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Le Sahel N° 8832 du 25/11/2014

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Assemblée nationale : La motion de censure contre le Gouvernement rejetée par 75 voix contre, 1 voix pour et un vote nul
Publié le jeudi 27 novembre 2014   |  Le Sahel


Assemblée
© aNiamey.com par DR
Assemblée nationale de cote d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ère session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de CI, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013


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La motion de censure contre le Gouvernement déposée 48 heures plutôt par l'Opposition a été débattue et rejetée, aujourd'hui tard dans la nuit, à l'Assemblée nationale par un vote ayant recueilli 75 voix défavorables. Une fois encore le Gouvernement du Premier ministre Brigi Rafini, est sorti victorieux de cette deuxième épreuve que lui impose l'Opposition. Mais même si cette motion de censure a tout à fait ressemblé à un acte désespéré des députés de l'Opposition, elle a permis à l'Assemblée nationale de consacrer une fois encore sa vocation de temple de la démocratie et de la parole. Les débats qui ont eu lieu pendant plus de 8 heures d'horloge n'ont pas déroger à la même constante à savoir une Opposition qui a critiqué plus que de raison les actions du Gouvernement et une Majorité qui a montré une farouche détermination a défendre et soutenir l'action du Gouvernement. Dans les griefs formulés dans la motion, lue à la tribune de l'Assemblée par l'honorable Saidou Bakari, les 24 députés signataires ont évoqué pêle-mêle des questions de gouvernance économique et politique ainsi que des questions spécifiques sur lesquelles ils ont déjà eu à interpeller le Gouvernement tout au long de l'année comme l'achat de l'avion présidentielle, la question sécuritaire, l'organisation du pèlerinage édition 2014, les contrats pétroliers et miniers, la réalisation du chemin de fer Benin-Niger, etc. Sur toutes ces questions comme sur bien d'autres, soulevés durant le débat, les intervenants se sont défoulés les uns sur les autres, chacun, selon son bord donnant son point et son appréciation.
Aux critiques souvent acerbes des députés de l'Opposition à l'encontre du Gouvernement, les députés de la Majorité ont riposté en apportant la contradiction, avec souvent des coups et des rebonds sur le bilan de celui-ci ou celui-là à l'occasion de son passage au pouvoir. Bref, une vraie foire d'empoignes.
Quant au Premier ministre, SE. Brigi Rafini, en répondant à la fois à l'interpellation contenue dans le texte de la motion de censure et à la suite du débat, il a fait preuve une fois encore de retenue et de sagesse en rappelant aux nigériens de tous les bords d'exercer leurs droits civils et politiques, mais sans perdre de vue l'intérêt du Niger, ce pays en construction qui a besoin de
l'union, l'harmonie et la cohésion de tous ses fils . Il a aussi rappelé, en réponse à toutes les critiques, les innombrables efforts consentis par son Gouvernement depuis plus de 3 ans à la tète de l'Etat.
Après les consignes de vote données par les présidents des groupes parlementaires, la motion qui a été mise aux voix a recueilli une (1) seule voix favorable, 75 voix contre et un (1) vote nul. Le nombre total de votants est de 77 sur 113 députés. Après coup, le Premier ministre a pris la parole pour remercier les députés du renouvellement de leur confiance à son gouvernement.
(Voici dans leur intégralité le texte de la Motion de censure de l'Opposition et les réponses apportées par le Premier ministre dans son intervention à la tribune de l'hémicycle).

