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Mahamane Ousmane sort de son silence et dit sa part vérité
Publié le lundi 3 novembre 2014   |  Actu Niger


Mahamane
© Autre presse par DR
Mahamane Ousmane, l`ancien président nigérien


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L’ancien président de la République, président de l’opposition politique (ARDR) a animé une conférence de presse ce samedi 1er novembre à la place Toumo. C’est en sa qualité de président de la CDS Rahama qu’il a tenu son discours dans lequel il assène sa part de vérité sur plusieurs sujets d’actualités nationales dont la crise que traverse le parti vert.

Nous vous proposons l’intégralité du message délivré, à cette, occasion par M. Mahamane Ousmane.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
La présente activité politique de l’Alliance pour la République, la Démocratie et la Réconciliation,intervient au moment où notre pays vient d’être à nouveau victime d’attaques simultanées par des éléments terroristes, contre la prison de Ouallam, le camp des refugiés maliens de Manguaizé et la patrouille régionale de Tillabéry.

Onze(11) de nos compatriotes dont neuf(9) membres des Forces de Défense et de Sécurité et deux(2) civiles, sont tombés sur le champ d’honneur, suite à ces attaques ignobles et barbares. De même, trois membres des Forces de Défense et de Sécurité ont été portés disparus et cinq blessés.
En cette douloureuse circonstance, je voudrais transmettre, à mon nom propre et au nom de l’ensemble des partis membres de l’opposition, nos condoléances les plus attristées au Président de la République, Chef Suprême des Armées, à la Gendarmerie Nationale, à la Garde Nationale, à la Police Nationale, aux familles des victimes et à l’ensemble du peuple nigérien.

Aux blessés, nous souhaitons un prompt rétablissement. Quant aux disparus, nous demandons au gouvernement de déployer tous les moyens pour les retrouver saint et sauf.
L’ARDR exige également du Gouvernement une enquêtepour déterminer les conditions dans lesquelles se sont déroulés ces douloureux événements.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Cette activité de l’opposition institutionnelle coïncide par ailleurs avec la vive crise politique qui secoue actuellement le Burkina-Faso, un pays voisin, frère et ami du Niger, nous rappelant notamment l’importance del’écoute permanente des citoyens et la nécessité de la prise en compte opportune des légitimes besoins et aspirations profondes du peuple.

Ceci nous renvoie en outre à notre mémoire collective, relativement à l’évolution politique de notre pays. En effet, eu égard aux événements qui ont émaillé l’actualité politique récente de notre pays, notre espoir de voir le Niger, renouer rapidement avec les valeurs sacro-saintes de la république, de la démocratie, de l’Etat de droit et de la paix sociale, se justifiait par notre fort et constant attachement aux vertus de l’alternance démocratique et au respect des normes établies par notre Loi Fondamentale.

C’est pourquoi, au nom de cet espoir, mais également et surtout, au nom de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale, et ce, rappelez-vous, malgré les conditions dramatiques et rocambolesques, ayant caractérisé l’accession de Monsieur Issoufou Mahamadou à la Magistrature Suprême de notre pays, le courant politique que nous représentons a fait le choix d’une opposition responsable, en privilégiant les seuls intérêts de la Nation.
C’est dans cette optique que l’opposition dans son ensemble a reconnu les élections présidentielles et législatives et a promis de soutenir le Président de la République dans tout ce qu’il entreprendra de bien pour le pays.

Cela fait aujourd’hui, un peu plus de trois ans, que le Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou préside aux destinées de notre pays. Vous êtes nombreux à avoir déchanté, car de jour en jour, le Niger s’enfonce inexorablement dans l’abîme politique, économique et social et sans que le régime ne semble s’en soucier.
Les diatribes, j’allais dire les pamphlets du Chef de l’Etat lui-même, ainsi que ceux des Ministres en charge notamment des affaires étrangères, Bazoum Mohamed, de l’intérieur Massaoudou Hassoumi et de la justice Marou Amadou, auxquels vous avez assistés, médusés et stupéfiés, illustrent bien l’esprit malsain qui anime le Chef de l’Etat ainsi que certains membres de son équipe gouvernementale.

