être un des objectifs les plus importants de la nouvelle politique turque parce que c'est la tendance de l'humanité de cette présente époque''.
Comme on peut le constater à travers les citations ci-dessus mentionnées, la Diplomatie Humaine, telle qu'exécutée par la Turquie, met l'accent sur le peuple et la conscience humaine avec cette stratégie qui vise à partager et consolider le bien-être commun sur les bases d'un partenariat équilibré avec les pays africains qui sont dans le besoin, à travers des programmes complets d'assistance et de coopération. Les réflexions de cette politique dans la pratique sont de deux ordres: trouver des solutions aux besoins humanitaires urgents pour ces pays, et subvenir dans le processus de leur développement durable, (de l'économie à l'éducation, de la santé à la sécurité, à l'accès à l'eau potable, etc.).
Avec cette caractéristique, la politique turque de Diplomatie Humaine peut être vue comme une méthode alternative pour le développement des pays africains tout en préservant leur dignité et en mettant l'accent sur la conscience humaine pour les pays africains que l'on dit confrontés à une nouvelle colonisation de notre ère. Pour que cette politique soit une réussite, ce ne sont pas seulement la capacité économique et l'efficacité institutionnelle des pays qui sont importantes, mais aussi les notions socio-psychologiques, notamment la création d'une identité et d'une perception commune qui sont généralement ignorés dans les approches réalistes, décisives pour permettre aux pays de mettre en œuvre la Diplomatie Humaine.
Pour cette raison, pour une meilleure compréhension de la Diplomatie Humaine, l'on doit se référer aux analyses du constructivisme conventionnel. L'approche constructiviste, dans sa forme conventionnelle, ne fournit pas une explication alternative, mais complémentaire aux affaires mondiales où le réalisme politique est dominant sans pourtant rejeter le courant de l'approche du réalisme. Cette approche permet de mieux expliquer la manière dont les politiques étrangères des états sont construites, et comment les États peuvent poursuivre le monde matériel extérieur, où les Etats sont tenus d'agir rationnellement. En fait, l'approche constructiviste assure une fonction de pont entre les théories courantes des rationnelles positivistes et les théories ''interprétativistes'' du post-positivisme. Cette approche, sans pourtant rejeter les facteurs matériels du monde, montre qu'aux yeux du monde extérieur, les Etats sont aussi socialement construits, donc elle aide les états à mieux comprendre les affaires du monde d'une manière plus complémentaire.
La valeur ajoutée de l'approche constructiviste réside dans l'accent mis sur l'utilisation des facteurs socio-psychologiques, à savoir les facteurs idéationnels dans la compréhension et la poursuite de la politique étrangère des Etats. En d'autres termes, cette approche souligne l'importance des facteurs socio-psychologiques dans l'analyse des politiques étrangères des Etats. Dans ce contexte, l'identité apparait comme la notion de base de cette analyse. A cet égard, la Diplomatie Humaine où ces genres de facteurs idéationnels, socio-psychologiques jouent
un important rôle dans la réussite de cette analyse. Les identités communes existantes deviennent ainsi plus importantes. En d'autres termes, dans un monde dominé par des paramètres réalistes, les dénominateurs communs qui ont contribué à la création des identités communes sont d'une importance particulière pour la réussite de la diplomatie humaine.
Dans cette optique, en créant des dénominateurs communs, l'histoire joue un rôle important. Ici, on peut aisément affirmer que l'histoire actuelle a joué un rôle particulier dans le développement rapide des relations bilatérales entre la Turquie et le Niger qui ont été ci-dessus résumées.
LES RELATIONS HISTORIQUES
AVEC LE NIGER
Après que l'approche théorique a souligné l'importance de l'histoire pour mieux comprendre le développement rapide des relations bilatérales entre la Turquie et le Niger, on peut évoquer brièvement les liens historiques entre les peuples des deux pays.
Le fait que les deux pays se trouvent sur des continents différents n'a pas séparé les deux peuples l'un de l'autre tout au long de l'histoire. Les dénominateurs historiques communs entre le peuple de Turquie et le peuple du Niger peuvent être catégorisés en trois principaux axes :
LES ISTANBOULEWAS
Bien que l'entrée des Turcs ottomans en Afrique ait débuté avec la conquête de l'Egypte en 1517, il y a une communauté qui montre les traces historiques des Turcs au Niger dès le début des années 1400. C'est la communauté des Istanboulewas. On pense que la racine de cette communauté remonte au sultan ottoman turc en 1400. Selon ce récit, les tribus vivant dans du Nord du territoire du Niger envoyèrent des émissaires auprès du sultan ottoman turc pour lui demander de les protéger et de les diriger. En acceptant ce vœux d'aide, le sultan turc avait décidé d'envoyer ainsi un de ses fils appelé Younous, qui s'installa sur les territoires de l'actuel Niger et fonda ainsi le sultanat d'Agadez. Les descendants de cette lignée se sont petit à petit regroupés pour constituer une communauté connue sous le nom d'Istanboulewas, qui signifient les gens qui viennent d'Istanbul (capital de l'empire ottoman turc) en haoussa. Ce récit a été cité en référence dans des sources écrites académiques tant en langue française qu'en langue turque. En plus, les notables du Sultanat d'Agadez, notamment le sultan de l'Aïr, Son Altesse El hadj Oumarou Ibrahim Oumarou lui-même, et toutes sources officielles du Niger, confirment l'authenticité de ce récit. L'existence d'une communauté atteste clairement le fait que les peuples vivant dans la partie nord de l'actuel Niger ont déjà établi des relations proches avec les Turcs bien avant l'arrivée des Turcs sur le Continent africain. L'importance de la communauté des Istanboulewas pour l'analyse constructiviste est qu'aujourd'hui au Niger, il y a un groupe des personnes qui s'identifient aux Turcs dans leur histoire. Ceci est en effet une création d'identité commune qui s'est développée au fil des siècles à travers l'histoire. Cette croyance a aussi créé une appartenance commune pour les deux pays. L'existence d'une telle appartenance commune est observée vivement même aujourd'hui à Agadez comme dans le passé.
