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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Invité/Kader Lawali, secrétaire permanent du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) : ’’L’importance du CNDP n’est plus à démontrer, car l’expérience nigérienne est en train de faire école dans la sous-région’’
Publié le samedi 7 fevrier 2015   |  Le Sahel


Invité/Kader
© Autre presse par DR
Invité/Kader Lawali, secrétaire permanent du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) : ``L`importance du CNDP n`est plus à démontrer, car l`expérience nigérienne est en train de faire école dans la sous-région``


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Monsieur le secrétaire permanent, on sait que les acteurs politiques ont un rôle important dans le maintien d'un climat de paix au sein de la société. En quoi consiste la mission du CNDP à ce sujet ?

Je voudrais d'abord vous remercier pour l'opportunité que vous m'offrez une fois encore pour faire connaître, à l'opinion nationale et internationale, le cadre permanent de dialogue et de concertation politique du Niger. Mais avant de répondre à votre question, j'aimerai faire une présentation très succincte de ma structure. Le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) est un cadre permanent de prévention, de règlement et de gestion des conflits politiques à travers le dialogue et la concertation entre la classe politique nigérienne, toutes tendances confondues, et le gouvernement autour des questions d'intérêt national. C'est un organe qui a été créé par décret présidentiel n°2004-030/PRN/PM du 30 janvier 2004. Il dispose d'un Secrétariat Permanent qui est rattaché au Cabinet du Premier ministre.
Le Conseil regroupe tous les partis politiques légalement reconnus qui, il faut le rappeler, sont aujourd'hui au nombre de soixante-seize (76) répartis en trois (3) regroupements politiques à savoir le groupe de la majorité qui est composé des partis politiques membres de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) et de l'Alliance pour la République et le Changement (ARC) ; le groupe de l'opposition politique qui est composé des partis politiques membres de l'Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR), le Front pour la Démocratie, la Justice et le Progrès (FDJP) et le groupe des Partis politiques Non affiliés.
Le CNDP est placé sous la présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement. Il est secondé de deux vice-présidents, à savoir le chef de file de l'Opposition et celui de la Majorité. Il y a aussi ce que nous appelons les Grands Témoins qui sont des personnalités assez représentatives de la société civile désignées intuitu personae, et qui participent aussi aux réunions du Conseil, en cas de besoin, pour apporter leurs contributions sur des questions bien précises.
Maintenant, pour répondre à votre question, je dirai tout simplement que dans le cadre de la création des conditions de stabilité et de consolidation des institutions démocratiques et républicaines, le CNDP est chargé de promouvoir un consensus autour des questions d'intérêt national et des principes démocratiques et républicains. A cet effet, il veille à ce qu'une concertation s'instaure entre ses membres, notamment autour des questions telles que la Constitution, la Charte des partis politiques, le Code électoral et la régularité des scrutins, les prérogatives constitutionnelles des institutions, l'accès équitable aux médias d'Etat, les droits de l'opposition, le code d'éthique politique et toute autre question d'intérêt national. En plus de cela, le CNDP contribue au renforcement de la démocratie et à la consolidation de la paix à travers l'enracinement de la culture citoyenne au sein des populations nigériennes.

Quelles sont les actions que mène le CNDP pour contribuer à maintenir un climat de paix dans notre pays ?

Plusieurs sessions de formations sont organisées régulièrement par le CNDP à l'endroit des membres des partis politiques au niveau de toutes les régions, avec l'appui de nos partenaires techniques et financiers notamment le PNUD et Care International au Niger, pour permettre aux partis politiques de mieux jouer leurs rôles pour un plus grand engagement citoyen et aussi promouvoir l'équité dans la participation des hommes et des femmes en politique.