Au lieu de s’atteler à la réalisation de ce qu’il a annoncé comme étant son programme politique pour le bonheur de nos vaillantes populations, Monsieur Issoufou Mahamadou s’investit plutôt, au vu et au su de tout le monde,à poser, ou faire poser, ou inspirer, des actes qui sont prohibés par la Constitution ou par les Lois et Règlements en vigueur, créant ainsi des situations de prédominance de conflits sociaux, de conflits politiques et de conflits institutionnels inutiles.

Comme vous le savez, le Président de la République Issoufou Mahamadou et son clan soutiennent bec et ongle qu’il n’y a pas de crise politique au Niger.
Ils présentent la situation ainsi créée comme une source de vitalité de notre démocratie. Cette myopie politique de nos gouvernants doit nous interpeller tous, car avec un tel manque de vision et de telles pratiques, la paix sociale, l’état de droit, la démocratie et la République sont réellement en danger au Niger.

Par ailleurs, les mauvais choix des programmes de développementont dangereusement plongénotre tissu social dans une situation d’extrême paupérisation ainsi que notre économie dans une situation de récessionet de lente agonie.
Comment pouvait–il en être autrement, quand l’on sait, que les piliers fondamentaux sur lesquels repose le régime du Président Issoufou Mahamadou sont le mensonge et le banditisme au plus haut sommet de l’Etat, avec leurs corolaires de basses et indignes mœurs politiques, devenues sa marque de fabrique.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Devant la persistance des actes de mal gouvernance, force est de reconnaitre que le rubicond a été largement franchi et nous ne pouvons plus tolérer la descente aux enfers progressive de notre cher pays en restant les bras croisés.

A ce propos, l’opposition politique a maintes fois attiré l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur le péril majeur qui plane sur notre pays, carla gestion suicidaire des affaires de l’Etat par le clan du Président Issoufou Mahamadou, en passe de devenir une tragédie nationale, repose exclusivement sur:
le pouvoir personnel
l’esprit de clan
la discrimination
le népotisme
le favoritisme
l’enrichissement illicite
le trafic d’influence
l’abus de pouvoir, érigé en système de gouvernance et son usage à des fins personnelles.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Vous conviendrez avec moi qu’il s’agit d’actes graves de violation de la Constitution, prévus et punis comme tels par la Loi, constatés et dénoncés publiquement par l’opposition politique et qui devraient interpeller le régime en place. Mais, c’est sans compter sur l’entêtement dudit régime sous la houlette du Président Issoufou Mahamadou.

Au lieu de chercher à faire amende honorable face à cette sonnette d’alarme de l’opposition, les tenants du pouvoir persistent et signent, en multipliant, en diversifiant et en propageant les virus du mal, à travers notamment leur goût prononcé pour les actes répréhensibles par la Constitution et par les lois et règlements en vigueur.
A cet effet, l’on se rappelle quel’Association des Constitutionnalistes Nigériens a relevé que le régime du Président Issoufou Mahamadou a violé la Constitution plus d’une soixantaine de fois.

De même, malgré la réserve et la retenue unanimement reconnues aux magistrats professionnels du Niger, le Syndicat Autonome de la Magistrature du Niger (SAMAN)a fustigé publiquement la tentative d’instrumentalisation des Institutions Judiciaires.
Dans sa déclaration de mars 2014, le SAMAN a rappelé et je le cite : « l’Institution judiciaire est le socle de la démocratie. C’est elle qui garantit tout. Le juge, c’est le Rampart contre l’arbitraire. Les juges n’accepteront jamais, mais vraiment jamais, pour des raisons et pour d’autres qu’on avilisse leur travail.

