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Colloque international sur les relations entre les régions de Dosso, Sokoto et Kebbi : Des échanges fructueux sur une corrélation séculaire
Publié le lundi 22 decembre 2014   |  Agence Nigerienne de Presse


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© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, M. Albadé Abouba


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Niamey - A l’occasion des festivités entrant dans le cadre des festivités du 18 décembre à Dosso, un colloque international sur les relations entre la Région de Dosso au Niger et celles de Sokoto et Kebbi au Nigeria a été organisé par l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey au Niger, en collaboration avec l’Université Usman Dan Fodio de Sokoto et Kebbi State University of Science and technology Aliero du Nigeria.

Les travaux de ce colloque ont débuté le 14 décembre pour prendre fin le 17 à Dosso, sous la présidence du ministre d'Etat à la Présidence de la République et président du comité interministériel d'organisation des festivités du 18 décembre, M. Albadé Abouba. Cette importante rencontre a mobilisé les universitaires du Niger et du Nigeria, mais aussi plusieurs autres personnalités intéressées par les thèmes abordés.

A l’ouverture des travaux de ce colloque international sur les relations entre les régions de Dosso(Niger) et Sokoto et Kebbi au Nigeria, une première dans l’organisation des festivités commémoratives de la proclamation de la République du Niger, le président du comité interministériel d'organisation de l'événement, le ministre d'Etat à la Présidence de la République Albadé Abouba a indiqué que cette rencontre vise à créer un cadre de réflexion et d'échanges entre les chercheurs et un espace de dialogue avec les populations concernées par les problématiques qui seront abordées. «Les connaissances de notre histoire et de nos traditions sont des éléments qu'il nous faut maîtriser, car ce sont elles qui constituent les fondements de notre environnement socioculturel. Ce colloque permettra de mieux informer nos populations notamment les plus jeunes sur notre histoire et nos valeurs, et les problématiques les plus actuelles de notre espace commun », a-t-il souligné.

L’objectif principal de ce colloque a été de constituer un cadre de réflexion et d’échanges sur l’histoire commune des différentes communautés afin de rappeler les relations que ces populations ont entretenues dans le temps. C’est ainsi qu’aussitôt après la cérémonie d’ouverture, quatre communications de haut niveau ont été présentées par des universitaires pour cadrer et préciser les contours de la thématique centrale du colloque. La première conférence a été animée par Ph. DMamoudou Djibo sur le contexte, la signification et la portée du 18 décembre. Une communication très pertinente qui a apporté des éléments d’éclaircissement sur l’importance de la proclamation de la République.

Le conférencier a commencé par un rappel historique qui situe le contexte de la proclamation de cette République, ensuite il a démontré sa réelle portée et sa vraie signification. Le Pr Alio Mahaman, auteur de la deuxième communication, est intervenu pour expliquer le choix du thème et son cadrage. Selon lui, il était nécessaire de se référer au passé pour mieux comprendre le présent. Cette tâche de compréhension doit être envisagée dans un cadre pluridisciplinaire, c’est pourquoi toutes les sciences humaines et sociales sont au rendez- vous de ce colloque. La conjugaison de toutes ces sciences permet à priori de comprendre l’histoire partagée de nos sociétés, de comprendre le fonctionnement de l’économie, les défis écologiques et la dynamique culturelle.

La troisième communication présentée par le Pr Aliyu Mohamed Bunza de l’université Usman Dan fodio de Sokoto a porté sur le rôle joué par les Zarma dans la consolidation du royaume de Kanta. Ainsi, le conférencier à travers des exemples a démontré l’importance de la contribution des Zarma dans les domaines sociopolitiques et économiques. C’est d’ailleurs pourquoi dans l’histoire du Kebbi, seul le sultan de Dosso a une maison spéciale au palais du chef. La quatrième communication présentée par le Pr Ahmed Bako de l’Université de Sokoto a fait le point sur le processus de formation des communautés zarma à Sokoto. Le conférencier a rappelé que les Zarma sont bien intégrés à Sokoto.

Ce colloque a aussi vu la participation de la commission mixte nigéro-nigériane qui, à travers son secrétaire permanent, a livré une communication intéressante sur la commission, son rôle, ses réalisations et ses perspectives. Cette présence de la commission mixte à ce colloque est la preuve des relations solidaires qui unissent les deux pays.

Les travaux du colloque se sont déroulés dans la journée du lundi 16 décembre 2014 dans les salles de conférences du Gouvernorat de Dosso, avec au total 55 communications qui ont été présentées autour de quatre thématiques majeures :
- thématique A : Espaces et Peuplement ;
- thématique B : Etats, Institutions et Economie ;
- thématique C : Sociétés, Culture et Religion ;
- thématique D : Littérature et Tradition Orale.
Autour du premier panel, les thèmes développés ont rappelé les relations multiséculaires entre les populations du Niger et du Nigeria le long de leur frontière commune. Les relations du Kebbi et du Zarmaterey remontent plus loin dans l’histoire, notamment à l’époque de l’empire Songhai. Néanmoins c’est surtout après l’événement tragique de la mort de Daouda Bougaram que la grande émigration s’est effectuée. Par la suite, le Kebbi est devenu la base arrière de repli des Zarma du Zidji face à toutes les menaces. Les parents déjà installés recevaient leurs familles restées dans le Zidji quand il y a famine, ou quand ils fuyaient les exactions coloniales, ou pour des raisons économiques. Ainsi, ils y ont installé de nombreux villages organisés sur le modèle Zarma (les Zarmakoyes). De même, à Dosso, on note l’emprunt de quelques titres de dignitaires du Kebbi comme Mayaki, Galadima, Mai Fada, Sada Gari, Makkada, SarkinNoma, etc).

