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Moussa Mounkaila dit Karamoulaye : un prisonnier de conscience
Publié le vendredi 24 octobre 2014   |  Nigerdiaspora




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Le directeur de cabinet adjoint du président de l’assemblée nationale, Moussa Mounkaila dit Karamoulaye, est en garde à vue dans les locaux de la Police Judiciaire depuis lundi dernier. Pour un motif pour le moins farfelu et qui montre la panique qui s’est emparée des camarades marxistes-léninistes au pouvoir. Il lui serait reproché d’avoir fait une publication sur les réseaux sociaux où il disait : « Le pouvoir est dans la rue ».
Voilà pourquoi celui qui fut l’un des communicateurs principaux du bureau de campagne des partis politiques soutenant la candidature de Mahamadou Issoufou en 2011 était recherché depuis le départ du président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, le 27 août 2014. Une bien bonne manière d’être reconnaissant de la part du Guri. En exil dans certains pays de la sous région, Karamoulaye est rentré au Niger, et a regagné sa résidence la nuit du dimanche au lundi, vers 3 heures du matin. Le lendemain, il s’est présenté librement à la police pour se mettre à sa disposition et prendre connaissance de ce qu’on lui reproche exactement et pour lequel il serait recherché. Depuis, il est en garde à vue, ne recevant que les visites de son épouse et de son avocat, et quelques rares personnes proches autorisées tout juste à lui serrer la main et retourner sur leurs pas. Il est révoltant que dans un pays, la loi, si c’en est une, s’applique uniquement à ceux qui ne sont pas avec le pouvoir, et que, ceux qui sont du clan au pouvoir peuvent s’octroyer l’impunité, quels que soient les actes qu’ils posent. Ainsi, sur la toile, on remarque qu’il y a beaucoup de personnes qui interviennent et le débat politique prend le pas sur tous les autres sujets. Disons les injures, les insultes, la diffamation, en fait beaucoup de choses que chacun doit s’interdire de lui-même de dire des leaders, du pouvoir comme de l’opposition. Mais dire que « le pouvoir est dans la rue » participe du débat citoyen, et c’est vrai que le pouvoir a toujours appartenu au peuple. C’est lui qui le prend quand il veut et le délègue à qui il veut, pour le délai qu’il veut. Si la perte du pouvoir inquiète les autorités actuelles, leur inquiétude serait éternelle, parce qu’ils vont inévitablement le perdre un jour, même s’ils font vingt mandats. Deux Internautes, Inna Karanta et Ibrahim Bana, ont déjà été interpellés sous le fallacieux chef d’accusation de « cybercriminalité ». Mais ça a fait rigoler même les agents de la police qui les ont relâchés aussitôt.
Leur tort en fait, et celui de Karamoulaye, aux yeux des petits dictateurs du Guri, c’est de défendre l’opposition sur la toile. Sinon, aucun internaute soutenant le camp présidentiel n’a été inquiété. Pourtant, il y en a qui sont payés par le pouvoir pour insulter « père et mère », comme on dit, les leaders de l’opposition, en particulier Tandja Mamadou, Mahamane Ousmane, Seini Oumarou et Hama Amadou. Il ne peut pas y avoir, dans la République, d’un côté ceux qui ont tous les droits, y compris celui d’insulter et diffamer, et de l’autre ceux qui doivent se taire, interdits de répliquer ou de se défendre.
Le mercredi 22 octobre à 17 heures, Karamoulaye aura passé 48 heures à la PJ. La durée légale de la garde à vue, renouvelable une fois. Mais nous sommes convaincus que la police et la justice nigérienne relâcheront le directeur de cabinet adjoint de Hama Amadou, malgré toutes les pressions qu’elles pourront subir de la part des gouvernants qui n’ont aucun respect pour la loi et les institutions de la République. Comme il l’a été il y a un peu plus de deux mois quand plus de 40 militants de Lumana ont été arrêtés et accusés de « terrorisme ». Karamoulaye n’a pas dit pire que ceux qui prônent la politique sectaire du « Gutun Gatarin Ka », et qui ont demandé, dans une déclaration en 2009, à l’armée de désobéir aux autorités de l’époque. Tout au plus ce qu’il a écrit peut s’apparenter à un délit de presse qui est dépénalisé, à moins que ce ne soit seulement à l’avantage des partisans du pouvoir. Moussa Mounkaila dit Karamoulaye a quitté le Niger, il est revenu pour se livrer à la police, sans que, nulle part, il ne soit inquiété. Ou ceux qui sont chargés de le filer sont incompétents, ou ils sont excédés par les ordres intempestifs et illégaux du pouvoir. On ne peut pencher que pour le second cas de figure, car la compétence de la police nigérienne est reconnue même au-delà des frontières. Hama Amadou est sorti du Niger, dans les mêmes conditions, en plein jour pour regagner le Burkina Faso, d’où il a pris un avion pour Bruxelles, avant d’aller à Paris, pendant qu’il était filé jour et nuit, à son domicile comme au bureau. Comprenez alors ce qui s’est passé. En plus, on peut arrêter les personnes, les exiler, on peut même les tuer. Mais il n’est pas de même pour les idées et les convictions.

Koudize

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