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Mali: Lazarevic libéré en échange de jihadistes, selon un responsable de sécurité malien
Publié le mercredi 10 decembre 2014   |  AFP


M.
© AFP par BERTRAND GUAY
M. Serge Lazarevic, dernier otage français en compagnie de sa fille


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Bamako - L’otage français Serge Lazarevic a été libéré en échange de plusieurs jihadistes emprisonnés au Mali, y compris l’organisateur présumé de son enlèvement, ont affirmé mercredi une source de sécurité malienne à l’AFP et des ONG.

Le responsable de la sécurité a précisé qu’un "bras droit" d’Iyad Ag Ghali,
chef touareg malien du groupe jihadiste Ansar Dine, avait été au centre des
négociations qui ont abouti à la libération de l’otage dans le nord du Mali
puis à sa remise au Niger mardi, après trois ans de captivité aux mains
d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Un collectif d’organisations de défense des droits de l’homme a critiqué le
fait que "les autorités maliennes viennent de libérer Mohamed Aly Ag
Wadoussène" organisateur présumé de l’enlèvement en 2011 de Serge Lazarevic et
son compatriote Philippe Verdon, ainsi que "Haïba Ag Acherif, présumés
terroristes, Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud, auteurs présumés de
graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français".

"Tout en saluant la libération de Serge Lazarevic" dans un communiqué ces
ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
(FIDH), l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) et la section
malienne d’Amnesty International, se disent "indignées", décrivant Ag
Wadoussène comme "l’organisateur principal de l’enlèvement".

Le responsable malien de la sécurité a déclaré sous le couvert de
l’anonymat qu"’avec la France, le Mali et le Niger, nous avons pu obtenir la
libération de l’otage français dans le cadre d’un échange de prisonniers".

"Je peux vous dire que des hommes que certains qualifient de terroristes,
mais qui pour nous sont des prisonniers, ont été libérés contre la libération
de l’otage français", a ajouté cette source, précisant que "Mohamed Aly Ag
Wadoussène fait partie des prisonniers libérés".

"C’est à la demande de Paris" que le Mali a "fait ce geste", a souligné
cette source, qui n’a pas souhaité réagir sur un éventuel paiement de rançon.
"S’il y a eu rançon, ce n’est pas par le Mali", a-t-on indiqué.

’Encourager les prises d’otages’

Le responsable Afrique de la FIDH, Florent Geel, a déclaré à l’AFP que les
autorités maliennes avaient libéré ces détenus "sous la pression française".

"C’est un paradoxe de voir des individus libérés dans le cadre de la
libération d’otages qu’ils ont eux-mêmes aidés à capturer", a souligné M.
Geel, en référence à Ag Wadoussène et Ag Acherif, arrêtés pour implication
présumée dans l’enlèvement de Lazarevic et Philippe Verdon, retrouvé mort
d’une balle dans la tête en juillet 2013.

Selon le communiqué des ONG, Mohamed Aly Ag Wadoussène a été libéré en
"début de semaine" et les trois autres le 4 décembre par la cour d’appel.

D’après les recoupements de l’AFP, les tractations ont été conduites par le
commandant Ibrahim Inawelat, un déserteur de l’armée malienne, également
proche d’Iyad Ag Ghali.

"Oui, c’est vrai que c’est lui qui a effectué les derniers va-et-vient
entre nous et le chef des ravisseurs", a indiqué à l’AFP un membre de
l’entourage de Mohamed Akotey, l’intermédiaire nigérien qui a réceptionné
l’otage français au Niger.

Au Niger également, des organisations de la société civile ont dénoncé les
conditions de cette libération.

"Nous condamnons déjà les versements de rançons, à plus forte raison des
libérations d’éléments de forces obscurantistes contre des otages", a déclaré
à l’AFP le président du Collectif des organisations de défense des droits de
l’Homme et de la démocratie (CODDHD), regroupant une quarantaine d’ONG
nigériennes, Kani Abdoulaye

Ces libérations reviennent à "encourager en quelque sorte les prises
d’otages", a-t-il estimé.

Pour Mohamed Ouagaya, le président de l’ONG Comité d’orientation de défense
et de sauvegarde des acquis démocratiques (Croisade), basée à Agadez (nord),
"c’est une façon de permettre aux preneurs d’otages, des gens qui ont commis
tellement de crimes et de morts, de revenir en force".
sd-bh-jf/mrb/sst/jpc



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