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Gestion désastreuse de l’ORTN : Plus de 2,5 milliards de francs CFA de dépenses irrégulières effectuées entre 2010 et 2012
Publié le jeudi 25 decembre 2014   |  Niger diaspora




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L’office de radiodiffusion et télévision du Niger (ORTN) est, depuis quelques jours, dans l’œil du cyclone. La raison de ce regain d’intérêt pour notre office national n’est pas dans le sens du bien pour ses responsables. Ces derniers se sont plutôt illustrés en mauvais gestionnaires en cumulant, en moins de trois ans d’exercice (2010-2012), plus de deux (2) milliards et demi de francs CFA de dépenses irrégulières.

En effet, dans une lettre en date du 08 décembre 2014, le ministre des finances, M. Gilles Baillet saisissait son homologue de la communication et des relations avec les institutions, M. Yahouza Sadissou pour lui faire part des résultats d’une enquête administrative diligentée au niveau de l’Office de radiodiffusion et télévision du Niger (ORTN). Dans sa correspondance, le ministre Gilles Baillet rappelle à son homologue Yahouza Sadissou que l’enquête administrative avait pour objet essentiel, «l’analyse de l’évolution des activités de l’office sur la période 2010-2012, en vue d’identifier les éventuelles irrégularités dans la gestion et les difficultés qui font obstacle à l’atteinte des objectifs». Les résultats auxquels est parvenue cette enquête sont catastrophiques et révélateurs de la manière insouciante et désastreuse dont les biens de l’Etat sont gérés par certains responsables de sociétés et offices. Des constats faits dans le rapport d’enquête, il ressort qu’à la date du 4 mars 2013, le compte de dépôt au trésor national de l’ORTN est débiteur de 755.880.542FCFA (en terme terre à terre, c’est un trou que l’ORTN doit combler) ; l’absence des pièces justificatives de certaines dépenses qui sont effectuées, dans beaucoup de cas, sans base légale, occasionnant des irrégularités cumulant un montant de 2.557.728.565FCFA. Cette somme qui reste, soit à justifier par tous ceux qui ont eu une parcelle de responsabilité dans la gestion de l’office durant la période indiquée, soit à rembourser intégralement porte entre autres sur, l’octroi du carburant, les frais de déplacement, les primes et gratifications, les appuis financiers aux agents de l’office et autres structures extérieures, les frais de démarchage et les ristournes. Tout cela, sans aucune base légale et sans justificatifs régulièrement constatés et consignés dans la comptabilité de l’office. Autre fait grave, la masse salariale a connu une augmentation de 337%, soit 1,26 milliard de francs CFA entre 2010 et 2011, passant de 373,03 millions en 2010 à 1,4 milliard en 2011. Cette hausse vertigineuse de la masse salariale ne peut en aucun cas être justifiée par le recrutement d’une soixante d’agents. Ces nouvelles recrues, il est bien vrai, ne coûtent pas, dans l’immédiat, une grosse fortune pour l’office. Si une simple enquête administrative décèle autant de manquements dans la gestion de l’ORTN, à quoi doit-on s’attendre le jour où l’Inspection d’Etat se saisit du dossier ? En tout cas, Gilles Baillet vient de soulever un lièvre que l’Inspection générale d’Etat et la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) se doivent donner les moyens de capturer pour le mettre à la disposition de la justice. Agir autrement c’est aller malheureusement contre l’intérêt du contribuable nigérien qui paie, parfois sous la contrainte de la force publique, ses impôts et taxes dont la fameuse redevance ORTN sur les factures d’électricité.


Moussa Douka

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