On leur empêche de faire leur travail ou même quand ils rendent des décisions, on refuse d’obéir, de respecter ces décisions, tout simplement parce qu’on se fait fort d’une position ou d’un statut. La loi est la même pour tous, elle doit être appliquée à tous. C’est ce message que nous voulons vous faire passer…Ce que nous voulons, c’est qu’on laisse la justice faire son travail en toute indépendance, sinon le Président de la République et le ministre de la justice seront seuls responsables des conséquences que cela pourrait entrainer, parce que, nous ne pouvons pas resterà regarder impassible comme un théâtre, se dérouler sous nos yeux des choses qui interpellent nos consciences de juges et nos consciences de citoyens tout court ». Fin de citation.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Comme vous le savez bien, le pilier d’un État de droit, c’est le respect des lois qui, on le sait, sont l’expression de la volonté générale.
Comment alors comprendre la persistance de la violation des Lois et Règlements de la République par les tenants du pouvoir, dans la mesure où la Loi Fondamentale fait obligation au Président de la République en tant que Chef de l’Etat,de respecter et de faire respecter la Constitution, et le Premier ministre,en sa qualité de Chef du Gouvernement,de respecter la Constitution et d’assurer l’exécution des Lois?

D’ailleurs, l’’article 39 de notre Loi Fondamentale dit que tout citoyen nigérien civile ou militaire, a l’’obligation absolue de respecter en toutes circonstances, la Constitution et l’ordre juridique de la République,sous peine des sanctions prévues par la loi.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
En devenant sourds, muets, aveugles et insidieux, Monsieur Issoufou Mahamadou et son clan se sont fixés un objectif, à savoir organiser un passage en force en 2015 et en 2016, à l’issue des prochaines échéances électorales et advienne que pourra pour le pays et pour nos concitoyens.

C’est pourquoi, sa principale stratégie consiste à comploter à travers des opérations de sape, mettant ainsi a mal, le vivre ensemble, l’unité nationale et la cohésion sociale, indispensables pour toute œuvre de développement. C’est ce qui justifie:
le démantèlement des partis politiques
l’incitation et l’entretien de factions dissidentes au sein des partis politiques, au sein des syndicats et au sein des organisations de la société civile
la corruption massive

l’intimidation des citoyens par des menaces et des chantages pour inspirer la crainte et la peur dans les cœurs et dans les esprits
le verrouillage et l’instrumentalisation des institutions de la République
la caporalisation des médias d’Etat
la mainmise sur certains médias privés
les tentatives d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire
la persistance du refus catégorique de respecter les décisions de justice qui ne sont pas favorables au pouvoir

la forte politisation de l’administration à travers une opération d’épuration sans précédent
le détournement massif des deniers publics jamais égalé
la production massive de fausses cartes d’identités, de faux actes de naissance et de faux passeports, le plus souvent au profit de bandes criminelles
la volontéaffichée et publiquement exprimée de se passer du CNDP, le Conseil National du Dialogue Politique

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Pour mieux comprendre les raisons du plan de démolition des partis politiques, il faut se référer à la tentative de formation du Gouvernement d’Union Nationale.
Devant l’échec de cette « escroquerie politique » (dixit Issoufou Mahamadou), le Chef de l’Etat, son parti et son clan encouragent une campagne de déstabilisation des formations politiques.

Les militants de l’opposition, cooptés dans le gouvernement, continuent de soutenir la mouvance présidentielle contre la position officielle de leurs partis; partis auxquels ils clament également leur appartenance, malgré la clarté des dispositions de la Constitution, du Statut de l’opposition et de la charte des partis Politiques.

Faut-il en effet rappeler que l’article 87 de notre Loi Fondamentale stipule que : « Le député qui est exclu de son parti, siège comme indépendant au sein de l’Assemblée Nationale. Il ne peut, en aucun cas s’affilier à un autre groupe parlementaire au cours de la législature ».
Pour sa part, le Statut de l’Opposition, en son Article 9 indique clairement que : « Tout parti politique appartenant à l’opposition peut accepter de partager la responsabilité du Gouvernement. Dans ce cas, il renonce à sa qualité de parti de l’opposition et fait une déclaration publique. Une copie de ladite déclaration est transmise sans délai au ministre chargé de l’intérieur ».

