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Absence de l’opposition politique à Dosso : Le président Issoufou l’aura voulu ...
Publié le vendredi 26 decembre 2014   |  Canard Déchaîné


L`ARDR
© Autre presse par DR
L`ARDR (opposition nigérienne)


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Très tôt, avant même la fin des festivités de la fête tournante du 18 décembre Dosso 2014, quelques nigériens atteints d’amnésie volontaire prennent un malin plaisir à jeter l’opprobre sur l’opposition ARDR parce qu’elle aurait commis le crime de ne pas s’inviter à Dosso. Que les leaders de l’opposition participent ou non à la commémoration du 18 décembre n’est pas le plus important.



La bonne question, c’est le pourquoi. Et toute analyse objective conclurait que l’ARDR n’a pas sa place à ce rendez-vous parce que simplement le président de la République l’aurait voulu ainsi. Et c’est ce que Le Canard déchaîné va tenter de démontrer ...


Comme si on attendait l’occasion de pied ferme, les partisans du Guri system se sont immédiatement versés dans les médias pour qualifier l’opposition politique d’apatride. Avec pour seul argument : « elle n’était pas à Dosso ».

Le cas Seïni Oumarou
Pourtant, tous semblent refuser de jeter un petit coup d’œil dans le rétroviseur. Lorsqu’en 2011, Issoufou Mahamadou est élu président de la République, son ancien challenger, Seïni Oumarou était parmi les premiers à reconnaître son élection et à le féliciter en conséquence. Et après ça, chaque fois qu’un évènement national le commandait, Seïni Oumarou, devenu chef de file de l’opposition, était toujours là aux côtés des autorités politiques dont le président de la République. On peut citer, l’inauguration de la raffinerie de Zinder en Septembre 2011, le lancement des travaux du premier échangeur de la capitale au boulevard Mali Béro et la liste n’est pas close. Outre, le chef de l’opposition, président du MNSD-Nassara, Seïni Oumarou, rencontrait régulièrement le président Issoufou pour s’enquérir de l’état de la Nation et lui dire ce qu’il pense des dossiers brûlants de l’heure. Tout allait si bien jusqu’au moment où le régime d’Issoufou Mahamadou sous l’impitoyable prétexte d’un « gouvernement d’union nationale » avait décidé de limer le MNSD-Nassara ainsi que tous les autres principaux partis politiques de l’opposition. La suite est connue de tous. Et à l’heure actuelle, le président de la République garde dans son cabinet un ministre d’Etat dit « à la présidence » qui n’est personne d’autre que le Secrétaire général exclu du MNSD-Nassara Albadé Abouba. Celui-là même qui a soi-disant organisé un congrès parallèle du MNSD et au cours duquel lui, et ses acolytes disent avoir exclu Seïni Oumarou du parti, lui retirant du coup la présidence. Et c’est à ce même homme qu’Issoufou a confié l’organisation des festivités du 18 décembre notamment, l’aspect Dosso Sogha. Actuellement, nul ne sait lequel des congrès de Seïni et de Albadé, le ministre de l’Intérieur va avaliser. Alors, comment veut-on que, dans ces conditions, Seïni Oumarou accepte d’aller à Dosso s’asseoir paisiblement à côté d’Issoufou et de son bourreau Albadé comme si de rien n’était ? Quand quelqu’un vous montre clairement sa détermination de vous détruire, allez-vous lui en faciliter les choses en vous rapprochant de lui, ou, au contraire allez-vous prendre vos dis- tances avec lui ?

