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Affaire Charlie : le président de la république s’explique!
Publié le vendredi 16 janvier 2015   |  ActuNiger


Issoufou
© Autre presse par DR
Issoufou Mahamadou, president du niger


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Le Président de la République s’est enfin résolu à réagir et à expliquer les raisons de sa participation à la manifestation de Paris du dimanche 11 janvier dernier à la suite des attentats qui ont endeuillés la capitale française quelques jours plutôt.

C’est à travers un communiqué publié jeudi dans la soirée et signé par le gouvernement que le Président de la République a tenu à s’exprimer sur cette affaire qui a provoqué un véritable tollé populaire et général au Niger.

Dans le communiqué, le gouvernement a indiqué que la participation du Chef de l’Etat à la « marche républicaine de Paris » avait comme premier objectif de « témoigner au gouvernement et au peuple français éprouvé l'amitié et le soutien du peuple du Niger ». Ensuite poursuit le communiqué, « le geste du Président de la République, en tant que chef d'Etat d'un pays de confession musulmane à plus de 98%, vise à contribuer à empêcher les amalgames si courants par ces temps où en Europe l'islamophobie est exploitée à des fins politiciennes ».
« Il s'agit pour le Président de la République de contribuer à protéger l'image de l'islam contre ceux qui la dénaturent à travers des actes criminels foncièrement réprouvés par la foi musulmane » explique la déclaration du gouvernement pour qui, ceux qui ont commis l’attentat de Paris du mercredi 7 janvier, « n'ont rien de musulmans ».
« La participation du Président de la République à la manifestation du 11janvier procède donc de son engagement contre le terrorisme et pour la liberté » lit-on dans le communiqué dans lequel le gouvernement a également veillé à insister sur le fait « qu’il ne signifie nullement un quelconque soutien aux dérives qui peuvent découler d'une certaine conception de la liberté de presse ».
D’ailleurs, lit-on dans le document, le gouvernement « dénonce et condamne avec véhémence la caricature du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui) contenue dans le numéro de "Charlie Hebdo"du mercredi 14 janvier 2015, qu'il considère comme une provocation injurieuse totalement inacceptable ».
Aussi et sur instruction du Président de la République le gouvernement a décidé « d'interdire la vente et la diffusion de ce numéro sur l'ensemble du territoire national ».
Il reste maintenant à savoir si cette sortie d’explication du gouvernement va satisfaire l’opinion nigérienne largement très remontée contre le président sur cette affaire et qui réclame des excuses présidentielles.
En parallèle d’une vague de condamnations quasi-unanime de plusieurs associations et organismes de la société civile, des prêches religieux se sont multipliés sur les ondes des médias locaux pour dénoncer l’attitude et la position affichées par les autorités nigériennes au premier rang desquelles le Président Issoufou Mahamadou dans ce qu’il convient de qualifier de « l’affaire Charlie ».
Des séries de manifestations sont prévues un peu partout dans les principales villes du Niger à partir de demain après la prière du vendredi ainsi que des rassemblements pour le weekend.
Pour l’opinion nigérienne, la participation du Président à la marche de Paris ainsi que les propos qu’il a tenu impliquent logiquement un soutien au journal qui s’est rendu célèbre pour ses caricatures religieuses et en particulier à l’égard du Prophète Mahomet (PSL). Certains avis s’insurgent en plus de la trop grande proximité du Chef de l’Etat à l’ancienne puissance coloniale estimant qu’il n’a pas à aller jusqu’à Paris pour dénoncer le terrorisme avec les menaces sécuritaires qui guettent le pays ainsi que la situation alarmante à plus d’un titre que traverse le Nigeria ou le Mali.
Dans le même registre, des observateurs relèvent que le communiqué du gouvernement ne fait aucune référence aux propos que le Président a tenu dans les médias français et dans lesquels il soutenait qu’il est « Charlie » et que « tous les nigériens sont Charlie ».

Ce n’est pas la première fois que la publication des caricatures du Prophète provoque une levée de bouclier au Niger. En 2006 déjà sous le régime de l’ancien président Tandja Mamadou, des milliers de nigériens étaient descendus dans la rue pour condamner ces pratiques devenues ces derniers temps assez récurrentes dans certains médias occidentaux et particulièrement français. A l’époque, le gouvernement dirigé par Hama Amadou, actuel principal adversaire de Mahamadou Issoufou après avoir été son principal allié, a fait recours à la manière forte pour contenir la situation.
Le contexte sociopolitique de cette année est à beaucoup d’égards plus explosif et la seule certitude, c’est que le Président Issoufou ne sortira pas indemne de ce malheureux épisode qui est parti pour lui servir de boulets dans sa quête de second mandat à l’occasion des prochaines élections de 2016.

A. Y. Barma

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