Mahaman Bako

Texte présenté par les auteurs de la motion de censure
«A Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale Niamey
Monsieur le Président, Nous soussignés, députés de l'Assemblée Nationale, agissant conformément à l'article 106 de la Constitution du 25 novembre 2010 et à l'article 126 du Règlement Intérieur de l'Assemblée Nationale, avons l'honneur de vous remettre, aux fins de droit, le document dûment signé ci-joint, intitulé « Motion de censure contre le Gouvernement.
Excellence, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ; Notre pays, le Niger, ploie dramatiquement sous les méfaits quotidiens d'une gouvernance politique, économique et sociale en déliquescence très avancée. Le régime de la Renaissance, en décidant de s'affranchir, contre vents et marées, des valeurs démocratiques, républicaines et morales qui constituent le substrat de notre société, a délibérément choisi de tourner le dos au peuple dont les aspirations profondes au bien-être, à la dignité, à l'égalité et à la justice sont désormais le cadet des soucis du pouvoir régnant. En effet,« le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », principe sacro-saint de notre ordonnancement politico-juridique, c'est-à-dire la ligne directrice d'une gouvernance normale, n'est plus qu'une illusion aux yeux de l'immense majorité de nos compatriotes, tant sont devenues légions : les dérives autoritaires du régime, les violations systématiques de la Constitution et des lois, les
pratiques corruptives et frauduleuses en tous genres, le concassage programmé des partis politiques, notamment ceux de l'opposition, les violences, intimidations, menaces et autres chantages exercés sur les leaders, militants et sympathisants de l'opposition, les pratiques mafieuses en matière de passation des marchés publics, la politisation à outrance de l'Administration publique, l'instrumentalisation des institutions de la République, la caporalisation des médias publics et d'une frange importante des médias privés, les velléités soutenues de mise au pas de la justice, les écoutes téléphoniques et autres surveillances policières des leaders de l'opposition et des citoyens classés mal-pensants, etc.
A l'évidence, il y a péril en la demeure, même si vous feignez de l'ignorer, Monsieur le Premier Ministre. Mais est-ce possible, à moins d'être insensible à la souffrance de nos concitoyens, de ne pas entendre les clameurs de dépit et d'amertume qui s'expriment et enflent crescendo dans la Cité ? Comment ne pas voir cette foule immense de déçus de la Renaissance qui peuplent nos villes et nos campagnes ; tous ces écoliers et étudiants frustrés, ces travailleurs brimés, ces commerçants discriminés, ces jeunes désœuvrés las de promesses d'embauche non tenues, ces cadres de nos administrations victimes de la pensée unique, toutes ces femmes qui voient s'évaporer leur rêve d'un statut en adéquation avec ce qu'elles apportent effectivement dans l'effort de développement. Ne pas entendre ces cris ni voir ce triste tableau, c'est assurément choisir la voie de la décadence du Niger, celui qui lui assure son rang de dernier dans le classement de l'Indice de Développement Humain.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Votre Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation conformément aux promesses électoralistes, et sous la houlette, de Mahamadou Issoufou, Président de la République, Chef de l'Etat. Force est de constater que de tout cela il ne reste que des slogans de campagne accrochés par-ci, par-là sur des murs ou des panneaux publicitaires. L'école demeure en souffrance et en crise ; le taux de chômage des jeunes est loin de décroître, la santé des nigériens est des plus hypothétiques, Niamey Nyala ne brille pas, tout comme Dosso Sogha empêtrée dans des immondices et des règlements de comptes, l'Initiative 3N ne nourrit pas les nigériens et le train ne sifflera pas à Dosso le 18 décembre prochain, à moins d'une nouvelle supercherie à l'instar de ce qui s'est passé lors du lancement de la construction du rail à Niamey et qui a coûté plus de trois milliards au contribuable. Les priorités du régime étant de neutraliser par tous les moyens les adversaires politiques déclarés d'Issoufou Mahamadou ou simplement suspectés, les problèmes économiques et sociaux du pays sont relégués au second plan des préoccupations du Gouvernement.
