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Amères vérités : l’Opposition parlementaire, une opposition sans âme
Publié le mercredi 5 novembre 2014   |  Le Canard Déchaîné


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© Autre presse par DR
Assemblée Nationale : journée parlementaire sur les lois des Règlements budgétaires


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On ne peut sans doute pas faire l’économie de la vérité lorsqu’elle est là, grandeur nature et qu’elle s’impose à votre conscience, sans détours. « L’opposition parlementaire est sans âme ». Acculée, méprisée et dépouillée de ses droits les plus élémentaires que la Constitution lui reconnaît et lui garantit, elle s’est laissée tellement piétiner qu’elle a fini par devenir un simple marchepied pour les Ben Omar et Daouda Mamadou Marthe qui y font leur loi, dans un déni total et permanent du droit.
Hier goguenarde et affirmant à tue-tête sa fierté d’opposition attachée aux dispositions de la Constitution et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’Opposition parlementaire n’est plus, aujourd’hui, que l’ombre d’elle-même. Elle est incapable de discerner le blanc du noir et s’emmêle complètement les pinceaux, devenant en fin de compte une simple caution politique à des actes anticonstitutionnels que pose régulièrement une majorité parlementaire aveuglée par ses desseins politiques. Que gagne l’Opposition politique à siéger dans une Assemblée qui est dirigée selon le bon vouloir de la majorité et non conformément à la Constitution et au Règlement intérieur de l’Assemblée ? N’est-elle pas en porte-à-faux avec ses propres principes ? Où se trouve son prétendu attachement à la Constitution et au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ? N’a-t-elle pas honte de continuer à siéger tranquillement et à participer à des travaux dirigés par Daouda Mamadou Marthe ou par Mohamed Ben Omar alors que ceux-ci affirment clairement à qui veut les entendre que Hama Amadou n’est plus le président de l’institution mais bien un prisonnier en puissance ? Ces questions, et bien d’autres, montrent à quel point l’Opposition parlementaire a perdu son âme. Elle continue à siéger et à participer aux travaux de l’Assemblée comme si le problème de la présidence de l’Assemblée nationale n’est pas assez grave pour elle ? Elle continue à siéger et même à aller en mission au nom d’une Assemblée dont elle récuse tant de choses, notamment le mépris pour les textes de lois qui régissent le fonctionnement de l’institution ?
N’est-il pas simplement choquant d’entendre Ben Omar rapporter avec plaisir qu’il y avait dans sa délégation en Suisse, deux députés de l’Opposition ? Alors, de qui se moque- t-on ? En réalité, l’Opposition parlementaire veut ménager la chèvre et le chou. Tout en se donnant bonne conscience en prenant de temps à autre la parole pour marteler ses principes (du vent), elle négocie discrètement le maintien de quelques petits intérêts mercantiles à travers une posture indigne de leur part dans un contexte politique où rien ne justifie leur présence dans l’hémicycle. On nous dira certainement que la politique de la chaise vide n’a jamais payé et que la présence de l’Opposition politique à l’hémicycle peut toujours servir. Qu’on nous dise en quoi ? N’est-elle pas là lorsque la majorité parlementaire a voté la loi controversée sur la double nationalité alors que les desseins politiques sont clairement connus ? C’est vrai qu’elle a boycotté la plénière qui a planché sur la loi relative à l’augmentation du nombre de sièges au parlement. Et après ? Comment peut-on contester une chose et continuer à jouir sans vergogne de ses avantages ? Ces questions, malheureusement pour les Tidjani Abdoulkarim, Bakary Saïdou, Amadou Djibo dit Max, Lamido Harouna et les autres, n’épuisent pas le chapelet de griefs que beaucoup de militants de l’Opposition relèvent à l’encontre de l’Opposition parlementaire, mais taisent au nom d’un « politiquement correct » qui ruine l’efficacité de son combat politique. Des politiciens aux pieds nickelés ? Nul doute, car malgré la liquidation politique dont ils ne sont pas si loin en se taisant là où il faut parler et en faisant profil bas là où il sied plutôt de montrer les muscles, l’Opposition parlementaire n’est plus qu’un amas de consciences mal fagotées qui s’agitent de temps à autre pour se donner bonne conscience face à des militants perplexes.