Quant à la Charte des partis politiques, elle précise bien la responsabilité des partis, et malgré tout, les sanctions régulièrement infligées par les partis à des dissidents télécommandés, sont indûment attaquées devant les juridictions, en violation flagrante de l‘article 23 de la charte des partis politiques qui stipule que: « dans le cadre de leurs activités, les partis politiques sont responsables des agissements de leurs membres. Un parti politique ne peut être tenu pour responsable des agissements privés de ses membres. Toutefois, le caractère strictement privé de ces agissements doit être établi et ne comporter aucune relation de causes à effets avec des décisions prises au sein du parti politique».

En effet, pour un citoyen, être membre d’’un organe dirigeant, ou être un élu local ou national, sous la bannière d’’un parti politique de l’’opposition institutionnelle et accepter, en violation des décisions prises au sein de son parti, de participer aux réunions et prises de décisions des formations politiques du camp adverse, ou de siéger, au gouvernement qui «détermine et conduit la politique de la nation» ne peuvent pas être des agissements privés. Assurément, de telles perspectives ne peuvent qu’être explosives, car sources de tensions sociales, politiques et institutionnelles, dans la mesure où les situations ainsi créées conduiront inéluctablement à opposer violemment les Nigériens, les uns contre les autres.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Vous avez fait le constat avec nous, en relevant que tous les partis de l’opposition politique connaissent des soubresauts internes créés et entretenus par la majorité présidentielle, en violation de la constitution, des lois et règlements de la république, y compris à l’ assemblée nationale où certains députés revendiquent leur appartenance à la fois aux groupes parlementaires de l’Opposition et à ceux de la Majorité. Une chose inédite dans l’évolution politique de notre pays depuis l’avènement de la démocratie.

Mais, plus grave et plus inadmissible, le syndrome de la division des partis politiques est soutenu, moins par des convictions liées à la pertinence ou aux résultats de l’action gouvernementale, que par une action de corruption à outrance et tous azimuts.
Dans l’Administration, c’est le chantage consistant à proposer aux fonctionnaires et autres agents de l’Etat, la nomination à un poste de responsabilité contre leur adhésion au parti du Chef de l’État. Par ailleurs, notre administration s’est retrouvée complétement dépouillée de ressources humaines expérimentées et compétentes, du seul fait de leur exclusion politique par la majorité présidentielle, parce que suspectées d’être d’opinion politique proche de l’opposition.

Une telle pratique est vigoureusement condamnée par la Constitution et la Loi portant Classification et Modalités de nomination aux hautes fonctions de l’Etat qui définit les postes dont le mode d’accès est politique et ceux considérés comme techniques.
Cette situation n’est sans doute pas étrangère à la léthargie et à l’inefficacité, ainsi qu’aux mauvaises performances de notre Administration, constamment décriées par les Nigériens, de même que par nos partenaires au développement,et décriées d’ailleurs, sans vergogne, par les tenants du pouvoir eux-mêmes.

Avec certains opérateurs économiques, on adhère au parti de Issoufou Mahamadou en échange de marchés publics irréguliers de gré à gré et manifestement frauduleux; avec d’autres, l’adhésion est acceptée contre classement sans suite, de dossiers judiciaires relatifs, la plupart du temps à des détournements de deniers publics.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
A l’Assemblée Nationale, une campagne de débauchage de députés, a permis à la majorité parlementaire de se donner l’illusion d’être largement au-dessus de l’arithmétique des groupes en présence.

Ainsi, quinze députés de l’opposition, appâtés par diverses offres pécuniaires, matérielles et de nominations à des postes de complaisance pour les parents,amis, connaissances et alliées, en d’autres termes les PACA, qui truffent les administrations centrales, territoriales et diplomatiques, cesdéputés de l’’opposition, dis-je, siègent publiquement au sein des réunions du groupe parlementaire PNDS-Tarayya, votent tout ce que propose le Gouvernement, tout en continuant à revendiquer paradoxalement, leur appartenance à leur groupe parlementaire et à leur parti respectifs se trouvant, quant à eux, à l’’opposition institutionnelle.

C’est ce qui a conduit,rappelez-vous,à la paralysie du Parlement qui s’est trouvé bloqué pendant un mois et demi sur les trois mois que dure la session des lois de l’année 2014 en cours.
Au niveau des Conseils des Collectivités Territoriales également, des formes grossières et grotesques de corruption sont utilisées pour ébranler les configurations issues des derniers scrutins et ainsi galvauder, trahir ettravestir les choix et aspirations du Peuple Souverain; des Collectivités dont l’essentiel des ressources sont par ailleurs frauduleusement utilisées, aux fins de recrutement de militants au profit du PNDS-Tarayya.

