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Elections 2016 : quand l’ARDR part déjà perdante !
Publié le lundi 3 novembre 2014   |  TamTam


L`ARDR
© Autre presse par DR
L`ARDR (opposition nigérienne)


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Vous l’aurez sans doute constaté, de manière récurrente, l’ARDR aborde déjà la question des élections générales de 2016, alors que près de deux ans nous séparent de ces importantes échéances.

En effet, bien avant l’ARDR, ce fut l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou qui, selon un agenda politique personnel, avait commencé par évoquer les élec- tions de 2016 où il disait qu’il serait le principal challenger du Président Issoufou, mieux qu’il serait même le favori. Le président du Lumana ne cessait, à chaque fois qu’il en avait l’occasion, de dénoncer des fraudes imaginaires pour des élections qui n’ont pas encore eu lieu, en accusant le régime de la Septième République de vouloir les truquer.

Après sa spectaculaire fuite à l’exté- rieur du Niger pour se soustraire à la Justice de son pays dans l’affaire dite des bébés importés du Nigéria, l’ancien de l’Assemblée nationale a passé le flambeau du pessimisme électoral à ses amis de l’ARDR qui crient aujourd’hui à la fraude pour des élections à venir dans deux ans. C’est ahurissant, quand déjà, pour quelque chose qui n’est pas encore, on est dans la contestation ! C’est terrible et c’est nouveau, car jamais dans l’histoire démocratique du Niger, l’on n’avait connu pareille situation où le spectre d’élections truquées est brandi comme programme politique !

Cette posture défaitiste et de victime expiatoire tranche nettement avec notre expérience démocratique qui fait de notre système électoral l’un des meilleurs du continent africain. A cet égard, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est une originalité d’impartialité électorale qui a bien inspiré pas mal de pays de notre espace régional. L’indépendance d’esprit de ceux qui l’ont dirigée jusque-là (soit des magistrats, soit des avocats) et la représentativité de sa composition (des représentants de toutes les formations politiques sur un pied d’égalité) auront été les gages de ses succès.

Ainsi, depuis les premières élections libres en 1993, le processus électoral nigérien n’a jamais donné lieu à des contestations majeures qui auraient remis en cause la crédibilité des scrutins, hormis le cas de Mahamane Ousmane en 1995 lors des législatives anticipées de cette même année, où, mauvais perdant, Nafarko avait contesté la légalité des circonscriptions spéciales et pourtant son parti y avait présenté des candidats. Pour plaider sa cause, il avait d’ailleurs fait venir au Niger le célébrissime avocat français, Jacques Vergès dont l’argumentaire avait été littéralement démoli par le vénérable Soly Abdourahmane, Procureur près la Cour Suprême à cette époque.

Il faut aussi rappeler le cas du Général Baré pour les élections présidentielles du 07 et 08 juin 96 qui se soldèrent, comme vous le savez, par le hold-up électoral historique après la dissolution de la CENI légale par Baré. En dehors de ces deux cas devenus somme toutes anecdotiques, notre processus élec- toral s’est toujours bien globalement déroulé, ses verdicts ne souffrant d’aucune contestation majeure, en dehors de quelques péripéties qui émaillent dans certaines localités les conditions matérielles de l’organisation des scrutins. Là aussi, le
juge constitutionnel qui a en charge la proclamation des résultats définitifs intervient pour rectifier, quand c’est nécessaire, les choses.

Comme on le voit, la spécificité de notre CENI apparait comme le ver- rou inviolable qui empêche à cet arbitre d’être inféodé à quelques formations politiques que ce soit, fussent-elles aux affaires. En réalité, ce sont les fraudeurs d’hier qui crient aujourd’hui à la fraude. En effet, on se souvient encore des scores brejnéviens que le MNSD réalisait dans certaines localités du pays où on aurait fait voter même les animaux domestiques, exactement comme le décrivait le dernier roman d’Amadou Kourouma, ‘’En attendant le vote des bêtes sauvages’’. Cependant, ces fraudes électorales avaient souvent lieu en amont du processus électoral pour pouvoir être décelées par la CENI, plus précisément dans la distribution des cartes électorales qui ne relevait plus de cette commission mais des autorités publiques décentralisées souvent aux bottes des princes au pouvoir.

Pourtant, Zaki, candidat du PNDS, ne s’était jamais plaint pour justifier ses défaites aux élections présidentielles. Mieux, sous la Cin- quième République, le plus long ré- gime démocratique du Niger, Issoufou Mahamadou n’avait jamais douté, encore moins désespéré du processus électoral en dépit de son appartenance à l’opposition. Il se disait qu’il se donnerait tous les moyens possibles pour gagner les élections en avertissant que si celles-ci avaient lieu, elles seraient transparentes et dans le cas échéant, elles ne se tiendraient pas.

Voilà ce qui devrait être la responsabilité d’une opposition politique, surtout des démocrates qui doivent toujours avoir foi en les élections qui demeurent les seuls moyens démocratiques d’accéder au pouvoir. A la vérité, l’ARDR semble avoir perdu le Nord, car, empêtrée dans des contradictions internes, elle n’est plus en mesure de formuler un projet politique sérieux susceptible de constituer une alternative crédible au régime de la renaissance du Niger. L’ARDR n’incarne plus cette grande espérance démocratique qui fait de l’opposition politique un des piliers essentiels du système démocratique. Seini Oumarou règne sur une portion congrue du MNSD, Mahamane Ousmane est bouté hors de la CDS, Hama Amadou a déserté le champ de bataille.

Comme on le voit, rattrapés par leurs propres démons, ces leaders politiques n’ont plus d’autres choix que de hur- ler avec les loups en criant à l’avance aux fraudes pour des élections futures. Lorsque Zaki nourrissait de grandes ambitions pour la magistrature suprême, il ne s’était pas trompé de combat, ni d’adversaire et ni d’objectif, très tôt, il avait com- pris que pour diriger le Niger, il fallait connaître ‘’ ce Niger profond’’ cher au Général Kountché dont il avait sillonné les 14000 villages et ha- meaux entre 2000 et 2010. L’opposant et le candidat Issoufou Mahamadou n’avait pas perdu du temps et de l’énergie dans de vaines combines politiques pour ternir l’image du pays à l’extérieur, bien au contraire, son opposition responsable avait donné un très grand à notre démocratie, toute dimension qui manque cruellement aux leaders actuels de l’ARDR.

ZAK (OPINIONS N° 243 )

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