LES RELATIONS AVEC LE ROYAUME
DU KANEM BORNOU
Le deuxième axe d'importance historique entre les deux pays remonte aux relations entre l'empire Ottoman Turc et le royaume du Kanem Bornou qui régna dans l'est de l'actuel Niger. L'empire Turc Ottoman a signé une alliance en 1577 avec le royaume musulman du Kanem Bornou sous le règne des Kanouris. L'existence d'une lettre envoyée par le sultan turc au sultan du Kanem Bornou atteste ce récit. A travers cette alliance, les ottoman turcs fournirent un soutien militaire au Kanem Bornou, entrainèrent les mousquetaires et en même temps sécurisèrent les routes commerciales dans la région. Pendant plusieurs années, les caravanes commerciales étaient protégées par des soldats ottomans. Cependant, on comprend bien qu'il n'existe pas de vestiges historiques de la présence ottomane dans cette région aujourd'hui.
LE SUD FEZAN
La partie nord de l'actuel Niger, plus précisément la région du Kawar, était restée pendant plusieurs décennies sous le règne ottoman turc du Fezzan. L'existence de citadelle et des forts ottomans dans cette zone atteste la proximité des relations. La présence des Turcs dans cette zone a contribué à empêcher la colonisation. Le dernier siège des Ottomans turcs était Bilma. Cependant, après le départ des Turcs en 1912 pour aller protéger leur propre territoire en Anatolie pendant la guerre des Balkans, cette zone fut colonisée.
Les liens historiques ci-dessus résumés ont inévitablement laissé des traces dans la vie socioculturelle du peuple nigérien. L'une des plus remarquables traces de cette cohabitation, ce sont ces deux instruments musicaux communément appelés ''Ganga et Algaita''. Ces instruments, qui diffèrent des autres instruments musicaux africains, sont presque les mêmes utilisés en Turquie même aujourd'hui. Une autre trace culturelle est l'usage de la chéchia (bonnet rouge). La dernière, mais non la moindre, trace culturelle est la lutte traditionnelle du Niger qui est presque la même que celle pratiquée en Turquie, à part que la lutte traditionnelle turque est faite sur un gazon, alors que celle du Niger est faite sur le sable, due aux conditions climatiques du pays. Au-delà de toutes ces traces d'appartenance commune, il est même dit que dans les croyances traditionnelles et folkloriques du Niger, il existe un génie appelé 'Istamboul'.
Ces traces historiques et les ressemblances telles que résumées ci-dessus sont les principaux indicateurs de l'existence des liens d'appartenance commune et d'amitié dans cette histoire des peuples du Niger et de Turquie. Bien que les deux peuples soient situés sur deux continents différents, c'est un fait que tous ces liens ont contribué pour créer une approche positive pour le peuple turc au Niger. Pour cette raison, on peut facilement affirmer que de tels liens historiques ont créé un dénominateur commun sur des bases historiques qui ont aidé à la création des identités et appartenance communes.
REMARQUES FINALES
La Turquie a tendu ses mains en signe d'amitié à travers sa Diplomatie Humaine au peuple africain, qui était opprimé des siècles durant sous le joug de la colonisation et qui, aujourd'hui encore, fait face aux risques de néocolonialisme de notre ère. Selon le rapport 2014 de ''Global Humanitarian Assistance'', la Turquie est devenue le premier pays au monde fournisseur d'aide humanitaire, proportionnellement à ses revenus, avec une aide totale de 1.6 milliard dollars, dédié aux populations nécessiteuses.
Comme cela a été empirement expliqué ci-dessus, l'histoire agit comme un facteur décisif et facilitateur pour la création des dénominateurs communs entre la Turquie et ses partenaires africains subsahariens à travers sa diplomatie humaine pratiquée avec succès envers l'Afrique sub-saharienne. L'approche constructiviste conventionnelle, qui met l'accent sur les facteurs socio-psychologiques et idéationnelles et la formation des identités communes, aide à mieux comprendre la dimension de la Diplomatie Humaine dans la politique étrangère de la Turquie.
L'histoire constitue un élément clé pour les relations turco-nigériennes. Elle a aidé à créer un dénominateur commun. Avec l'ouverture de l'ambassade à Niamey en 2012, les Turcs ont commencé à être officiellement représentés au Niger après un siècle de séparation. Comme l'histoire l'a bien démontré, ce sont des retrouvailles entre des frères et sœurs qui ont été séparés contre leur gré.
Ces liens historiques qui sont très importants pour mieux comprendre les relations turco-nigériennes, méritent d'être l'objet de recherche académique. Dans ce contexte, en tant qu'ambassadeur de la Turquie, j'encourage les universitaires nigériens à entreprendre des telles recherches. La Turquie est toujours disposée à octroyer des bourses pour des tels travaux combien importants.



SEM Dr. Hasan Ulusoy, Ambassadeur de Turquie au Niger

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