Il y a lieu de s’interroger sur l’intégrité morale d’un Chef d’’Etat qui se dit élu,conformément aux lois, et qui a solennellement prêté serment sur le livre saint de sa confession, le Coran, de ne pas notamment trahir ou travestir les aspirations du peuple et qui, au vu et au su de tout le monde, s’accommodeallègrement de la mise en dissidence des élus du peuple,conseillers municipaux, conseillersrégionaux, députés a l’ assemblée nationale, contre leur parti, contre les idées et les convictions sur la base desquelles ils ont été élus.

Nous estimons par conséquent, que corrompre les membres du parlement ou des partis politiques, afin de les amener à adopter des positions contraires à celles de leurs formations politiques, et à battre campagne avant terme et illégalement en faveurdu chef de l’’état en exercice est déjà en soi un comportement déloyal, une absence totale de morale, de conscience et de conviction politiques.

Avec ces mœurs d’un nouveau genre, nul n’a besoin de disposer d’une majorité pour gouverner d’une manièredémocratique et légitime; Il suffirait, grâce à l’achat de conscience et au débauchage en utilisant illégalement les moyens de l’Etat, de fabriquer artificiellement une majorité factice au mépris de l’expression de la volonté populaire et des lois en vigueur.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Trois formations politiques font l’objet de démantèlement par le Chef de l’’Etat Issoufou Mahamadou. Il s’agit essentiellement du MNSD-Nassara, du MODEN/ FA/Loumana/Africa et du CDS-Rahama, tous, comme par hasard, des partis membres de l’opposition. L’objectif inavoué du Chef de l’Etat vise le contrôle des instances dirigeantes de ces partis par des mercenaires politiques à sa solde.

Le résultat escompté étant de faire croire à l’opinion internationale qu’il a un soutien massif du peuple nigérien; une manière de justifier un probable coup de force électoral en perspective.
Le régime, conscient que le processus de concassage des partis politiques n’a pas produit les effets escomptés, car les bases de nos partis respectifs sont restées soudées comme un seul homme, le Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou passe à une vitesse supérieure, en fortifiant son macabre plan de démolition des partis membres de l’opposition à travers notamment le harcèlement des leaders des partis de l’’opposition politique.

La deuxième personnalité de l’Etat, le Président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou, Président du MODEN/ FA/Loumana/ Africa est contraint à l’exil par le régime.
Comment comprendre que la deuxième personnalité de l’Etat soit dépouillée de toute sa sécurité par le Chef de l’’Etat Issoufou Mahamadou, celui-là même, à qui, quand il était opposant, les régimes précédents, avant, pendant,et après la cinquième république, avaient garanti sa sécurité, en mettant à sa disposition quatre agents de défense et de sécurité qu’il a librement lui-même choisis.

S’agissant des leaders du MNSD-Nassara, après avoir levé l’immunité du Président Tandja Mamadou, Président d’Honneur de ce parti, le régime envisage de sceller le sort du chef de file de l’opposition, le Président du MNSD-Nassara Seini Oumarou à travers un montage grossier dont le pouvoir est passé maître.

En ce qui me concerne, après avoir essayé de me trainer dans la boue dans certains organes de presse, brandissant, entre autres,l’affaire dite Taïwan, datant d’une vingtaine d’années, et croyant donc, que plus personne, ne pouvait plus,peut-être, s’en souvenir, et que moi-même, je ne pouvais plus disposer des éléments que j’ai pu exhiber à la presse, le régime s’est rabattu par la suite sur le conflit interne du CDS-Rahama.

C’est ainsi qu’il s’est arc-bouté derrière le déclenchement, par les dissidents à sa solde, d’une procédure de la levée de mon immunité pour, prétend-il, refus d’obtempéreret jet de discrédits relativement à une décision de justice sur le conflit interne au CDS-Rahama. Pourtant, j’ai en ma possession l’arrêt N°150 de la Cour d’Appel de Niamey qui, en fait, mettait un terme à ce conflit.