Les cadres ne sont plus évalués sur la base de leur rendement au travail, de leur efficacité ou de leurs résultats mais jugés à l'aune de leur engagement politique aux côtés du président de la République. Engagement qui se mesure au degré d'hostilité et de nuisance démontré à l'endroit des partis de l'opposition. Conséquemment, l'action gouvernementale s'évalue à l'occasion des bilans annuels par un long étalement de chiffres mensongers. Les statistiques sont manipulées, les prévisions budgétaires sont fantaisistes, les indicateurs de gestion confus.
Des résultats mirifiques sont annoncés avec solennité dans le dessein politique de mystifier les citoyens. Peine perdue car les Nigériens connaissent mieux que quiconque la situation réelle de misère dans laquelle ils végètent quotidiennement. En termes de résultats, le Gouvernement se situe sur l'échelle de la médiocrité. Comment pouvait-il en être autrement lorsque la corruption et les détournements des deniers publics, sur fond de démagogie et de diatribes mensongères, caractérisent l'ensemble de sa gouvernance. A titre illustratif, on relève entre autres: l'achat d'un avion présidentiel d'occasion surfacturé à plus de 21 milliards de francs CFA, en violation des règles de transparence en matière de passation des marchés publics et de gestion financière; toutes choses qui signent la manipulation, le détournement de deniers publics, l'escroquerie et l'abus de
confiance ; la connivence du pouvoir avec AREVA en vue de saper la souveraineté de notre pays sur nos ressources uranifères ; le lancement de la construction du tronçon de la boucle du chemin de fer Niger-Bénin, dans des conditions d'étude et de financement scabreuses, faites d'improvisation et d'aléas de tous genres, ce, à des fins de propagande électoraliste ; le trafic de passeports nigériens pour lequel nombre d'agents de la police nationale croupissent en prison tandis que les véritables commanditaires de ce crime continuent, libres, de narguer le peuple ; le détournement de la manne pétrolière au profit d'intérêts privés véreux des cercles du pouvoir ; le détournement de 20 milliards du fonds de l'ARTP; le mercantilisme et le clientélisme qui caractérise le fonctionnement du COHO, savamment orchestrés en vue de garantir les intérêts des parents, amis et alliés des tenants du pouvoir ; toutes choses qui obèrent l'organisation du hadj et pénalisent les citoyens candidats au hadj.
Sans être exhaustive cette énumération traduit le mal profond d'une gouvernance travestie par les affaires. Pas un jour ne passe sans son lot de révélations sur les magouilles, les tricheries, les vols et autres crimes des tenants du pouvoir dont la richesse s'évalue, pour certains, en millions de dollars. N'est-ce pas avec ce régime que la plupart des nigériens ont appris l'existence de paradis fiscaux, comme les Iles Caïmans, où les porteurs de biens mal acquis s'empressent de les mettre à l'abri.
Dans ce contexte pollué, il est normal que le PDES, pompeusement servi aux nigériens, ait du plomb dans l'aile, que les budgets de l'Etat soient, année après année, si mal exécutés (seulement à hauteur de 40%), les responsables publics étant davantage préoccupés par la gestion de leurs propres affaires et la recherche de gains faciles comme les dessous de tables et les commissions. Pendant ce temps, l'insécurité gagne du terrain à pas de géant puisque les fonds consacrés à l'équipement de nos vaillantes forces de défense et de sécurité sont détournés à d'autres fins. Excellence Monsieur le Premier Ministre, L'adoption par la majorité parlementaire du projet de loi portant augmentation du nombre de députés à l'Assemblée Nationale, cache mal l'intention du pouvoir d'organiser des élections tronquées. Le CNDP, organe de concertation par excellence pour les questions touchant les élections, a été mis à l'écart malgré l'insistance de l'Opposition. N'est-ce pas là la preuve d'un complot visant, à travers cette augmentation arbitraire et artificielle du nombre de députés, à vous assurer ainsi qu'à Mahamadou Issoufou un passage en force lors des prochains scrutins électoraux? Affairisme, clientélisme, corruption, mal gouvernance, dérives totalitaires, état policier, discrimination et injustice, violations des droits humains, tels sont les maitre- mots qui définissent votre régime. Pour toutes ces raisons, nous avons l'intime conviction que notre peuple en a assez et que votre Gouvernement doit en assumer la responsabilité politique dans les conditions qu'autorise la Constitution.».

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