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Attaques terroristes : des défaillances qui coûtent chères !
Publié le jeudi 6 novembre 2014   |  Tamtam


Des
© Autre presse par DR
Des soldats de l`armée nigérienne


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Après les attentats meurtriers d’Agadez de 2013 et celui de la prison civile de Niamey, voilà que trois attentats terroristes viennent d’être perpétrés dans la région de Tillabéry contre la prison civile de Ouallam, un centre de réfugiés maliens de Manguéïzé et contre des éléments d’une patrouille de routine toujours dans la région de Tillabéry, dans la nuit du 30 octobre aux environs de cinq (5) heures.
Il faut dire que le bilan de ces trois attaques est extrêmement lourd, car s’élevant à neuf (09) tués, dont sept agents des forces de l’ordre et deux civils. Au regard de la gravité de ces attentats, il y a lieu aujourd’hui de s’interroger sur le dispositif sécuritaire dont les défaillances ont été fatales à nos braves FDS. Que s’était-il réellement passé et pourquoi n’a-t-on pas pris les dispositions minimales pour prévenir ce genre de situations, sachant pertinemment que l’alerte sécuritaire était au rouge vif dans ces localités frontalières du Mali où sévissent le MUJAO et autres mouvements terroristes ?
Visiblement les leçons du passé ont été oubliées ! Pour la première fois de son histoire, le Niger était victime d’atten- tats terroristes islamistes dirigés contre la caserne militaire d’Agadez et les installations d’AREVA à Arlit en 2013. En effet, aux alentours de quatre heures du matin, des djihadistes perpé- traient des actions kamikazes simultanées contre les forces armées nigériennes, faisant ainsi environ une vingtaine de tués dans les rangs de nos vaillants soldats. L’émotion était immense et tout le peuple nigérien avait été secoué par cette tragédie. Très tôt, dès les premières heures, les plus hautes autorités du pays dont à leur tête le Président de la République s’étaient rendues sur place pour apporter leur soutien moral à nos courageuses forces de défense et de sécurité en ces moments de grandes douleurs.
A l’époque, dans ces mêmes colonnes, nous avions estimé que des responsabilités se devaient d’être situées pour faire la lumière et toute la lumière sur cette héca- tombe. Nous n’avions pas compris que suite à ces attaques barbares et lâches, que les choses n’eussent pas bougé et que des hauts responsables de l’époque n’eussent pas été sanctionnés pour les défaillances dont ils avaient fait montre pour n’avoir pas pris les bonnes dispositions susceptibles de prévenir ces genres de situations. Plus précisément, beaucoup n’avaient pas bien compris pourquoi les responsables de la zone de défense étaient demeurés à leur poste.
Sous d’autres cieux, dès que ce genre de situation arrive, les premières mesures conservatoires prises par les autorités sont le relèvement immédiat de leurs fonctions de toute la chaîne de commandement en poste au moment des faits. Cela contribue à apaiser la forte charge d’émotion populaire qui a toujours besoin d’un bouc émissaire pour s’expliquer le drame survenu. Bien sûr, cela ne ramène pas à la vie ceux qui sont morts dans cette tragédie, mais constitue un réconfort moral pour les familles des victimes et pour la nation toute entière.
Pour ce qui s’est passé à Agadez, on avait eu l’impression que toutes ces mesures conservatoires dans des circonstances pareilles n’avaient pas été suffisamment prises pour qu’à l’avenir de tels actes puissent être évités ! Après Agadez et Arlit, ce fut le tour de la prison civile de Niamey d’être la cible des terroristes islamistes qui, en pleine journée, attaquèrent la maison d’arrêt de Niamey pour y faire libérer le tristement célèbre Cheybani. Mais contrairement à Agadez, pour l’attaque de Niamey, des mesures symboliques avaient été prises, notamment le limogeage du régisseur de la prison civile de Niamey en poste au moment des évènements, ainsi que celui de Kollo qui croupit toujours en prison pour avoir contribué au transfèrement de façon illégale de ce grand bandit des geôles du camp pénal de Kollo au PC de Niamey.
Revenons à présent à la situation actuelle. Aujourd’hui, la seule question qui vaille d’être posée par tout observateur averti pourrait être la suivante : comment a-t-on pu incarcérer des terroristes de cet acabit dans une prison comme celle de Ouallam où les conditions de sécurité sont loin de satisfaire à cette catégorie de pri- sonniers hautement dangereux et surtout dans une zone à quelques encablures de la frontière malienne ? Déjà, même à Niamey la capitale où la sécurité des prisons est censée être de mise, ces forces obscurantistes n’avaient pas hé- sité à opérer, a fortiori dans une localité située à près de cent kilomètres de Niamey et surtout à proximité avec la frontière du Mali.
Dans la recherche de boucs émissaires, certains sont vite allés en besogne en accusant ou en pointant du doigt le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Hassoumi Massaoudou, en faisant preuve d’ignorance quand ce n’est pas la mauvaise foi qui les guide dans les raccourcis malheureux qu’ils établissent pour situer les responsabilités dans cette affaire. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le régime carcéral ne relève pas de la compétence du Ministre de l’Intérieur, même si ce sont des gardes nationaux qui en assurent l’exécution, mais bien du pouvoir judiciaire. Alors, comment a-t-on pu transférer ces ter- roristes dans cette prison de Ouallam sans avoir prévu toutes les conditions de sécurité indispensables pour incarcérer des individus aussi dangereux que ces terroristes islamistes ?
Pire, c’est même le nombre élevé de ces terroristes emprisonnés à Ouallam qui donne le tournis (une soixantaine), car à eux-seuls, sans même l’aide de l’extérieur, ces terroristes pourraient déclencher des émeutes dans une prison peu étoilée en termes de sécurité. Ailleurs, pour incarcérer ce genre d’individus, des prisons spéciales ont été prévues à cet effet, c’est notamment le cas de la célèbre prison de Guantanamo retranchée en plein milieu d’une île et hautement sécurisée par des éléments de l’armée américaine. Chez nous, à l’avenir, et compte tenu du contexte actuel marqué par le terrorisme islamiste dans notre espace régional, il faudra vite songer à construire des forteresses pour garder ces individus dangereux.
Voilà à nos yeux, les quelques défaillances relevées dans notre dispositif sécuritaire dont les conséquences ont été fatales à la vie de neuf de nos compatriotes. Cependant, cela ne saurait remettre en cause les efforts inlassables du régime de la Septième République pour assurer la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Nous pensons que ces défaillances sont d’ordre individuel qui doivent être, impérativement gommées pour que plus jamais, cette tragédie ne puisse se reproduire. A l’endroit de ceux qui pensent que, malgré les moyens importants alloués à nos FDS, ce genre d’attaques se produit, eh bien, même les grandes puissances de ce monde ne sont jamais à l’abri de ce genre de mauvaises surprises.

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