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Le Sahel N° 8828 du 19/11/2014

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Conférence de presse de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines de l’esclavage au Niger : D’importants progrès réalisés par le Niger dans le domaine
Publié le mardi 25 novembre 2014   |  Le Sahel


Urmila
© Autre presse par DR
Urmila Bhoola ,Rapporteuse spéciale des Nations Unies.


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Mme Urmila Bhoola, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences a animé, vendredi dernier au siège du PNUD à Niamey (Niger), une conférence de presse sur la mission qu'elle a effectué au Niger sur l'esclavagisme.

L'objectif de cette conférence de presse est de présenter à l'opinion, la quintessence du rapport de sa mission au Niger. C'était en présence de ses collaborateurs et des représentants des ONGs qui luttent contre la traite et l'esclavagisme au Niger.

Effectué, du 11 au 21 novembre 2014, cette mission de Mme Urmila Bhoola Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences s'est principalement basée sur Niamey. Mais, Mme Urmila Bhoola dit avoir eu l'occasion de visiter plusieurs villages de la région de Tillabéri et de Tahoua. C'était essentiellement pour enquêter sur l'esclavagisme au Niger : ses causes et ses conséquences et le défi pour le pays.

Pour Mme Urmila Bhoola, il est nécessaire à la fin de sa mission, de rendre public l'objectif global de sa mission et de faire connaitre à l'opinion les grands points qui ont marqué les résultats de la mission. Mme Urmila Bhoola a tout d'abord relevé que le Niger est l'un des pays qui dispose d'instruments juridiques (tant au plan national, sous régional et régional et international) qui contribuent dans la lutte contre l'esclavagisme dans le pays.

Elle a en ce sens rappelé que le Niger a ratifié la Convention de 1926 relative à l'esclavage ainsi que la Convention Supplémentaire de 1956 relative à l'abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l'esclavage. Le pays a également adhéré aux conventions internationales des droits de l'homme et aux conventions de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) relatives au travail forcé et les pires formes de travail des enfants.

A ceux-ci, on peut ajouter le cadre juridique et institutionnel complet pour traiter l'esclavage et les pratiques analogues à l'esclavage au Niger. C'est ainsi que le pays dispose de : la constitution de 2010 (article 14) ; le Code Pénal modifié (Loi No 2003-25) pour imposer des sanctions substantiels au crime d'esclavage et des défis d'esclavage et à son article 181 qui définit l'exploitation des enfants pour mendicité comme un délit ; l'ordonnance No 2010-86 qui établit les mécanismes institutionnels de lutte contre la traite des êtres humains y compris l'esclavage et les pratiques esclavagistes ; le plan National d'action quinquennal de lutte contre la traite des personnes ; la Loi 2012-45 du 25 septembre 2012 qui a mis à jour le code du travail pour prévoir des protections supplémentaires des pratiques analogues à l'esclavage, qui interdit le travail forcé (article 4) et la commission Nationale des Droits de l'homme.

Tous ces instruments démontrent la volonté politique forte du Gouvernement du Niger de lutter contre l'esclavagisme sur toutes ses formes. Ainsi dans son exposé, Mme Urmila Bhoola a exprimé toutes sa reconnaissance au Gouvernement du Niger pour toute cette volonté accompagnée de plusieurs décisions de condamnation de certaines pratiques traditionnelles comme la « wahaya» ou cinquième épouse.

En ce qui concerne l'esclavage et les pratiques esclavagistes, Mme Urmila Bhoola indique avoir été informée que, même si les vestiges de l'esclavage traditionnel peuvent exister au Niger, notamment à Agadez, à Tahoua et à Tillabéri, des formes modernes, liées à la traite des êtres humains, sont plus fréquentes, ainsi que la stigmatisation et la discrimination contre les personnes considérées comme descendants des esclaves, notamment en ce qui concerne la propriété foncière et le mariage.

Aussi, le phénomène des enfants forcés à mendier est un autre exemple d'une pratique analogue à l'esclavage qui a été porté à son attention. Elle a souligné que beaucoup d'interlocuteurs ont exprimé la préoccupation qu'il n'y avait jamais eu de poursuite contre ces marabouts qui forcent les étudiants Coraniques (talibés) à mendier uniquement pour gagner un revenu. Cette pratique est contre l'Islam et, est également interdite par la loi a-t-elle indiqué.

Au Niger, la servitude domestique est une autre forme d'esclavage contemporaine qui continue d'affecter les femmes et les filles, contraintes de faire ce travail pour atténuer la pauvreté. L'explication qu'elle a reçue à ce sujet est que celles qui sont impliquées dans ce travail sont principalement d'origine des pays voisins (Bénin, Togo et Mali). Mais des filles nigériennes viennent aussi de la campagne pour exercer le même travail.

Elles sont soumises à la violence et aux abus, elles reçoivent très peu d'argent pour leur travail et sont parfois réduites à la servitude par leurs recruteurs, elles travaillent pendant de longues heures et ont peu de repos. En conclusion de son exposé, Mme Urmila Bhoola a souligné que le Niger ne souffre pas de cadres juridiques et institutionnels pour lutter contre ce phénomène, mais il manque peu d'application de ces instruments.

Des tentatives d'éradication de l'esclavage et des pratiques analogues à l'esclavage ont également été limitées par de nombreux facteurs, tels que la pauvreté endémique, l'insécurité alimentaire, la croissance de la population et les niveaux élevés d'analphabétisme.

«Selon mes interlocuteurs, les conditions essentielles pour assurer la stabilité socio-économique et l'élimination de tous les vestiges de l'esclavage traditionnel ainsi que ses formes contemporaines, sont l'éradication de la pauvreté, l'état de droit, la bonne gouvernance, l'éducation, l'autonomisation socio-économique et l'élimination de la discrimination sur la base des origines sociales», a dit Mme Urmila Bhoola.

Elle au terme de son exposé relevé que le Niger a fait du progrès en ce qui concerne l'éradication de l'esclavage et les pratiques analogues à l'esclavage. Mais elle a suggéré un appui supplémentaire afin d'accélérer la mise en œuvre et l'application de la loi.

Les organisations de la société civile, nationale et internationale, ainsi que la communauté des donateurs ont fait des contributions significatives à cet égard.

Elle indiqué qu'un appui accru du Gouvernement pourra éradiquer les vestiges de l'esclavage traditionnel ainsi que les formes contemporaines de l'esclavage. Enfin, elle a remercié le Gouvernement du Niger pour sa disponibilité et les responsables du système des Nations Unies pour les moyens mis à la disposition de son équipe pour la réalisation de ce travail.

Ali Maman (stagiaire)

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