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Le Sahel N° 8818 du 30/10/2014

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Commentaire : L’après révolution
Publié le mardi 4 novembre 2014   |  Le Sahel


Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d’Etat
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo : Blaise Compaoré ,Président du Burkina Faso.


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«Toute révolution est commencée par des idéalistes, poursuivie par des démolisseurs et achevée par un tyran». Cette célèbre phrase lâchée par le journaliste et écrivain français Louis Latzarus, dans son livre ''La Politique'', décrit à quelques détails près le développement des récents événements survenus au Burkina Faso, et qui ont mis fin à 27 ans de pouvoir du Président Blaise Compaoré.
Comme on le sait, cette révolution au ''Pays des hommes intègres'' a été initiée et déclenchée par les leaders politiques de concert avec ceux des structures de la société civile farouchement opposés à toute manœuvre de tripatouillage de la Constitution en vue d'accorder une prolongation du mandat présidentiel en faveur du Président Blaise Compaoré. Cette sortie musclée du jeudi 30 octobre dernier est l'œuvre des idéalistes du camp du refus.
Mais aussitôt après, le mouvement dégénéra quand les jeunes gens surexcités, déferlant de tous les coins de Ouaga, entrèrent en scène en incendiant l'Assemblée nationale et en saccageant la Primature, la télévision nationale ainsi que plusieurs autres édifices publics et privés, le tout sur fond de pillage systématique. Sous la rude pression de la rue, le grand ''baobab'' du pouvoir Compaoré vacille et s'écroule. Une page est tournée et une nouvelle autre s'ouvre sur le Burkina Faso.

Reste la gestion du passage du pouvoir. Pour cette troisième phase, à savoir l'achement de la révolution, nous aurions voulu ne pas en voir le ''tyran'' pour bien démentir Louis Latzarus. Mais, comme on le sait, chaque révolution enfante son petit monstre. Pour le cas de la récente révolution de la rue au Burkina Faso, le petit monstre s'affiche sous le double signe de la division et de la confusion. Ainsi, aussitôt le pouvoir abandonné et à portée de main, quelques acteurs politiques ont très vite oublié les closes de l'union sacrée jusque-là consolidées pour sombrer dans la division et les coups fourrés. La tentation du pouvoir faisant pleinement son effet, l'on a eu droit à une triste comédie, dimanche dernier, quand, en l'espace de quelques minutes, deux personnalités tentèrent de s'auto-proclamer président, depuis la télévision nationale. De l'autre côté, l'armée, la ''grande muette'', se mit subitement à parler par deux sons de cloche: celui du Chef d'Etat major des armées et celui du Lieutenant-colonel Isaac Zida, membre de la garde présidentielle, tous deux s'autoproclamant Chef de l'Etat. Et quand, après concertation, l'armée parla d'une seule voix en désignant Zida pour conduire la transition, l'opposition haussa la voix depuis la Place de la Nation, accusant l'armée de lui avoir "confisqué" son pouvoir.
En agissant ainsi, certains acteurs politiques burkinabé n'ont fait que nous édifier davantage sur l'idée qu'ils se font de la célèbre phrase du journaliste Philippe Bouvard disant que «la révolution ne supprime pas les privilèges, elle se borne à changer les privilèges». C'est à peine si d'aucuns ne parlent pas déjà de partage du gâteau.
Mais, nous osons espérer que la tempête est passée et que, désormais, chacun a bien compris que la situation du pays ne se prête pas à ce sordide spectacle de course au pouvoir. Car, comme l'a dit, le Lieutenant-colonel Isaac Zida, finalement investi des pouvoirs de Chef d'Etat, « les enjeux actuels dépassent les simples questions d'égo et d'intérêts individuels des uns et des autres. Chacun est interpellé à contribuer de façon citoyenne à la construction de notre pays dans le cadre du processus de transition et soyez rassurés que personne ne sera écartée ».

Assane Soumana

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