En guise d'illustration, nous avons exécuté, au cours de l'année 2014, deux importants programmes dans le cadre du renforcement des capacités des membres des structures régionales des partis politiques. Il s'agit d'abord de la mise en œuvre d'un projet intitulé : ''Consolidation de la Paix et la Gouvernance dans le Sahel – TICAD'', financé par le Gouvernement japonais à travers le PNUD Niger. Ce projet, qui vise la promotion des mécanismes de prévention et de résolution des conflits à travers le dialogue politique et social, et une gestion non conflictuelle du foncier rural, a concerné trois structures nationales qui sont le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), la Commission Nationale de Dialogue Social (CNDS) et le Comité National du Code Rural (CNCR).
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, le Secrétariat Permanent du Conseil National de Dialogue Politique (SP-CNDP) a organisé des ateliers régionaux de sensibilisation et de formation des membres des partis politiques, en particulier les femmes et les jeunes, sur des thèmes relatifs à la consolidation de la paix, la prévention des conflits et la bonne gouvernance. Ces ateliers de formation se sont déroulés au niveau des chefs-lieux des huit (8) régions du pays, respectivement à Diffa, Zinder, Maradi, Tahoua, Dosso, Tillabéry, Niamey et Agadez. De façon spécifique, ces sessions de formation ont visé à former les acteurs politiques des structures de coordination des femmes et des jeunes sur la consolidation de la paix et la prévention des conflits ; à rappeler aux acteurs politiques leurs missions d'éducation et d'encadrement de leurs militants ; à former les acteurs politiques sur les questions relatives au droit et à l'état de droit ; à informer et former les acteurs politiques sur le contenu des textes fondamentaux (la Constitution, le Code électoral, la Charte des partis politiques); à sensibiliser les acteurs politiques sur les responsabilités d'un parti politique dans le cadre de la consolidation de la paix et du renforcement de l'unité nationale ; à promouvoir la culture des idéaux de consolidation de la paix et de réconciliation nationale au profit des acteurs politiques.
Ensuite, nous avons exécuté, dans le cadre d'une convention que nous avons signée avec notre partenaire CARE International au Niger, un programme d'activités qui a consisté en l'organisation d'ateliers régionaux sur le renforcement des capacités des responsables des partis politiques sur le thème relatif à la promotion de l'équité et de l'égalité au niveau de la participation des hommes et des femmes en politique. C'est ainsi que les huit (8) régions du Niger ont été touchées par ce programme qui a bénéficié d'un appui exceptionnel de SEM. le Premier ministre, et qui a permis de renforcer les capacités d'environ 500 membres des partis politiques, notamment dans le cadre de la prise en compte du genre dans la sphère politique.

Est-ce que vous avez la certitude que les différents acteurs perçoivent l'importance d'un tel cadre ?

Absolument! Puisque le CNDP est le seul cadre où tous les partis peuvent se retrouver tous ensemble, s'exprimer librement et débattre des questions d'intérêt national. Nous avons même été surpris par l'engouement et l'intérêt manifeste que suscitent nos missions à l'intérieur du pays où ce sont les représentations des partis politiques eux-mêmes, au niveau des régions, qui réclament la mise en place des points focaux du CNDP au niveau des régions, départements et communes, afin de faire profiter au maximum d'acteurs politiques des opportunités qu'offre le CNDP à travers le renforcement des capacités, et cela au vu de la pertinence des thèmes qui sont développés.
L'importance de ce cadre n'est plus à démontrer, car l'expérience nigérienne est en train de faire école dans la sous-région. En effet, de notre installation à ce jour, nous avons reçu la visite de plusieurs délégations africaines et même européennes, venues s'enquérir de notre expérience. Nous pouvons citer des pays comme la France (avec la visite au Niger, le 27 mars 2009, du Président Sarkozy), le Tchad, le Burkina Faso, la Guinée...etc. En outre, nous avons été invités à plusieurs rencontres sous-régionales pour présenter l'expérience nigérienne dans le domaine du dialogue politique, notamment au Burkina Faso, au Ghana, au Nigéria et au Sénégal dans le cadre de la CEDEAO et du Système des Nations Unies.

Quels sont les principaux sujets pour lesquels le CNDP est le plus sollicité ?

