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Le chef de file de l’opposition charge le pouvoir…
Publié le mardi 28 octobre 2014   |  La Griffe


Seïni
© Autre presse par DR
Seïni Oumarou, ex-Premier ministre et Chef de file de l`opposition


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Dans un point de presse qu’il a animé le 15 octobre dernier, le chef de file de l’opposition nigérienne s’est exprimé sur la situation sociopolitique et économique du Niger. Seïni Oumarou, qui a rencontré le Président de la République le 13 octobre, n’est pas parti du dos de la cuillère pour accuser le pouvoir de la 7ème République de poser des actes attentatoires aux principes de la bonne gouvernance. La charge a apparemment été trop forte pour que le gouvernement instruise trois (3) de ses membres afin de tenter de démentir les différentes accusations de Seïni Oumarou.


Le chef de file de l’opposition a tout d’abord déclaré que son point de presse s’explique par le fait que les médias publics l’avaient censuré et ne lui avaient donc pas donné la possibilité d’informer l’opinion sur les questions qu’il a évoquées avec le Président de la République, lors de leur rencontre du 13 octobre. Selon Seïni Oumarou, les questions qu’il a évoquées avec le Président Issoufou Mahamadou portent sur les trois points ci-après : «les événements intervenus dans le nord du Mali ayant occasionné le lâche assassinat de neuf de nos vaillants soldats» ; «la situation dramatique de la gouvernance politique actuelle » et «le chaos indescriptible de la gouvernance économique et financière».

S’agissant du premier point, le Chef de file de l’opposition a indiqué qu’il était tout à fait logique qu’il présente au Président de la République ses condoléances. Cependant, Seïni Oumarou a déploré le fait que tous les leaders de l’opposition aient été «sciemment mis à l’écart des cérémonies officielles de la levée des corps de nos frères tombés sur le cham d’honneur », alors même que l’opposition a soutenu la décision du régime du Président Issoufou Mahamadou d’envoyer des troupes au Mali et que lui Seïni Oumarou a même fait le déplacement avec le Président de la République pour assister «dans la communion des cœurs et des esprits » aux obsèques des victimes de l’attaque de la caserne militaire d’Agadez. «Pour notre part, nous sommes convaincus, il n’existe pas une armée de la majorité et une armée de l’opposition, mais une armée républicaine au service exclusif de la Nation», a martelé le chef de file de l’opposition.

De la gouvernance politique actuelle
Concernant la deuxième question qu’il a abordée avec le Président de la République, Seïni Oumarou a accusé le pouvoir en place d’avoir «instrumentalisé » les institutions de la République et d’avoir même «paralysé » certaines d’entre elles comme le Conseil de la République. Il est aussi revenu sur certaines mauvaises pratiques longtemps décriées par l’opposition comme la corruption, les fraudes en matière de passation des marchés publics, l’impunité, la violation de la Constitution, des lois de la République, des droits et libertés fondamentales, du concassage des partis politiques au mépris de la Charte des partis politiques et du statut de l’opposition, ainsi que l’interdiction faite exclusivement aux partis politiques de l’opposition de mener leurs activités régulières.

Le chef de file de l’opposition a indiqué que lors de son audience avec le Président de la République, il s’est particulièrement appesanti sur «le harcèlement dont sont victimes des leaders de l’opposition et certaines personnalités étiquetées par le pouvoir comme telle». Seïni Oumarou a d’abord donné l’exemple de l’ancien Président de la République et Président d’honneur du MNSD-NASSARA Tandja Mamadou dont l’immunité a été levée. «Le Président Issoufou sait que l’ancien Président Mamadou TANDJA constitue aux yeux de la population une figure marquante de l’histoire du Niger .Et il faut coûte que coûte le neutraliser. C’est pourquoi, il a mis à profit un entretien privé que le Président Mamadou Tandja a eu avec des militants du MNSD de la Région de Tahoua à sa résidence pour demander la levée de son immunité.

En agissant de la sorte, le Président Issoufou Mamadou pense brandir l’épouvantail de l’incarcération politique et ainsi l’influencer pour le rallier à sa cause. Or, c’est mal connaître le Président Mamadou Tandja», a expliqué le chef de file de l’opposition. Seïni Oumarou a ensuite donné l’exemple de l’ancien Président de la République Mahamane Ousmane, dont le parti a non seulement a été divisé et dont l’immunité vient aussi d’être levée parce qu’il n’aurait pas respecté une décision de justice. «Pourtant, le Président Mahamane Ousmane a en sa possession depuis novembre 2013, une décision de justice devenue définitive, l’arrêt 150 de la Cour d’Appel de Niamey.

