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Le Canard Déchaîné N° 654 du

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Amères vérités
Publié le mardi 21 octobre 2014   |  Le Canard Déchaîné




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La situation politique, sociale et financière du Niger l’exige. Le devoir patriotique le commande. Voilà pourquoi, scandalisé par la persistance dans le faux, son usage abusif, voire la volonté farouche de l’imposer comme mode de gouvernance, cette vieille rubrique du Canard déchaîné est ressuscitée afin de dire, en ouverture, à Marou Amadou, Amadou Boubacar Cissé et Gilles Baillet, quelques amères vérités. Aucune illusion dans cette entreprise, puisque, aussi incontestables soient-elles, ces amères vérités ne les arrêteront pas dans cette lutte déraisonnée et déshonorante contre la vérité. Mais elles auront l’avantage de les déshabiller publiquement afin que le faux reste le faux, même lorsqu’on veut lui donner les attributs du vrai.


De Marou Amadou
Ministre de la Justice et garde des Sceaux, il persiste à maintenir que l’affaire des bébés n’est pas une affaire politique. Pourquoi alors tous ces scandales financiers à coups de milliards n’ont pas ébranlé le ministère public ? Pourquoi le Parquet, qui est régulièrement interpellé par la presse qu’il a citée pour le cas de l’affaire des bébés, n’a donné aucune suite attendue par les Nigériens ? Pour rafraîchir la mémoire défraîchie de cet homme qui est tant grisé par le pouvoir et ses ors et lambris qu’il ose à présent s’attaquer à plus forte partie que lui, il faut citer pêle-mêle le scandale des 1700 passeports ; le scandale des cartes d’identité ; le scandale des 20 milliards de l’ARTP ; le scandale des 2 400 000 000 de FCFA de la CAIMA ; le scandale de l’achat de l’avion présidentiel avec à la clé un prêt frauduleux contracté à l’insu de l’Assemblée nationale,pour ne parler que de ces cas. Alors, Marou ? Lorsqu’on est incapable d’honnêteté et de courage politique pour refuser l’injustice au lieu de la servir ; lorsqu’on est incapable de démissionner ou même de dénoncer alors que les ressources publiques sont pillées et que le Niger est sous coupe réglée, on la boucle. Soit dit en passant, monsieur le garde des Sceaux, on ne dit pas en français « ça s’est avéré vrai », mais « ça s’est avéré » simplement, le verbe avérer dérivant du mot vrai. Et puis, à ce niveau de responsabilité, il sied mieux de parler de contrevérité que d’utiliser des mots aussi crus tel que mensonge. Surtout lorsque ledit mensonge n’est pas avéré.

De Amadou Boubacar Cissé
Premier ministre du Président Ibrahim Maïnassara Baré qui a cru avoir trouvé l’homme qu’il faut pour diriger, coordonner et apporter les solutions aux problèmes cruciaux de l’époque, Amadou Boubacar Cissé s’est illustré par son incompétence à mener à bien sa mission. Ce n’est pas nous qui le disons, mais celui qu’il a servi en personne. Son goût immodéré pour l’usage des « aides, appuis et conventions immédiatement décaissables » a tant choqué, que les Nigériens ont poussé un Ouf de soulagement lorsque, usé et outré par ses méthodes choquantes, le Président Baré l’a remercié d’avoir essayé mais sans réelles capacités à lui trouver les réponses attendues. C’est probablement au nom de ces aptitudes prouvées dans les girouettes et la manipulation de conscience qu’il a été choisi pour les parades de grande délicatesse. Remarquez au passage qu’il n’est pas ministre des Finances pour diriger et parler en premier lieu des relations avec le Fmi et la Banque mondiale. Le bonhomme raconte ainsi, face à des journalistes courtois qui n’ont eu droit à aucune question gênante, qu’ils ont été si professionnels, si stricts dans le respect de l’orthodoxie financière et des accords avec ces deux institutions, qu’ils ont été félicités et même applaudis à Washington. Extraordinaire Cissé ! Il n’a pas retenu la leçon. Il l’a fait avec Baré ; il le refait aujourd’hui avec Issoufou. S’il existe une palme à attribuer à un membre du gouvernement pour sa capacité à simuler une situation qui n’a aucun lien avec la réalité, Cissé l’aurait sans doute ravi à Issoufou Mahamadou lui-même. Il faudra bien songer à construire un musée des orfèvres des contrevérités au Niger pour honorer ses plus grands talents. Comment un gouvernement incapable d’exécuter ses propres budgets à hauteur de 40% peut-il être félicité par le Fmi et la Banque mondiale au point d’augmenter leurs appuis budgétaires ? Comment un gouvernement qui porte tant de scandales financiers dont certains compromettent directement le président de la République en personne à l’image du scandale de l’avion présidentiel, peut bénéficier des félicitations, voire des applaudissements du Fmi et de la Banque mondiale ? Comment un gouvernement dont les fraudes et tricheries sont si évidentes qu’on n’a pas besoin d’être expert financier pour les mettre à nu peut être si honoré par le Fmi et la Banque mondiale ? Ça ne peut être vrai. À moins qu’à notre insu, les institutions financières internationales aient désormais décidé d’accorder leurs faveurs aux gouvernements usant de faux et pratiques frauduleuses. De toute façon, de telles félicitations s’écrivent noir sur blanc dans un rapport. Publiez le rapport de la mission contresignée par le Fmi et la Banque mondiale. Autrement, taisezvous, Monsieur Cissé ; arrêtez de vous moquer de vos compatriotes et ayez surtout pitié de votre âme, vous êtes si âgé que vous devez penser à Dieu.

De Gilles Baillet
C’est vraiment dommage pour ce vieil homme si attaché à son honnêteté morale, mais qui s’est tellement mouillé dans de sales dossiers qu’il a appris, lui aussi, à tordre le coup à sa conscience pour faire, un peu comme tout le monde. Voici un homme dont ses proches disent ne pas supporter de dire ce qui est éloigné de la vérité, mais qu’une gouvernance aux antipodes des règles de gestion éthique a transformé au point d’en faire un des porte-étendards dans ce jeu de la primauté du faux sur le vrai. Des Nigériens sont surpris ? Pourtant, c’est le même Gilles Baillet qui a osé, malgré l’étalage dans la presse des preuves de Suite de la page 1 la concussion dans l’achat de l’avion présidentiel, dire aux Nigériens que tout s’est passé dans les règles de l’art. Pourtant, c’est le même Gilles Baillet qui affirme, l’air visiblement tranquille avec sa conscience, que les procédures budgétaires ont été scrupuleusement respectées et que l’avion présidentiel a été entièrement acheté sur fonds propres de l’État. Pourtant, c’est le même Gilles Baillet que ses proches présentent comme allergique, voire réfractaire aux contrevérités, qui soutient, l’air placide, qu’il n’y a jamais eu de prêt dans l’achat de l’avion présidentiel. On le comprend fort bien, car lorsqu’on a les mains trempées dans de sales affaires tels que les scandales de l’ARTP et du marché de 2 400 000 000 FCFA d’engrais octroyé de gré à gré dans des conditions frauduleuses à Zakou Djibo pour arroser la clientèle politique, on n’a plus rien à faire que de persister dans le faux.

Le chef de file de l’Opposition a dit que le Président Issoufou Mahamadou n’est pas conscient des actes que lui et son régime sont en train de poser et qui risquent d’être préjudiciables à la stabilité, à la quiétude sociale, à l’unité nationale, à la démocratie et à la République. Manifestement, le virus s’est répandu à son entourage.
BONKANO

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