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Sécurité sur les sites miniers : faut-il militariser l’Afrique ?
Publié le lundi 25 fevrier 2013   |  nigerdiaspora.info




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A Gamal Abdel NASSER, il avait manqué la longévité ; à Thomas SANKARA, il avait manqué la force de frappe : deux choses apparemment qu’on est en train de vouloir asseoir au Niger pour en faire un Etat militaire. Souvenez-vous du président Gamal Abdel- NASSER de l’Egypte (Que son âme repose en paix).

« Homme d’État, grand patriote, homme d’honneur, deuxième – après Mohammed Ali – parmi les créateurs de l’Égypte moderne, formateur de l’unité arabe, dirigeant éminent du mouvement afro-asiatique et de la lutte anti- impérialiste dans le monde, haute figure de la renaissance de l’Orient – essentiellement, chef de la révolution nationale égyptienne à laquelle il sut imprimer un cours radical orienté vers l’option socialiste. » ; on ne finira pas de trouver des vocables pour dire à juste titre les qualités intrinsèques de nationaliste de Feu Gamal Abdel Nasser. A sa mort, plus de six millions d’ouvriers défilaient dans les rues scandant : « Avec l’armée, avec le peuple, nous continuerons notre route ! ». Slogan socialiste doublé de fièvre patriotique inébranlable, tel fut la teneur de l’héritage révolutionnaire laissé par Gamal dans le cœur des Egyptiens. Craint et respecté tant dans le monde Arabe que par les occidentaux, Gamal avait tout d’un chef d’Etat moderne, débarrassé de l’emprise de l’impérialisme occidental. Sa force, il la doit d’abord à sa vaillante armée, surentraînée et suréquipée. Lui-même militaire de formation, Gamal Abdel Nasser avait très vite compris que l’équilibre mondial était tenu par la force, la terreur, la capacité qu’un pays a de s’imposer militairement sur un autre ; la suprématie économique suit inévitablement. Pour preuve, les pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les super puissants qui détiennent le droit de veto ne sont-ils pas tous des pays qui détiennent « légalement » la bombe atomique ? Une autre preuve, c’est de voir que beaucoup de pays qui sont économiquement forts ne soient pas représentés au Conseil de sécurité des Nations Unies car, pour être respectée, il faut non seulement être bien assis économiquement mais aussi militairement. Gamal l’avait compris à temps et il était respectée et craint tant par ses frères des pays Arabes que par les occidentaux. Aujourd’hui encore, l’Egypte est citée parmi les grandes nations militaires de l’Afrique et même du monde.

Le passage de Gamal a été bref. Cependant, il a fait des émules car, consciemment ou pas, de jeunes chefs d’Etat ont adopté une conduite similaire. Parmi eux, nous citons en bonne place Thomas Sankara du Burkina Faso qui faisait preuve d’un langage franc, trop franc peut être, à l’égard des impérialistes. La même sagacité dont faisait preuve Gamal se retrouvait chez Sankara. Le seul hic, c’est que Sankara évoluait dans un environnement délétère enclin à la délation et à la trahison. Et c’est justement ce qui a emporté Sankara : la pauvreté de ses plus proches qui voulaient se renflouer les poches rapidement. Voilà deux exemples qui, à être examinés avec lucidité peuvent très bien servir le contexte actuel de notre pays. Pour le franc parlé rappelons tout simplement que c’est l’ex président Tandja qui en avait ouvert la brèche. En effet, Tandja est le premier président au Niger à comprendre que notre pays a les moyens d’imposer à nos partenaires au développement une ligne de conduite à suivre. Aux Français surtout, Tandja avait tenu un langage de vérité allant jusqu’à vouloir les remplacer par des partenaires beaucoup plus sérieux. Tandja avait cette fièvre patriotique et il était décidé de ne plus voir nos ressources, notamment l’uranium, être bazardées au profit des pays impérialistes dont la France. Cependant, Tandja était très mal encadré par des individus qui ignorent tout de la géopolitique aberrante et sournoise qui régit les relations internationales. On sait aujourd’hui très clairement que plus du tiers de l’énergie qui fait tourner la France est produit à partir de notre Uranium. Pensez-vous alors que de ce côté nous ne pouvons pas taper du poing sur la table pour parler d’égal à égal ? Car, personne n’ignore que le problème N°1 de ces occidentaux reste l’énergie. A cela, il faut ajouter notre pétrole, un des plus fins au monde qui n’a jusqu’à présent pas livrer tous ses secrets. Pour sûr, le Niger est un pays émergeant qui doit désormais changer de langage face à ses partenaires au développement. Nous ne devons plus négocier la tête basse mais le regard droit dans les yeux pour démasquer les pièges ourdis sur notre dos. Des pièges comme celui dans lequel est tombé le Directeur de cabinet Massaoudou. Du côté du président de la République, la chose semble désormais acquise. En tout cas, tout celui qui a suivi avec attention l’interview qu’il a accordée aux médias français, il a certainement remarqué la manière subtile et intelligente avec laquelle le président Issoufou Mahamadou a dévié les questions tendancieuses des français pour se limiter à l’essentiel. Sans langue de bois, il a relevé que les accords avec AREVA doivent être revus.