En effet, nous avons fait appel contre un jugement rendu par défaut, le jugement 300 du tribunal de Niamey du 17 juillet 2011, pour demander à la Cour d’Appel de constater que les sanctions infligées aux dissidents ont été exécutées de fait ou de droit et que leurs mandats étant expirés depuis le 3 septembre 2011, ils n’ont pas la qualité dont ils se sont prévalus, et de déclarer que le jugement est devenu sans objet, donc mis à néant. Ce recours a duré 2 ans et un mois avant d’aboutir. La Cour d’Appel a du reste délivré une attestation de non pourvoi en cassation, en date du 19 novembre 2013.

La décision est en conséquence devenue définitive, irrévocable et exécutoire depuis le 19 novembre 2013. Comme le stipule l’article 117 de notre Loi Fondamentale « les décisions de justice s’imposent à tous, aux pouvoirs publics comme aux citoyens ».C’est dire que je ne suis nullement coupable d’aucun jet de discrédits sur une quelconque décision de justice.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
J’ai suivi par ailleurs avec beaucoup d’intérêt le point de presse animé par le ministre en charge de l’intérieur Massaoudou Hassoumi, le mercredi 22 octobre 2014, en réaction au message délivré récemment par le Chef de file de l’opposition et au Mémorandum élaboré par l’ARDR.

Parlant du CDS-Rahama, il se hasarde même, et sans aucune pudeur, à se lancer dans la genèse du conflit interne que le régime en place a injustement imposé à notre formation politique trois ans durant.
C’est ainsi qu’il semble insinuer que la légalité se trouve dans le camp adverse, car, selon lui, le choix de la dissidence de se rallier à la Mouvance Présidentielle est une décision souveraine des différentes instances du CDS-Rahama.
Comment ne pas réagir devant de telles allégations sciemment distillées pour semer l’amalgame et la confusion au sein de l’opinion nationale.
De quoi s’agit-il?

En réalité, l’Affaire CDS-Rahama oppose les tenants du respect de la légalité et des textes fondamentaux du parti à ceux qui se sont mis en porte-à-faux par rapport auxdits textes.
En effet, pour mieux cerner cette affaire, il faut se référer d’abord à l’organisation du scrutin législatif couplé aux présidentielles, premier tour.
Ces élections ont été le facteur déclencheur d’un mécontentement généralisé, suite au rejet de 56% des listes des candidats aux dernières législatives par le Conseil Constitutionnel de Transition. Pour le CDS-Rahama, ces rejets ont concerné les listes de quatre(4) régions sur les huit(8), à savoir Agadez, Maradi, Tillabéry et Zinder.

Devant cette situation, le Bureau Politique National du CDS-Rahama, après délibérations, a souverainement décidé de changer d’alliance, fustigeant ainsi la violation caractérisée par le refus délibéré par certains partis politiques, notamment le PNDS-Tarayya de Issoufou Mahamadou, de respecter les engagements prévus entre autres, dans les articles 3, 6 et 7 du Protocole d'Accord portant Pacte Politique de la CFDR.
Cette violation, faut-il le souligner, est relative aux engagements sur les clauses de solidarité entre alliés, ainsi que sur l'harmonisation des positions pour résoudre le problème posé par le rejet des listes des candidats aux législatives.

Abdou Labo et les autres dissidents étaient présents à ces délibérations qui se sont déroulées en deux séances: celle du 23 janvier 2011 pour laquelle Abdou Labo était inscrit sur la liste de présence sous le numéro 54 et celle du 24 janvier 2011 à laquelle il a également pris part sous le numéro 64.
C’est dire que la décision du BPN portant changement d’alliance avec la création de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale(ARN)a été prise en réunion du BPN à l’unanimité des membres présents.

