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ASSEMBLEE NATIONALE : Texte intégral de la motion de censure déposée par l’opposition contre le gouvernement
Publié le mardi 25 novembre 2014   |  actuNiger


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République du Niger

Assemblée Nationale

Niamey, le 23 novembre 2014

A Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale Niamey

Objet : motion de censure

Monsieur le Président, Nous soussignés, députés de l’Assemblée Nationale, agissant conformément à l’article 106 de la Constitution du 25 novembre 2010 et à l’article 126 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, avons l’honneur de vous remettre, aux fins de droit, le document dûment signé ci-joint, intitulé « Motion de censure contre le Gouvernement . Motion de censure contre le Gouvernement Excellence, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ; Notre pays, le Niger, ploie dramatiquement sous les méfaits quotidiens d’une gouvernance politique, économique et sociale en déliquescence très avancée. Le régime de la Renaissance, en décidant de s’affranchir, contre vents et marées, des valeurs démocratiques, républicaines et morales qui constituent le substrat de notre société, a délibérément choisi de tourner le dos au peuple dont les aspirations profondes au bien-être, à la dignité, à l’égalité et à la justice sont désormais le cadet des soucis du pouvoir régnant. En effet,« le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », principe sacro-saint de notre ordonnancement politico-juridique, c’est-à-dire la ligne directrice d’une gouvernance normale, n’est plus qu’une illusion aux yeux de l’immense majorité de nos compatriotes, tant sont devenues légions :

• - les dérives autoritaires du régime,

• - les violations systématiques de la Constitution et des lois,

• - les pratiques corruptives et frauduleuses en tous genres,

• - le concassage programmé des partis politiques, notamment ceux de l’opposition,

• - les violences, intimidations, menaces et autres chantages exercés sur les leaders, militants et sympathisants de l’opposition,

• - les pratiques mafieuses en matière de passation des marchés publics,

• - la politisation à outrance de l’Administration publique,

• - l’instrumentalisation des institutions de la République,

• - la caporalisation des médias publics et d’une frange importante des médias privés,

• - les velléités soutenues de mise au pas de la justice,

• - les écoutes téléphoniques et autres surveillances policières des leaders de l’opposition et des citoyens classés mal-pensants, etc. A l’évidence, il y a péril en la demeure, même si vous feignez de l’ignorer, Monsieur le Premier Ministre. Mais est-ce possible, à moins d’être insensible à la souffrance de nos concitoyens, de ne pas entendre les clameurs de dépit et d’amertume qui s’expriment et enflent crescendo dans la Cité ? Comment ne pas voir cette foule immense de déçus de la Renaissance qui peuplent nos villes et nos campagnes ; tous ces écoliers et étudiants frustrés, ces travailleurs brimés, ces commerçants discriminés, ces jeunes désœuvrés las de promesses d’embauche non tenues, ces cadres de nos administrations victimes de la pensée unique, toutes ces femmes qui voient s’évaporer leur rêve d’un statut en adéquation avec ce qu’elles apportent effectivement dans l’effort de développement. Ne pas entendre ces cris ni voir ce triste tableau, c’est assurément choisir la voie de la décadence du Niger, celui qui lui assure son rang de dernier dans le classement de l’Indice de Développement Humain.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Votre Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation conformément aux promesses électoralistes, et sous la houlette, de Mahamadou Issoufou, Président de la République, Chef de l’Etat. Force est de constater que de tout cela il ne reste que des slogans de campagne accrochés par-ci, par-là sur des murs ou des panneaux publicitaires. L’école demeure en souffrance et en crise ; le taux de chômage des jeunes est loin de décroître, la santé des nigériens est des plus hypothétiques, Niamey Nyala ne brille pas, tout comme Dosso Sogha empêtrée dans des immondices et des règlements de comptes, l’Initiative 3N ne nourrit pas les nigériens et le train ne sifflera pas à Dosso le 18 décembre prochain, à moins d’une nouvelle supercherie à l’instar de ce qui s’est passé lors du lancement de la construction du rail à Niamey et qui a couté plus de trois milliards au contribuable. Les priorités du régime étant de neutraliser par tous les moyens les adversaires politiques déclarés d’Issoufou Mahamadou ou simplement suspectés, les problèmes économiques et sociaux du pays sont relégués au second plan des préoccupations du Gouvernement.

