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Le Sahel N° 8854 du 6/1/2015

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Interview Hamidou Amadou maire de Gaya : «Gaya est un carrefour, un centre de transit et de brassage, surtout des affaires commerciales»
Publié le vendredi 9 janvier 2015   |  Le Sahel


Interview
© Autre presse par dr
Interview Hamidou Amadou maire de Gaya : «Gaya est un carrefour, un centre de transit et de brassage, surtout des affaires commerciales»


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M. le maire présentez-nous en quelques données principales la commune urbaine de Gaya
La Commune urbaine de Gaya couvre une superficie de 360 km2 pour une population de 63.815 habitants, soit une densité de 177 habitants au km2. Pour la situation géographique, elle est voisine à l'est de la commune rurale de Tounouga; à l'ouest par la Commune rurale de Tanda ; au sud-ouest, elle est limitée par la République du Bénin ; au nord par les communes rurales de Bengou, Bana et Yélou. Les principales activités des populations par ordre d'importances sont : l'agriculture, l'élevage, le commerce et la pêche car nous avons l'avantage d'avoir le fleuve Niger sur une bonne partie du territoire communal.
Gaya connait une urbanisation galopante. Comment gérez-vous cette occupation du sol qui ne se passe certainement pas sans problèmes ?
Dans le domaine foncier, Gaya est effectivement une source de problèmes. Il y a certes l'urbanisation au niveau de la ville, mais il y a surtout des conflits sur les terres, sur tout le territoire de la commune, qui opposent le plus souvent violemment des communautés villageoises. On a beaucoup de conflits de propriétés. Le plus souvent, ce sont des gens qui n'ont rien à avoir avec la terre qui viennent la revendiquer. L'administration, surtout celle décentralisée, n'est pas outillée pour y faire face, et c'est pourquoi nous orientons ces problèmes au niveau des autorités coutumières, plus principalement au niveau du chef de Canton pour les gérer. Quant à la commune, elle est plus qualifiée pour gérer les problèmes d'urbanisation au niveau de la ville, car nous avons un service domanial dans lequel nous disposons de l'expertise de deux conseillers techniques. Je précise que nous finançons, sur fonds propres, la planification et les lotissements. Mais nous nous réjouissons déjà d'un programme en matière de gestion de risques majeurs au niveau du Ministère en charge de l'Intérieur et de la Décentralisation à travers lequel nous espérons être appuyés. Car, de par le climat et la géographie, nous sommes situés dans un environnement à risques, et l'appui du programme doit aussi concerner, outre la réalisation des digues, l'aménagement des vallées en termes de superficies exploitables et irrigables.
La Commune de Gaya baigne dans un climat propice aux affaires à cause de la proximité de deux frontières internationales, à savoir le Bénin et le Nigeria. Une telle situation à forcément des retombées sur le budget de la commune ; en outre, la rumeur publique dit que vos administrés ont tourné le dos à l'incivisme fiscal. Votre commune est donc financièrement viable?
Effectivement, Gaya est un carrefour, un centre de transit et de brassage, surtout des affaires commerciales. Comme vous le soulignez, il y a forcément des retombées budgétaires pour nous. Par exemple, nous avons une taxe de transit de 3.500 FCFA que nous prélevons sur chaque passage des véhicules dits de seconde main en provenance généralement de Belgique via Cotonou. Sur un plan général, la commune arrive à recouvrer des ressources importantes. Il y a eu un moment où on a eu à souffrir de l'incivisme fiscal, mais depuis l'arrivée du nouveau chef de Canton de Gaya, les choses se sont améliorées. Il s'est investi dans la sensibilisation des populations aux bons actes de citoyenneté, notamment payer ses impôts. Aujourd'hui, Dieu merci, nous avons entre 75 et 80% de recouvrements sur des prévisions budgétaires annuelles de plus de 300 millions de FCFA.

Monsieur le maire, gérer une commune, c'est aussi faire du social. Gaya est en pleine croissance. Il y a certainement des problèmes sur la situation de la jeunesse, le chômage etc. Comment faites-vous face à tout cela ?
Cela est un problème général à toutes les communes, mais nous ici à Gaya, nous sommes décidés à apporter une réponse en occupant principalement la jeunesse à travers le sport. Nous organisons même des tournois, et les équipes de Gaya ont un palmarès honorable. Ensuite, dans le domaine culturel, nous avons créé les conditions, pour les jeunes, de développer l'activité en ce moment en vogue, le ''Dandali Soyaya''. Nous avons investi des moyens pour que renaisse le ''ballet de Gaya'' et d'autres activités culturelles traditionnelles dans lesquelles s'épanouissent les jeunes. Bien sûr cela ne suffit pour dire que le problème de chômage est totalement réglé. Cependant, c'est déjà assez important, surtout que de l'autre coté, la commune s'investit également à des activités et programmes de formation professionnelle des jeunes.
Qu'en est-il des questions sécuritaires dans la Commune de Gaya ?
La position de Gaya entre deux frontières internationales, la densité démographique et les convoitises sur les terres et ses ressources constituent déjà un cocktail au sujet de la sécurité et de la délinquance. Le cas le plus grave auquel nous, autorités, faisons face actuellement, est l'affrontement entre agriculteurs et éleveurs. Les choses ont souvent pris des tournures dramatiques au point que des populations d'un village entier ont récemment fui leur village pour se refugier ailleurs au Nigeria. Cela nous préoccupe beaucoup. La paix et la sécurité publiques sont aussi souvent troublées par la délinquance, notamment les petits vols, les agressions et vols à l'arrachée dont des paisibles voyageurs sont victimes la nuit, en certains endroits. Cependant, nous nous réjouissons de la détermination et du professionnalisme de nos Forces de Sécurité, tous Corps confondus. Nous profitons ici pour les remercier infiniment, car ils arrivent chaque fois à ramener l'ordre et à contenir tous les débordements.

Mahaman Bako

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