Au cours de ces délibérations, Abdou Labo m’a fait observer que je n’avais pas encore signé l’accord créant l’ARN, alors que les leaders des autres partis ont déjà apposé leurs signatures. J’ai répondu à Abdou Labo que je ne pouvais signer le document qu’après son examen et son adoption par le BPN. Et j’avais ajouté : « maintenant que le BPN l’a formellement adopté, je suis disposé à le signer» et c’est-ce qui fut fait.

C’est ainsi que Abdou Labo en personne m’a remis son propre stylo et j’ai apposé ma signature sur le document portant protocole d’accord de l’ARN. En conséquence, cette décision du BPN du CDS-RAHAMA d’adhésion à l’ARN, est non seulement conforme aux dispositions de l’article 65 des Statuts, mais également, elle a été souverainement prise par l’instance dirigeante compétente du parti, contrairement aux contre-vérités du ministre de l’intérieur qui prend faits et causes pour les dissidents et tente de commettre un détournement de pouvoir ou un excès de pouvoir contre le CDS-Rahama.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Le CDS-Rahama est tout simplement victime de manipulations politiques et de violations graves et répétées de ses droits humains, au regard de la Constitution, des Lois et Règlements de la république du Niger, mais également et surtout, au regard des instruments juridiques régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits humains tels que signés et ratifiés par le Niger.

C’est pourquoi, le CDS-Rahama a décidé de saisir, sur cette affaire, les juridictions supranationales, notamment la Cour de Justice de la CEDEAO.
Vous êtes nombreux à constater les multiples tentatives d’instrumentalisation de la justice nigérienne par le Chef de l’’Etat Issoufou Mahamadou et son clan. Mais heureusement, ils sont nombreux les femmes et hommes de droit qui résistent aux innombrables harcèlements du régime en place. Qu’ils en soient vivement félicités, remerciés et encouragés.
A travers l’instrumentalisation de la justice, le seul dessein du pouvoir actuel est de perpétuer le dilatoire jusqu’en 2016, compromettant ainsi la participation des principaux partis de l’opposition aux différentes compétitions électorales.

Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Au Niger, on est en voie de galvauder l’idéal démocratique et républicain au point que la politique est perçue comme un exercice de malveillance, de vilénies et de mensonges.
A ce propos, la polémique suscitée par la sortie malencontreuse du ministre en charge des affaires étrangères Bazoum Mohamed, Président du PNDS-Tarayya, lorsqu’il défendait comme une performance politique, la capacité de son parti à diviser et à créer la zizanie au sein de la classe politique, vient à juste titre attirer notre attention sur la grave contradiction qui existe entre nos pratiques politiques, la gouvernance et les grandes valeurs intellectuelles, morales et humaines qui fondent l’idéal démocratique et républicain.

Le Chef de l’Etat Issoufou Mahamadou, en parrainant personnellement la division, en entretenant le clanisme, le clivage et l’esprit haineuxau sein de l’ensemble du corps social nigérien, et de certaines Institutions de l’Etat jadis réputées républicaines et apolitiques, en violation flagrante de certaines dispositions de notre loi fondamentale, de la Charte des partis politiques et des Statuts de l’opposition, il apparait clairement qu’il ne peut plus incarner l’unité nationale et qu’il n’est plus au-dessus des partis politiques, en violationde l’article 46 de la Constitution.

Une telle attitude dans la gestion du pouvoir de la part du Chef de l’Etat, doit interpeler l’ensemble des forces démocratiques et républicaines. Se taire et ne pas agir face à cette dérive dictatoriale, est un acte de complicité tacite et une fuite de responsabilité.
Notre pays, le Niger, ne mérite pas ce sort dans lequel l’a délibérément plongé le pouvoir boulimique du Président Issoufou Mahamadou. Il est donc temps, grand temps d’extirper le mal, en disant non à la tentative de confiscation de la souveraineté du Peuple par monsieur Issoufou Mahamadou qui puise sa source d’inspiration dans la violation quasi-permanente des lois et règlements de la République et le banditisme au plus haut sommet de l’Etat.

Mes Chers Compatriotes,
Nous sommes tous interpelés, afin que face à ce péril majeur pour notre pays, laRépublique, l’Etat de Droit et la Démocratie puissent triompher.
Que Dieu bénisse le Niger et son Peuple !
Je vous remercie !

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