Cette marche de caméléons, avec tout ce que cela représente comme lourdeur et prudence sur un chemin escarpé d’embûches, est vécue par les militants comme un déchirement moral qui a considérablement contribué à saper le moral des troupes. Combien de fois ont-ils pleuré de dépit en constatant que l’Opposition parlementaire a préféré jouer aux abonnés absents alors que Ben Omar pérore à longueur de journée pour débiter un flot d’inepties sur une situation qui ne prête nullement à confusion ? Face à une opposition amorphe, qui manque d’imagination et manifestement couarde, il ne peut que pousser des ailes à des aventuriers comme Ben Omar, Albadé Abouba et autres. La Constitution est violée ? Ça ne vaut pas le coup d’aller en désobéissance civile. Les ressources publiques sont carrément pillées ? Ce n’est pas assez pour justifier une réaction appropriée ? Le président de la République en personne trempe dans un scandale de prêt tenu caché à l’Assemblée nationale et qui ne se justifie pas d’ailleurs, eu égard aux montants d’achat prétendus et aux inscriptions budgétaires ? Juste quelques commentaires de salon et puis, autant en emporte le vent. Le président de l’Assemblée nationale est acculé, harcelé et finalement, en violation des dispositions constitutionnelles, contraint à quitter le Niger pour sauver sa vie ? L’Opposition parlementaire continue de siéger, de participer aux travaux de l’Assemblée nationale et même de prendre part à des missions à l’extérieur conduites par… un certain Mohamed Ben Omar, pourfendeur du président du parlement devant l’Eternel. Il faut être serein et dire les choses telles qu’elles sont : l’Opposition parlementaire actuelle manque de couilles. Elle doit arrêter de déranger la tranquillité des Nigériens avec des déclarations intempestives, de vaines menaces mille fois ressassées mais jamais mises à exécution. Car, on a beau être partisan de l’Opposition politique, il faut bien admettre que son pendant parlementaire est trop timoré pour gagner ce combat politique où, chose extraordinaire, il a pourtant, non seulement le droit de son côté, mais aussi la sympathie de la majorité écrasante des citoyens. Les exemples qui prouvent cet affaissement (politique et moral) de l’Opposition parlementaire sont légion. Qui n’a pas souvenance des mille et une contrevérités servies à profusion par Daouda Mamadou Marthe et Mohamed Ben Omar pour justifier leurs violations répétées de la Constitution et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ? En fin septembre 2014, le président de l’Assemblée nationale fixe la date de rentrée parlementaire au 7 octobre 2014. Par mesure de défiance à la légalité, la majorité parlementaire décide de faire cette rentrée parlementaire le 1er octobre 2014. Non seulement l’Opposition parlementaire a respecté la date du 1er octobre fixée illégalement, mais elle n’a jamais honoré celle qui a été régulièrement fixée par le président légal, même à titre symbolique en portant leurs écharpes le 7 octobre 2014. Un désastre ! La participation de l’Opposition parlementaire aux travaux de l’Assemblée nationale ne peut se justifier que comme une démarche anachronique tendant à avoir le beurre et l’argent du beurre. Elle est surtout indigne d’une Opposition parlementaire qui se dit strictement attachée au respect des textes mais qui s’accommode d’une présidence qu’elle juge anticonstitutionnelle.

Vous pouvez sans doute imaginer que les Daouda Mamadou Marthé rient sous cape de ces messieurs sans repères qui récusent une situation mais qui continuent à la justifier à la pérenniser. Il faut être clair : Amadou Djibo dit Max, Lamido Moumouni, Bakary Saïdou, Chegou Abdourahamane, Daouda Nouhou et les autres représentent véritablement l’autre face de la médaille qu’on a l’habitude de nous brandir. Et elle est évidemment vilaine. Car, en continuant à siéger alors que l’Assemblée nationale fonctionne dans une violation totale des lois, l’Opposition parlementaire apporte une belle caution inespérée à l’imposture. Elle n’a plus rien à faire que de faire allégeance au pouvoir en place. Ainsi, tout sera clair, net et précis dans la tête de tous les Nigériens.
BONKANO

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