C’est dire que cette levée d’immunité du Président Ousmane, Président du CDS-RAHAMA, n’est rien d’autre que la tentative de liquidation politique de ce dernier», a encore expliqué Seïni Oumarou. Ce dernier a, comme il fallait s’y attendre, évoqué le cas du Président de l’Assemblée nationale Hama Amadou qui a récemment quitté le pays pour, disait-il, échapper aux tentatives du pouvoir de le faire arrêter dans le cadre de l’affaire dite des bébés importés. «Pendant plus de huit mois, le Président Hama AMADOU, Président de l’Assemblée Nationale a été l’objet de tous les harcèlements imaginables : retrait de sa garde rapprochée, interdiction faite aux compagnies privées de sécurité de lui louer des vigiles, attaque de son domicile, harcèlement de sa garde rapprochée privée, tentative d’une motion de défiance, etc.

Toutes ces stratégies ayant échoué, le régime semble honteusement sceller le sort de Hama Amadou, à travers cette affaire de supposition d’enfants», a indiqué le chef de file de l’opposition. Seïni Oumarou a, enfin, évoqué son propre cas car, selon lui, le régime du Président Issoufou Mahamadou cherche, depuis des mois, la moindre faille dans sa carrière politique pour déclencher le processus de son arrestation. Il a indiqué que dans l’impossibilité d’avoir un dossier digne de ce nom, le pouvoir se serait rabattu sur un ancien dossier dit «fonds de l’énergie» et par rapport auquel il a déjà été blanchi par la justice suite à la poursuite engagée par la Commission de moralisation sous la transition militaire de Salou Djibo. «Mais malgré tout, le Président Issoufou Mahamadou cherche à faire réactualiser ce dossier, on ne sait de quelle manière», a précisé le chef de file de l’opposition.

Mais selon Seïni Oumarou, le Président de la République a dit ne pas être au courant de la levée des immunités des deux anciens Présidents de la République, des conditions dans lesquelles le bureau de l’Assemblée nationale a autorisé l’arrestation du Président de cette institution, et qu’il a soutenu qu’il n’y a ni dissidence dans les partis politiques ni crise politique au Niger. «C’est dire que le Président Issoufou reste dans la négation de la réalité en niant les dissidences entretenues par lui-même et en feignant de ne pas être au courant des harcèlements dont sont l’objet les principaux leaders de l’opposition», a estimé le chef de file de l’opposition.

Des affaires de l’avion présidentiel, du chemin de fer et de trafic des passeports.
Abordant le troisième point de son audience avec le Président de la République, Seïni Oumarou a indiqué avoir échangé avec le Président Issoufou Mahamadou sur «certaines affaires d’une extrême gravité ayant, récemment défrayé la chronique et qui continuent de la défrayer ; des affaires dans lesquelles, les intérêts du Niger et de son peuple n’ont jamais été aussi bafoués et ses deniers tant spoliés». Le chef de file de l’opposition a notamment cité l’achat de l’avion présidentiel, le chemin de fer Niamey-Dosso et le trafic des passeports.

Par rapport à l’achat de l’avion, Seïni Oumarou a parlé d’un «véritable crime économique» car, il s’agit non seulement d’un avion d’occasion qui a été vendu au Niger à la place d’un avion neuf, mais aussi il y aurait eu une surfacturation d’environ 4 milliards de francs CFA. «En effet un BBJ 1 neuf se vend au prix catalogue de 47 millions USD (environ 23 milliards500 millions de FCFA). Par quel artifice, peut-on expliquer alors qu’un avion d’occasion de ce type vieux de plus de 15 ans et dont la valeur résiduelle est, au mieux, de 8,4 milliards FCFA puisse coûter environ 21 milliards?», s’est interrogé le chef de file de l’opposition.