Le cas Tandja Mamadou

Tout le monde se rappelle que lors d’une de ses interviews, Hama Amadou a déclaré que c’est Issoufou Mahamadou qui a soufflé à Tandja qu’il pouvait faire son Tazartché tranquillement pour peu qu’il se débarrasse de son Premier ministre de l’époque, Hama Amadou. Soit. Même si Hama n’a donné aucune preuve de cela, on retient que quelques jours seulement avant le Tazartché, Issoufou Mahamadou et Tandja Mamadou, respectivement, chef de file de l’opposition et président de la République étaient dans une entente remarquable. Dans le même temps, celui qui était pressenti être le dauphin de Tandja, en l’occurrence Hama Amadou était dans des misères, dont la prison, liées à sa disgrâce auprès du « vieux ». Peu après, Issoufou Mahamadou était en première ligne pour combattre le régime de Tandja jusqu’au coup d’Etat du 18 décembre 2010 l’ayant renversé. Aujourd’hui, l’immunité de Tandja est levée par le régime du président Issoufou, son nom est traîné dans la boue par les thuriféraires du pouvoir en place. Alors, comment veut-on que cet homme, de retour au pays 72heures seulement avant le 18 décembre, venu du Maroc pour un séjour médical puisse se déplacer à Dosso ?

Le cas Mahamane Ousmane
Il était le premier président démocratiquement élu du Niger de l’après Conférence nationale souveraine. Son régime n’a tenu que trois (3) années seulement. Et pour cause, son principal allié Issoufou Mahamadou président du PNDS-Tarayya à l’époque, l’a « lâché » comme on dit. La conséquence a été immédiate et irrémédiable pour Mahamane Ousmane : il est plongé dans une cohabitation ayant abouti à un coup d’Etat militaire en 1996. Comme si cela ne suffisait pas, aujourd’hui, c’est un ponte du parti de Mahamane Ousmane, le CDS-Rahama, qui s’est rallié à Issoufou Mahamadou dans l’objectif de retirer le parti à son président Ousmane. Un congrès aux forceps est organisé par Abdou Labo et c’est ce congrès que le ministre de l’Intérieur, Massaoudou Hassoumi, Secrétaire général du PNDS-Tarayya, le parti du président Issoufou, a reconnu comme légal. Le cas Hama Amadou
C’est un secret de polichinelle, l’apport de Hama Amadou et son parti le MODEN FA Lumana africa a été déterminant dans la victoire électorale de Mahamadou Issoufou. Troisième force politique du pays, le soutien de Lumana a consacré la victoire du PNDS-Tarayya avant même le second tour des élections. D’ailleurs, cela est reconnu par le nouveau président de la République qui, à toutes les occasions et ce, publiquement, saluait le soutien de Hama et son parti « ayant permis la victoire » disait-il. A juste titre, Hama est élu président de l’Assemblée nationale, deuxième institution de l’Etat. Là aussi, l’embellie n’a été que d’une courte durée. Aujourd’hui, Hama Amadou est forcée à l’exil, son épouse est emprisonnée par le régime du président Issoufou. De son exil, certes, il ne peut pas se parachuter à Dosso pour faire plaisir à son bourreau mais comment veut-on également que les militants de son parti partent s’asseoir aux côtés du président Issoufou comme si de rien n’était et comme pour lui dire « tu as bien fait, nous sommes d’accord avec toi » ?

Le cas de la propagande
En vérité, ce n’est pas une fête de la République qui s’était déroulée à Dosso, plutôt, la fête de la propagande du Guri system. Et pour preuve, les pionniers de l’indépendance, l’histoire même de la naissance de la République, tout est soigneusement ignoré pour ne laisser place qu’à « Son Excellence, le président de la République, Chef de l’Etat, président du Conseil des ministres, chef suprême des armées, magistrat suprême, le clairvoyant, le patriote, le président de tous les présidents, le meilleur président que le Niger ait connu, le seul président à se soucier de Dosso, la Cité des Djermakoye ... »
Alors, l’opposition doit-elle, peut-elle, avaliser la propagande du régime en y apposant son cachet ? Evidemment non ! Si les Nigériens sont si divisés depuis 3 ans maintenant, ce n’est pas la faute de l’opposition mais le président Issoufou et son régime l’ont voulu ainsi. Et s’il faut se plaindre de l’absence de l’ARDR à Dosso, c’est incontestablement au Guri system qu’il faudra rejeter la responsabilité, toute la responsabilité.


Ibrahim YERO

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