Très bonne question. Permettez-moi d'abord de rendre un hommage mérité aux plus hautes autorités de la 7ème République qui ne ménagent aucun effort pour créer toutes les conditions de la réinstauration du dialogue entre la classe politique nigérienne et le gouvernement. Il s'agit notamment de SEM. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l'Etat, et de SEM. Brigi Rafini, Premier ministre, Chef du Gouvernement, président du CNDP. En effet, ces deux personnalités ont toujours réagi de manière spontanée aux sollicitations de la classe politique nigérienne. Et Comme vous le savez, le renforcement de la démocratie et la consolidation de la paix au Niger ont été largement évoqués dans la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre, Chef du Gouvernement, et largement pris en compte dans le Programme de Développement Economique et Social (PDES) 2012–2015. Donc quoi de plus normal que de renforcer les mécanismes de consolidation de la paix au Niger tel que le CNDP qui, il faut le reconnaître, est l'unique cadre formel de dialogue politique qui existe en Afrique et dans la sous-région.
Pour répondre à votre question, je dirai que de 2004 à aujourd'hui, le CNDP a été sollicité pour débattre de plusieurs sujets dont entre autres: la sécurité, les famines récurrentes, les questions scolaires, l'accès aux médias publics de l'Etat, la classification des postes techniques et postes politiques, le code électoral, le financement des partis politiques, la constitution ...etc. Mais, les sujets pour lesquels le CNDP a été le plus sollicité sont relatifs aux questions électorales. Ces quatre dernières années, les débats sur les élections ont été beaucoup plus à l'ordre du jour au niveau du CNDP.
Les concertations au sein du CNDP durant ces quatre dernières années ont entre autres permis la mise en place du Comité national chargé du Fichier Electoral Biométrique (CFEB) qui est chargé de l'élaboration du fichier électoral biométrique ; la création d'un Conseil National du Fichier électoral biométrique (CNF) qui est, lui, une structure de veille chargée de la supervision, du contrôle et de la vérification des travaux d'élaboration du fichier électoral biométrique, et qui a aussi en charge la validation des résultats du recensement électoral biométrique et des opérations de révision du fichier électoral biométrique. Comme résultat positif de ces concertations politiques, on peut également retenir la restructuration du Secrétariat Général Permanent de la CENI par la nomination d'un secrétaire général permanent et de ses deux adjoints pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois conformément aux dispositions de la loi n°2014-03/PRN du 15 avril 2014 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Il faut ainsi dire que toutes les lois issues des amendements apportés au Code électoral au niveau du CNDP et qui ont fait l'objet d'un large consensus de la classe politique, ont été adoptées par l'Assemblée Nationale et promulguées par le Président de la République, Chef de l'Etat. Il s'agit notamment de la Loi n°2014-01 du 28 mars 2014 portant régime général des élections présidentielles, locales et référendaires ; de la Loi n°2014-03 du 15 avril 2014 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et de la Loi n°2014-04 du 15 avril 2014 du 15 avril 2014 portant régime électoral des membres de l'Assemblée Nationale.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans l'accomplissement des missions assignées à votre structure ?

Les principales difficultés sont surtout liées à la non-constitutionnalité du CNDP. Ce qui fait que le CNDP ne peut faire que des propositions consensuelles de la classe politique qui sont envoyées au Gouvernement puis à l'Assemblée Nationale. Donc, c'est un organe consultatif. Nous assistons aussi, depuis un certain temps, à une pluralité de formations politiques qui se créent et dont la plupart ne dispose pas d'adresse fixe. Ce qui fait que nous rencontrons des fois des problèmes pour toucher certains partis politiques en temps réel.

Depuis un certain moment, il paraît que certaines formations politiques, ou groupes de partis, ne participent pas aux activités du CNDP. Que faites-vous pour rétablir un climat de confiance entre les parties prenantes au CNDP ?

Je m'inscris en faux par rapport à cette question. La dernière session du CNDP date du jeudi 25 septembre 2014. Tous les groupes politiques (Majorité, Opposition et Non affiliés) étaient présents à cette session. Ce qu'il faut peut-être relever à ce niveau, ce qu'à un moment donné, les représentants du Groupe de l'Opposition ont suspendu leur participation aux travaux du Comité National chargé du Fichier Electoral Biométrique (CFEB). Ce boycott est dû essentiellement à une incompréhension entre certains membres et le bureau du CFEB suite à l'élaboration du règlement intérieur de cette structure.
Ce problème avait été inscrit à la dernière réunion du CNDP, suite à la demande de l'Opposition, et la réunion du CNDP avait recommandé au bureau du CFEB de chercher le consensus dans le réglement de toutes les questions qui pourraient se poser pour le bon déroulement de ses travaux. Il a été aussi recommandé au bureau du CFEB de faire recours aux mécanismes de dialogue existants à savoir le CNDP ou le CNF pour le réglement des éventuels litiges qui pourraient se poser dans son fonctionnement. Cela a permis le retour des représentants de l'Opposition au CFEB, et qui, à ce jour, travaillent en harmonie aux côtés de leurs camarades de la Majorité et des Non affiliés.
Je voudrai d'ailleurs profiter de votre question pour ouvrir une parenthèse afin d'apporter quelques éclaircissements au niveau de la représentation des partis politiques au sein des deux organes que sont le CNDP et le CNF. En effet, l'on a tendance à confondre le CNDP qui prend en compte les groupes de partis politiques à savoir l'Opposition, la Majorité et les Non affiliés, et le Conseil National du Fichier électoral biométrique (CNF) qui est composé de l'ensemble des partis politiques légalement reconnus, pris individuellement. Le CNF assure la supervision, le contrôle et la vérification des travaux d'élaboration du fichier électoral biométrique et qui a en charge la validation des résultats du recensement électoral biométrique et des opérations de révision du fichier électoral biométrique. C'est à ce niveau qu'il faut signaler la non participation des représentants des partis politiques de l'Opposition qui, pour certaines raisons, ont décidé de se retirer des travaux du CNF.
Des actions sont en cours pour amener les représentants des partis de l'Opposition à reprendre leurs places au CNF. C'est dans ce cadre qu'une première rencontre de concertation a eu lieu entre une délégation de l'Opposition et le Premier ministre, président du CNF. Cette rencontre s'est tenue le vendredi 16 janvier 2015. Dans le même ordre, au cours de la deuxième réunion du CNF, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, président du CNF, a lancé un appel aux partis de l'Opposition afin qu'ils reprennent leur place au CNF pour contribuer ensemble à doter notre pays, le Niger, d'un fichier électoral biométrique accepté de tous et dans les délais prescrits.