S’agissant du chemin de fer, Seïni Oumarou a soutenu que c’est seulement pendant la session en cours de l’Assemblée nationale qu’un projet de loi de ratification de trois (3) milliards de francs CFA a été introduit pour le financement d’une étude relative au projet de modernisation et de construction de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouaga-Abidjan, alors même que les travaux du chemin de fer ont démarré depuis plusieurs mois. «Alors, comment comprendre par exemple que pour la construction d’une simple piste rurale entre Alforma et Kornaka, une étude technique est requise et qu’aucune disposition du type n’ait été prise pour la construction du chemin de fer dont le coût estimatif dépasse le milliard de dollars US ?», s’est interrogé le chef de file de l’opposition.

Concernant le trafic de quelque 1700 passeports nigériens, Seïni Oumarou a dit que le Président de la République aussi reconnu la gravité de la situation. Mais pour le chef de file de l’opposition, le plus important est de rechercher et châtier les véritables responsables de ce trafic. «En effet, on ne peut comprendre que des fonctionnaires de l’Administration qui, apparemment, n’ont eu qu’à exécuter des ordres soient emprisonnés depuis des mois, alors qu’en même temps, les principaux commanditaires continuent à vaquer librement à leurs occupations. Cela est une entorse à l’égalité des citoyens devant la loi », a soutenu le chef de file de l’opposition.

Dans la foulée, Seïni Oumarou a annoncé que depuis un certain temps on assiste aussi «à une production massive pour le
compte d’expatriés de jugements supplétifs et de cartes d’identité». D’après lui cela a un lien avec les élections futures qui risquent «d’être sources potentielles de conflit». Le chef de file de l’opposition a indiqué avoir demandé à rencontrer le Président de la République pour avoir des explications aux différentes préoccupations ci-dessous soulevées. Seïni Oumarou a conclu son point de presse en disant que lui et ses collègues de l’opposition tiennent le Président de la République «pour seul et unique responsable de l’aggravation du drame nigérien et de la dérive totalitaire d’un régime peu soucieux des préoccupations légitimes du peuple» et en demandant à toutes les forces démocratiques de se mobiliser «pour engager urgemment le combat libérateur et ce, quel que soit le prix à payer» pour sauver le Niger de «la descente aux enfers».


…le gouvernement réagit
En marge du Conseil des ministres du vendredi 17 octobre, trois membres du gouvernement avaient animé une conférence de presse pour aussi parler de la situation du pays. Il s’agit du Ministre d’Etat chargé du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement communautaire Amadou Boubacar Cissé ; de celui de l’Economie et des finances Gilles Baillet et de leur collègue de la Justice et porte-parole du gouvernement Marou Amadou. Officiellement la sortie de ces ministres visait à faire le point de la participation du Niger à l’assemblée annuelle des institutions financières internationales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International) à Washington (Etats-Unis d’Amérique). Mais très vite, la sortie des trois ministres s’est révélée être une riposte du pouvoir au point de presse du chef de file de l’opposition.

Le ministre d’Etat Amadou Boubacar Cissé s’est chargé de démontrer que contrairement aux dires de l’opposition, le Niger n’est pas dans une situation de surendettement et a des bons rapports avec la Banque Mondiale et le FMI. Il a expliqué que le Niger est plutôt dans la «case de l’endettement modéré». Et même à ce niveau, le Ministre Amadou Boubacar Cissé a soutenu que c’est parce que la construction de la Société de raffinage de Zinder (SORAZ) a été mal négociée par l’ancien régime, notamment celui de l’actuel chef de file de l’opposition. Quant au Ministre l’Economie et des finances, il a réagi sur les accusations relatives aux conditions de l’achat de l’avion présidentiel.

Selon Gilles Baillet, toutes les procédures budgétaires et des marchés publics ont été respectées lors de l’achat de cet avion. Il a soutenu mordicus que le nouvel avion présidentiel n’a pas été acheté à crédit que le FMI a été convaincu par toutes les preuves qui lui ont été présentées. Mais c’est surtout le Ministre de la justice et porte-parole du gouvernement qui a permis à tout le monde de comprendre que la sortie des trois membres du gouvernement était une forme de réplique au chef de file de l’opposition. Ainsi et contrairement à ses deux collègues, le ministre Marou Amadou s’est ouvertement pris à M. Seïni Oumarou qu’il a accusé d’avoir raconté des «mensonges», avant de l’inviter à se consacrer à la préparation des prochaines élections.

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