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Le Sahel N° 8843 du 15/12/2014

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Interview du Préfet du département de Gaya, M. Badjo Yacouba : «Nous nous réjouissons des actes salutaires posés par le Président de la République à travers tous ces investissements réalisés dans la région de Dosso»
Publié le mercredi 17 decembre 2014   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Badjo Yacouba ,préfet du département de Gaya


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Monsieur le Préfet, la région de Dosso abrite cette année la fête tournante du 18 décembre. A la veille de ce grand événement, quels sont les sentiments qui vous animent ?
Je suis très ému de cette opportunité que vous m’offrez afin d’exprimer mes sentiments par rapport à cet événement important que notre région est à pied d’œuvre pour accueillir. Je vous dis que c’est une grande première dans notre région. De tous les régimes qui se sont succédé, la région de Dosso est restée en marge des grands investissements. Nous avons souffert du manque de réalisations importantes. Dieu merci, le Chef de l’Etat, SE .Mahamadou Issoufou, a pensé à la Région de Dosso à travers l’organisation de cette rencontre importante d’envergure nationale. Cette cérémonie commémorative est en effet consacrée par le Gouvernement pour des réalisations ou une reprise totale des infrastructures de la région hôte. A travers la réalisation de telles grandes infrastructures, c’est avant tout l’économie de la Région et l’emploi local qui sont relancés. Cette fête dans notre Région, c’est aussi une reprise des activités économiques de la région de Dosso. Nous nous réjouissons des actes salutaires posés par le Président de la République à travers tous ces investissements réalisés dans la région de Dosso.
Pouvez-vous nous présenter de manière succincte le département de Gaya ?

gaya-2Le département de Gaya est situé au Sud du pays à la frontière sud-ouest avec le Nigeria. Cette position stratégique fait de la ville de Gaya un carrefour et un passage obligé sur le port le plus proche qui est celui de Cotonou au Bénin. En effet, le département de Gaya est limité à l’Est par la commune de Kamba en République Fédérale du Nigeria, à l’Ouest par la commune de Karimama en République du Bénin, au Nord par les départements de Dosso et Dioundiou et au Sud par la commune de Malanville, République du Bénin. Le département de Gaya couvre une superficie de 2.482 km2 avec une population de 261.638 habitants selon le résultat du 4ème recensement général de la Population et de l’Habitat 2012, soit une densité de 101 habitants par km2. Il compte six (6) communes, notamment la commune urbaine de Gaya avec 360 km2 et une population de 63.815 habitants soit une densité de 177 habitants au km2. la commune rurale de Bana a une superficie de 241 km2 et une population de 18.128 habitants, soit une densité de 75 habitants au km2 ; la commune rurale de Bengou couvre une superficie de 195 km2 avec une population de 18.469 habitants et une densité de 95 habitants au km2 ; la commune rurale de Tanda a une superficie de 342 km2 pour une population de 49.973 habitants soit une densité de 146 habitants par km2 ; la commune rurale de Tounouga quant à elle couvre une superficie de 309 km2 avec une population de 42.849, soit une densité de 139 habitants au km2 ; enfin, la commune rurale de Yélou a une superficie de 1.135 km2 avec une population de 68.404 habitants soit une densité de 60 habitants au km2. Il faut aussi préciser que le département de Gaya comprend trois (3) cantons. Il s’agit du Canton de Gaya qui couvre les communes de Gaya, Tanda et Tounouga; le canton de Bana qui couvre les communes de Bana et de Bengou; et le canton de Yélou.

De par sa position géographique, le département de Gaya est la zone la plus arrosée du pays avec 600 à 800 mm de pluies par an. La saison pluviométrique varie de 4 à 5 mois. Gaya dispose de sols fertiles. Si nous investissons, Gaya seul peut nourrir l’ensemble de notre pays sur le plan agricole. Il peut aussi contribuer de manière significative à la réussite du Programme du Président de la République, notamment l’Initiative ’’3N’’, sachant que nous avons le fleuve qui traverse le département, nos terres sont également fertiles, nous avons la forêt. Nous pensons que c’est largement suffisant pour couvrir les besoins nationaux en produits agricoles. Notre proximité avec le Nigeria et le Bénin a permis au commerce de se développer au niveau de notre département. Nous lançons seulement un appel aux partenaires techniques et financiers, et aussi à l’Etat pour investir davantage dans le département de Gaya pour la prospérité de notre pays en général. Avec les engagements et le combat tous azimuts que mène le Président de la République Mahamadou Issoufou, les Nigériens peuvent arriver à la situation de ne plus importer certaines denrées comme le riz, le maïs, le manioc, ou autres produits vivriers consommés au Niger.