Quelle appréciation faites-vous aujourd'hui du bilan des activités menées par le CNDP au cours des 4 années de mise en œuvre du Programme de la Renaissance
Je me réjouis de constater que ce bilan est très positif. Ce résultat salutaire est dû notamment à l'engagement politique des autorités de la 7ème République à assoir une bonne gouvernance politique au Niger, mais aussi il faut reconnaître la disponibilité très remarquable dont a fait preuve le Premier ministre, Chef du Gouvernement, président du CNDP. En effet, SE. M Brigi Rafini est un homme de paix, un homme ouvert, cultivé, très patient et qui a le sens de l'écoute de ses collaborateurs. Tous ces atouts ont permis un meilleur encadrement du CNDP. Il faut aussi relever que les partis politiques ont fait preuve d'une disponibilité constante à chaque fois qu'il s'agit de traiter des questions d'intérêt national, ce qui a fortement contribué au bon fonctionnement du cadre permanent de dialogue politique.

Une dernière question. M. le secrétaire permanent, quelles sont vos perspectives pour l'année 2015 ?

Comme les années précédentes, nous avons un chapelet de perspectives pour l'année 2015. Nous allons d'abord poursuivre nos réflexions sur les actions devant nous permettre de rendre plus efficace et plus performant notre cadre de dialogue politique, afin qu'il puisse mieux jouer son rôle de renforcement de la démocratie nigérienne et de consolidation de l'unité nationale à travers le dialogue. Nous avons célébré, le 30 janvier 2014, le 10ème anniversaire du CNDP. A cette occasion, plusieurs activités ont été organisées par le CNDP sur fonds propres de l'Etat. Au nombre de ces activités, on peut citer une conférence publique qui s'est tenue dans la Salle Margou de l'hôtel Gawèye, et plusieurs débats radiotélévisés en français, en zarma et en haoussa qui ont débouché sur des recommandations très pertinentes allant dans le sens du renforcement et de la restructuration du CNDP. Au cours de l'année 2015, le CNDP travaillera à la mise en œuvre de ces recommandations qui vont nécessiter certainement une modification des textes.
D'autres actions, non moins importantes, ont été programmées. Elles concernent essentiellement le renforcement des capacités des membres des partis politiques à tous les niveaux. A ce titre, des plans de travail sont en train d'être finalisés avec nos partenaires, notamment le PNUD Niger, CARE Niger, le NDI, etc. Je profite de cette occasion qui m'est offerte pour renouveler mes sincères remerciements à tous nos partenaires techniques et financiers qui appuient le CNDP dans la mise en œuvre de ses plans d'actions.
Sur le plan international, nous comptons exporter l'expérience du CNDP. Nous avons déjà établi des contacts avec certains pays, de la sous–région, cités ci-haut, qui ont manifesté leur souhait de s'inspirer de l'expérience originale du Niger en matière de dialogue politique. Nous avons aussi programmé l'organisation d'un forum régional des cadres de dialogue politique des pays membres de la CEDEAO. Ce forum sera un cadre d'échanges et de partage d'expériences entre les pays et débouchera à la mise en place d'un réseau régional des cadres de dialogue politique en Afrique qui pourra sans nul doute intervenir dans la prévention des crises et la résolutions des conflits politiques en Afrique.
Pour finir, je profite de votre tribune pour présenter mes vœux de bonheur et de santé pour l'année 2015 au peuple nigérien en général et à l'ensemble des leaders et membres des partis politiques en particulier.

Siradji Sanda

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