Les cadres ne sont plus évalués sur la base de leur rendement au travail, de leur efficacité ou de leurs résultats mais jugés à l’aune de leur engagement politique aux côtés du président de la République. Engagement qui se mesure au degré d’hostilité et de nuisance démontré à l’endroit des partis de l’opposition. Conséquemment, l’action gouvernementale s’évalue à l’occasion des bilans annuels par un long étalement de chiffres mensongers. Les statistiques sont manipulées, les prévisions budgétaires sont fantaisistes, les indicateurs de gestion confus.

Des résultats mirifiques sont annoncés avec solennité dans le dessein politique de mystifier les citoyens. Peine perdue car les Nigériens connaissent mieux que quiconque la situation réelle de misère dans laquelle ils végètent quotidiennement. En termes de résultats, le Gouvernement se situe sur l’échelle de la médiocrité. Comment pouvait-il en être autrement lorsque la corruption et les détournements des deniers publics, sur fond de démagogie et de diatribes mensongères, caractérisent l’ensemble de sa gouvernance. A titre illustratif, on relève entre autres:

- l’achat d’un avion présidentiel d’occasion surfacturé à plus de 21 milliards de francs CFA, en violation des règles de transparence en matière de passation des marchés publics et de gestion financière; toutes choses qui signent la manipulation, le détournement de deniers publics, l’escroquerie et l’abus de confiance ;

- la connivence du pouvoir avec AREVA en vue de saper la souveraineté de notre pays sur nos ressources uranifères ;

- le lancement de la construction du tronçon de la boucle du chemin de fer Niger-Bénin, dans des conditions d’étude et de financement scabreuses, faites d’improvisation et d’aléas de tous genres, ce, à des fins de propagande électoraliste.

- le trafic de passeports nigériens pour lequel ombre d’agents de la police nationale croupissent en prison tandis que les véritables commanditaires de ce crime continuent, libres, de narguer le peuple ; - le détournement de la manne pétrolière au profit d’intérêts privés véreux des cercles du pouvoir ; - le détournement de 20 milliards du fonds de l’ARTP;

- le mercantilisme et le clientélisme qui caractérise le fonctionnement du COHO, savamment orchestrés en vue de garantir les intérêts des parents, amis et alliés des tenants du pouvoir ; toutes choses qui obèrent l’organisation du hadj et pénalisent les citoyens candidats au hadj. Sans être exhaustive cette énumération traduit le mal profond d’une gouvernance travestie par les affaires. Pas un jour ne passe sans son lot de révélations sur les magouilles, les tricheries, les vols et autres crimes des tenants du pouvoir dont la richesse s’évalue, pour certains, en millions de dollars. N’est-ce pas avec ce régime que la plupart des nigériens ont appris l’existence de paradis fiscaux, comme les Iles Caïmans, où les porteurs de biens mal acquis s’empressent de les mettre à l’abri.

Dans ce contexte pollué, il est normal que le PDES, pompeusement servi aux nigériens, ait du plomb dans l’aile, que les budgets de l’Etat soient, année après année, si mal exécutés (seulement à hauteur de 40%), les responsables publics étant davantage préoccupés par la gestion de leurs propres affaires et la recherche de gains faciles comme les dessous de tables et les commissions. Pendant ce temps l’insécurité gagne du terrain à pas de géant puisque les fonds consacrés à l’équipement de nos vaillantes forces de défense et de sécurité sont détournés à d’autres fins. Excellence Monsieur le Premier Ministre, L’adoption par la majorité parlementaire du projet de loi portant augmentation du nombre de députés à l’Assemblée Nationale, cache mal l’intention du pouvoir d’organiser des élections tronquées. Le CNDP, organe de concertation par excellence pour les questions touchant les élections, a été mis à l’écart malgré l’insistance de l’Opposition.

N’est-ce pas là la preuve d’un complot visant, à travers cette augmentation arbitraire et artificielle du nombre de députés, à vous assurer ainsi qu’à Mahamadou Issoufou un passage en force lors des prochains scrutins électoraux? Affairisme, clientélisme, corruption, mal gouvernance, dérives totalitaires, état policier, discrimination et injustice, violations des droits humains, tels sont les maitre- mots qui définissent votre régime. Pour toutes ces raisons, nous avons l’intime conviction que notre peuple en assez et que votre Gouvernement doit en assumer la responsabilité politique dans les conditions qu’autorise la Constitution.



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