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Encore un cambriolage à la BAGRI Dosso : une mise en scène grotesque
Publié le mercredi 10 juillet 2013   |  Actuniger.com




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ll y a presque un an, l'agence BAGRI de Dosso a fait l'objet d'un cambriolage qui a suscité beaucoup d’interrogations et dont les innombrables zones d'ombre n'ont jamais été élucidées. Le lundi 1er juillet 2013, la BAGRI Dosso s'ouvre à nouveau sous les clameurs d'un autre cambriolage.

Le deuxième en l'espace de 12 mois. Alertée, la police se rend sur les lieux et découvre, oh stupeur, que les auteurs de ce remake du coup de l'année dernière, n'ont pas eue besoin de forcer les serrures. Ils ont, paraît-il, ouvert avec, tenez-vous bien, les clés régulièrement détenues par ...le chef d'agence, quelque part dans son bureau. Après vérification, aucun billet de banque n'a disparu. Une clé cassée est restée dans la serrure de la porte menant à la chambre forte. On ignore si c'est parce que le malfrat a tenté, sans succès d'ouvrir la porte donnant accès au coffre-fort ou s'il s'agit d'une simple mise en scène. Ce qui est plutôt sûr, c'est que la main qui a pris le trousseau de clés de l'armoire du chef d'agence savait manifestement qu'il était là. Pas le moindre indice de désordre tendant à faire croire à une fouille préalable. Les deux policiers de faction ont juré qu'ils n'ont vu personne entrer ou sortir. La porte est demeurée fermée toute la nuit.

Est-il possible qu'ils aient dormi toute la nuit ? C'est improbable. Si c'était le cas, on pourrait difficilement admettre que les cambrioleurs aient pu se donner la peine de refermer la porte vitrée et la grille de protection sans attirer la moindre attention sur eux. Car, à moins de 100 mètres, trois (03) autres banques (BOA, SONIBANK et BlA) sont là, sur le même alignement. Devant ces banques, se trouvent d'autres agents de police en faction. Comment expliquer alors qu'un cambrioleur ait pu tranquillement s'infiltrer dans la banque en ouvrant coup sur coup, d'abord la grille métallique, puis la porte vitrée ; s'y introduire, faire ce qu'il a à faire sans être inquiété, ressortir avec un ordinateur portable en main, et cerise sur le gâteau, se donner la peine de refermer les deux portes principales de la banque et repartir tranquillement. Est-il vraiment possible qu'un tel scénario ait pu se produire ? Ou bien le malfrat est un génie pour réussir à rentrer et à sortir sans toucher aux portes et sans être vu, ou bien le prétendu cambriolage n'est qu'une vulgaire mise en scène .La fenêtre - arrière ? A moins qu'on ait introduit un enfant de moins de trois ans à travers la grille et brisé, par la suite, la vitre, il est quasiment impossible d'y passer. En outre, le sol, en dessous, ne porte aucune trace de pieds. Or, la veille, il avait plu.

Et si la disparition du portable, de la clé USB et de la carte mémoire n'était qu'un leurre.

C'est le chef d'agence, le matin du lundi, qui a constaté le cambriolage lorsqu'il a ouvert la banque.Et c'est lui qui a alerté la police. Comme butin, le malfrat a emporté un PC, une carte mémoire de 4 giga et une clé USB de 4 giga également, tous appartenant au chef d'agence. Ce deuxième cambriolage de la BAGRI Dosso laisse plus d'un perplexe. Parmi tant de banques alignées, pourquoi est ce la BAGRI seule qui est victime de ce cambriolage à deux reprises en un an ? Interpellé dès le lundi, en même temps que le caissier, le chef d'agence a été mis hors de cause et libéré, tout comme le caissier. Après 72 heures de garde à vue et des pressions diverses, son épouse, un magistrat, s'est notamment opposée à toute perquisition de leur domicile au motif que la police ne détenait aucun mandat de perquisition. Un mandat de perquisition est-il nécessaire en cas de flagrance ? Il fallait pourtant un coupable, nécessairement crédible, pour détourner le projecteur qui était braqué sur le chef d'agence. A qui faut-il faire porter le chapeau ? Les recherches vont alors rapidement changer d'orientation. Qui a mis la puce à l'oreille de la police ? Est-ce le chef d'agence et le caissier interpellés et gardés en vue un moment lors de leurs interrogatoires ? Toujours est-il que la police fait curieusement une perquisition chez un fils de Kimba Kollo, ancien officier des FAN et découvre un vieux trousseau de clés appartenant à la BAGRI Dosso. Ce qu'elle n'a pu faire chez le chef d'agence, le suspect n°1, la police l'a imposé chez Kimba Kollo. Elle embarque le jeune homme et pense tenir le bon bout. En vérité, l’infortuné est un ami personnel de lsmaël Ali, le caissier principal de la BAGRI Dosso incriminé dans la première affaire et incarcéré à la prison civile de Dosso. C'est connu à Dosso et à ce jeune homme qu'Ismaël Ali a remis tout ce qui lui appartenait avant d'aller en prison.

Le fils de Kimba Kollo n'a jamais travaillé à la BAGRI Dosso et n'entretient aucune relation directe avec les suspects arrêtés dans un premier temps, à savoir le chef d'agence et le caissier. Alors, qui l'a cité ? Le trousseau de clés retrouvé chez le fils de Kimba Kollo date d'avant le premier cambriolage. Va-t-on faire croire que la BARGI n'a jamais cru devoir changer de serrures ?

Des indices troublants que la police refuse de voir et de prendre en considération.

Pourquoi la BAGRI, à deux reprises ? Pourquoi il n'y a pas de trace de violence sur les lieux ? La grille et la porte vitrée de l'entrée principale ont été trouvées fermées le matin et c'est le chef d'agence qui les a ouvertes. Comment et par quels moyens, alors, a-t-on pu prendre le PC, la clé USB et la carte mémoire du chef d'agence dans son bureau ? A quel moment exactement ces objets ont disparu ? Peut-il s’agir d'un cambriolage réel opéré la nuit, sous les yeux de plusieurs policiers et vigiles veillant sur quatre banques (BAGRI, BOA. BlA, SONIBANK) alignées sur moins de 600 mètres ? Les agents de police et les vigiles en poste ce soir-là doivent se sentir insultés et mis en cause. Ce deuxième cambriolage relance le débat sur la première affaire, déjà truffée de zones d'ombre jamais élucidées.

Et si, simple hypothèse d'école, le cambrioleur est ailleurs, dans une direction où on persiste à ne pas regarder ?

Harouna Garba

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