Monsieur le Préfet, les autorités nigériennes font de la sécurité des personnes et de leurs biens leur cheval de bataille. Qu’est ce qu’il en est dans votre entité administrative ?
Vous savez, nous avons la chance de partager les frontières avec deux (2) pays. Cela constitue aussi un handicap pour nous en ce qui concerne l’aspect sécuritaire, parce que nos frontières sont poreuses. Il faut aussi dire que certains trafics se font à partir du fleuve Niger qui traverse notre entité administrative. Il arrive que des malfaiteurs opèrent sur notre territoire puis se replient dans les localités frontalières avec le département. Cet état de fait rend les enquêtes difficiles, même si par ailleurs, les méfaits que nous rencontrons sont souvent des vols mineurs. Sur le tronçon Bella-Gaya, les transporteurs se plaignent surtout des coupeurs de routes. Ces malfaiteurs opèrent souvent avec des armes à feu, interceptent notamment des camions et les dévalisent. Ils se procurent des armes au niveau de nos pays voisins. Nous saluons d’ailleurs le courage et l’abnégation de nos Forces de Défense et de Sécurité qui veillent constamment sur la sécurité de nos laborieuses populations. Elles font des patrouilles nuit et jour pour combattre les actes de banditisme et permettre aux populations de vivre dans la quiétude.
Comment se présentent les indicateurs sociaux de base au niveau de votre département...

Il faut souligner qu’au plan sanitaire, Gaya dispose d’un hôpital de district et de beaucoup de Centres de Santé Intégrés (CSI). Et nous disposons de CSI et de cases de santé dans toutes les communes. Sur ce plan, nous n’avons pas de problèmes majeurs. La couverture sanitaire est de 75 à 80%. En tout cas, depuis que nous avons pris fonction à la tête du Département en 2013, nous n’avons été saisis d’aucune alerte grave par nos services de santé par rapport à une situation quelconque. Le seul problème qui nous a été signalé est celui des ambulances. Mais sur ce plan, Dieu merci, nous avons eu des promesses sur les 150 ambulances acquises récemment sur fonds propres de l’Etat. Quand nous aurons notre dotation, elle nous permettra d’étoffer notre parc automobile et d’améliorer les services et les prestations que nous offrons à nos populations. S’agissant de l’éducation, je vous rassure que tous les villages de notre localité sont dotés d’écoles. Nous disposons d’un lycée dans la ville de Gaya, de collèges dans toutes les communes, et même au niveau des autres villages et hameaux, nous avons au moins une école. La situation scolaire dans la Région se porte bien. Au niveau de la santé et de l’éducation, nous félicitons le Président de la République et le Gouvernement pour avoir mis à la disposition du département de Gaya des centres de santé et des écoles afin de faciliter l’accès aux secteurs sociaux de base.
Beaucoup de départements qui regorgent de potentialités, notamment en terres de cultures, sont confrontés à des conflits dans leur exploitation. Qu’en est-il dans le département de Gaya ?

Avant de répondre à votre question, je vais vous dire que l’une des préoccupations au niveau de Gaya est relative à la vente anarchique de la terre. Si nous ne prenons pas garde, Gaya risquerait de se retrouver sans terre de cultures, parce que les activités commerciales génèrent beaucoup de moyens financiers permettant à ceux qui les détiennent d’acheter les terres à tour de bras. Un peu partout, des gros magasins, des vastes domaines, des stations services, sont en train d’être construits. L’immobilier flambe à l’échelle locale. C’est ce qui nous cause sérieusement des problèmes. Les conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs constituent aussi un autre problème dans notre département. Les éleveurs qui descendent du Nord vers le Sud à la recherche du pâturage de manière précoce oublient qu’il y a un calendrier en deçà duquel leur descente va poser des conflits avec les sédentaires. La particularité de Gaya, c’est que nous accusons deux (2) mois de retard sur les autres localités avant de procéder à la libération des champs. Ainsi, les éleveurs ne comprennent pas cette spécificité de notre département. Nous pouvons nous réjouir du fait que cette année, nous n’avons nullement rencontré ce problème. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont vraiment des conflits mineurs.

Laouali Souleymane, envoyé spécial
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