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Polémique stérile autour d’un plagiat incontestable
Publié le lundi 8 juillet 2013   |  actuniger.com




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Le coup de gueule du citoyen faisant état d’une mauvaise exécution du marché relatif à la conception du portail des marchés publics du Niger, n’a certainement pas plu. Il a suscité des réactions, pour le moins incompréhensibles, de la part de certains contribuables. En effet, loin de s’indigner, ces derniers ont, faute d’arguments solides, préféré déplacer, malheureusement, le débat. Pour eux, il s’agit d’une simple entreprise de dénigrement qui vise à ternir l’image du pays.

C’est pourquoi, ils ont choisi de verser dans un nationalisme aveugle qui ne sert, nullement, le Niger. Ce laxisme qui s’assimile à une complicité, fait que l’essentiel des marchés conclus au Niger sont très mal exécutés. Et ces individus en sont fiers, oubliant que c’est avec le fond public que ces mauvais partenaires sont payés. Il faut qu’on les dénonce pour que cesse la mauvaise exécution des marchés publics au Niger.

Pour l’information de ces réactionnaires, le Niger est une personne morale de droit public qui agit à travers des personnes physiques. Dans le domaine des marchés publics, ces personnes physiques sont appelées des personnes responsables des marchés publics et il leur appartient d’engager la procédure de passation, de choisir en dernier lieu l’attributaire du marché et de surveiller l’exécution de la prestation jusqu’à sa réception.

C’est un marché conclu par la DGCMP, et en principe la personne responsable de ce marché est le ministre de finances qui est la personne responsable titulaire. Néanmoins, il peut déléguer cette compétence au DGCMP. En tous les cas, l’objet du marché, c’est de concevoir ou d’améliorer le portail des marchés publics. Après exécution, l’autorité doit réceptionner le site et après vérification, autoriser le décaissement. L’on n’ignore, vraiment, ce qui s’est réellement passé mais en tant qu’observation, nous constatons que ce site n’a aucune originalité car ce n’est que du copié collé. En conséquence, le bénéficiaire de ce marché, ne l’a pas bien exécuté et il doit rendre compte à l’Etat du Niger qui est ici une victime.

Sur la forme, le problème n’est pas grave, on peut s’inspirer du design, mais sur le fond, l’on doit se sentir choqué dès lors qu’on croit à l’honnêteté et au sérieux dans le travail.

A la page d’accueil, vous allez voir la où c’est écrit : la commande publique : un marché ouvert à l’entreprise ; lisez attentivement, on vous parle de la DCMP, c'est-à-dire la direction du contrôle des marchés publics. Cette direction n’existe pas au Niger. C’est une direction du ministère de finances du Sénégal. On a plutôt la DGCMP. Ensuite, on nous parle du, je cite « décret n°2007-545 intervenue en Janvier 2011 rendait celle-ci effective pour toutes les autorités contractantes. Cette disposition est reprise par le nouveau code des marchés publics n°2011-1048 du 27 Juillet 2011 ». Ces affirmations sont fausses, à tout point de vue ; le décret de 2007 n’est rien d’autre que le premier décret qui a transposé en droit sénégalais, la directive 04/2005 portant code des marchés publics. Quant au décret de 2011, c’est l’actuel code sénégalais des marchés publics. Au Niger, nous sommes régis par le décret du 29 Décembre 2011 portant code des marchés publics. Où est le sérieux dans cette entreprise ?

On multiplie les exemples ; cliquez sur la rubrique ; plan de passation, vous allez tomber sur un article qui rappelle cette exigence de l’établissement et de publication des plans de passation des marchés. C’est un article du code sénégalais qui n’a rien avoir avec l’article 6 du code nigérien. Dans ce dernier, il est écrit que « sont exclues du champ d’application du présent décret…. ». Continuons, sur la page d’accueil, il ya un nota bene en bas où il est écrit je cite « Les autorités contractantes sont priées de vérifier la conformité des plans de passation publiés. En cas d’erreurs ou d’omissions, veuillez adresser un courriel à l’adresse suivante : dcmp@minfinances.sn », c’est Niger ça ?

Au niveau de la rubrique ressources, il faut reconnaitre que l’on se moque de l’ARMP du Niger. Cette structure a élaboré des formulaires et modèles, pourquoi, mettre ceux du Sénégal et laisser ceux du Niger. C’est normal ça ? Dans la même rubrique, il faut admettre que le Niger ne dispose pas d’un code des obligations de l’administration.

La question que l’on doit se poser est celle de savoir, pourquoi, prendre le contenu du site d’un autre Etat et le plaquer sur le site du Niger ? Pourquoi ? Le Niger a suffisamment des textes, des bons textes.

Autre question : est ce qu’à la réception, la personne responsable de ce marché a pris le soin de vérifier la qualité de la prestation au nom des exigences comptables du service bien fait ?

Il faut qu’on en parle, car tout citoyen a le droit, inaliénable de constater la nécessité de la contribution publique et surtout, d’en suivre l’emploi pour reprendre une idée chère à la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Issoufou Adamou FSJP/UCAD/DAKAR

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