Il a été également traité la situation géographique de cet espace avec les potentialités de la zone en ressources diverses : une pluie abondante, des terres fertiles, un fleuve prodigue et des eaux souterraines peu profonde tout le long de la zone (les dallols Maouri et Foga). Cet espace est peuplé par des différentes populations, par exemple on trouve dans la zone de Goumbi Bawre à Kwara Dandi (Kebbi) en passant par Djoundjou, des populations Haoussa, mais elle est composée aussi de Kabawa, de Zarma, de Peuls et d’Arawa. Ces peuples ont la même culture.

Quant au deuxième panel, dirigé par Pr Muktar Umar Bunza et qui porte sur Etat, Institutions et Economie, il a regroupé les communications relatives aux organisations politiques, leurs caractéristiques et leur évolution, la vie et les relations politiques et les différents aspects économiques, notamment les activités de production et d’échanges. Quatorze (14) communications ont été présentées et ont traité des relations entre Kabi, Sokoto et Dosso avant la période coloniale, lesquelles sont anciennes entre le Kabi et le monde zarma-songhay mais quasi inexistantes du point de vue domination jusqu’au Jihad d’Usman dan Fodio, même si dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le Kabi exerçait une forte influence dans le pays zarma. De son côté, Usman dan Fodio avait des disciples zarma avant même le déclenchement du Jihad.

Les relations commerciales étaient régulières.
Le troisième panel en rapport avec Société, Culture et Religion et dirigé par le Pr Seyni Moumouni, a vu la présentation de vingt Neuf (29) communications autour des thèmes majeurs sur les relations historiques entre les populations des régions de Dosso, Kebbi et Sokoto. Ces relations ont été renforcées par la fondation du Califat de Sokoto et freinées par la colonisation. En dépit de ces frontières artificielles imposées par la colonisation, le Niger et le Nigeria ont gardé des relations séculaires. Ils sont considérés comme un seul pays où les populations vivent ensemble pacifiquement et partagent des liens historiques, religieux et culturels entretenus par les dirigeants respectifs.

Les intervenants ont rappelé le rôle joué par la communauté Zarma dans les régions de Kebbi et Sokoto à travers des activités socio-économiques (les métiers de pêche, d’architecture, du scribe, de libraire, de militaire, etc). Ils ont également souligné le rôle culturel et scientifique de Sokoto dans la promotion et la diffusion de la culture islamique en Afrique et en particulier au Niger. L’utilisation des NTIC dans l’éducation et l’enseignement à travers la formation à distance tant dans les universités nigérianes que nigériennes est une opportunité réelle de promouvoir le savoir et de le partager à l’image de ce qui se faisait autrefois. L’Islam participe à travers les confréries au renforcement des liens de fraternité entre les populations et constitue un cadre de règlement des conflits aux côtes des institutions traditionnelles de résolution de conflits telle que « la parenté à plaisanterie ».

Le quatrième et dernier panel intitulé‘’Littérature et Tradition orale’’, sous la présidence de Dr Fatimata Mounkaila, a ciblé cinq personnes ressources : Muh’d Sambo Wali (Sokoto), Yacoubu L Ibrahim Bagayi (Argungu), Boubacar Hama Beidi (Boboye), Pr A.M Bunza (UDUS), pour traiter de l’histoire des peuples en ce que, comme l’a si bien dit la présidente du Panel, « il n’est pas de branche de l’activité humaine qui ne possède un corpus de traditions orales, secrété, sélectionné, codifié, transmis de générations en générations et engrangé dans la mémoire collective en une parole gigantesque qui s’étend dans une double direction :verticale, des anciens et du passé vers le présent ; et horizontale, entre les membres de la société de tradition orale dans une démarche synchrone». Ce panel a d’ailleurs reçu une visite de trois chefs de canton de la région de Dosso, en l’occurrence l’honorable Zarmakoye de Kiota Amadou Seyni Maiga ; l’honorable Goubkoye de Loga, Boubacar Tassam et l’honorable Gabdakoye de Falwal Alfari Siddo. Tous ont félicité et encouragé le comité scientifique à poursuivre l’œuvre entamée en vue de léguer un bon patrimoine historique à la génération présente et à venir. Ces autorités traditionnelles ont exprimé leur disponibilité pour appuyer de telles œuvres.

A la fin des communications, d’intenses débats, ouverts et riches, ont été menés et ont porté essentiellement sur les relations historiques entre les populations des régions de Dosso, Kebbi et Sokoto, avec au finish une série de recommandations visant notamment à transmettre les conclusions de ce colloque aux responsables étatiques et leur demander d’en tirer les conséquences pour alléger les barrières artificielles installées par le colonisateur entre des populations de même origine, de même culture et de même préoccupation afin de faciliter les échanges et les interactions utiles à la survie et la prospérité de ces communautés.

Les participants ont également demandé à vulgariser les résultats des travaux de ce colloque en organisant des fora dans les médias (radio et télévisions) avec des personnes ressources en langues locales, à soutenir l’organisation des rencontres scientifiques permanentes, à encourager des échanges culturels et sportifs entre les deux pays, à appuyer les Universités dans la mise en œuvre des programmes de formation et de recherche pluridisciplinaire, à appuyer la coopération entre les universités nigérianes et nigériennes à travers des conventions, à créer un cadre de préservation du patrimoine culturel (sites historiques, lieux de mémoires, etc.) qui unit le deux pays.

KPM/DMM/ANP/Déc 2014

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