La désinvolture avec laquelle Issoufou s’adressait à ses interlocuteurs est une source d’espoir car enfin, les nigériens peuvent se frotter les mains : ils ont un président prêt à relever le défi. C’est désormais ce langage que nous nous devons de tenir à tous les autres partenaires. Rassurez-vous, la crise qui secoue ces pays les oblige encore, une fois de plus, à se tourner vers nos pays. C’est une crise capitaliste qui ne saura trouver de réponse que dans l’impérialisme ; c’est l’essence même des crises capitalistes. Alors, c’est le moment ou jamais de faire titiller notre matière grise pour changer la donne. A défaut de réclamer des réparations pour le vol qu’ils ont commis sur nos Etats par le truchement du pacte colonial, nous nous devons d’exiger un partenariat non pas gagnant gagnant, mais des clauses qui nous arrangeraient plus qu’eux. Tous ce que nous exigerons, passera car ils sont acculés. Et pour réussir cette option, nous avons besoin du soutien de tous les fils du pays. Il ne faudrait pas que, comme avec le président Tandja, ces gens s’immiscent dans notre sphère politique pour déstabiliser nos institutions.

Face aux préoccupations sécuritaires qui ont conduit à l’installation des troupes étrangères dans notre pays, le président Issoufou a répondu sans ambages et on a à présent compris l’option désormais guerrière prise par notre pays. Le Niger sera dans un proche avenir un Etat militaire ! Attention, pas un Etat militarisée. Devant les inquiétudes nourries par les uns et les autres sur cette option, il faut juste dire que la France ne sera pas seule dans le désert. A ces côtés, il y aura des américains et aussi des nigériens. Pourquoi les chinois ne proposeraient-ils pas leur appui dans ce sens ? C’est une confrontation des puissances impérialistes car entre eux, les occidentaux s’entendent pour mener une guerre sans merci à la Chine. Dans tous les cas, le sol nigérien accueillera une importante logistique militaire qui peut au besoin servir nos intérêts.

Evidemment, cela voudra-t-il dire que nous ramons vers la perte de notre souveraineté ? Question à prendre avec beaucoup d’attention. L’un dans l’autre, voilà donc le pauvre Niger devenu la plaque tournante de grosses affaires mondiales. Rien que pour cela, nous aurions besoin de conforter au maximum nos capacités militaires. Avec un président intransigeant qui a fait déjà les premiers pas, cette option est déjà une vérité. Il a compris et nous devons comprendre avec lui que la première nourriture des nations modernes est la sécurité. Oui, le Niger a besoin de devenir un Etat militaire dans une vision d’avenir qui doit reposer sur le long terme. Nous ne devons plus réfléchir sur le court terme. Chez les occidentaux, les choses se programment sur 50 ans ou plus. Pourquoi ne pas le faire car, avec le pétrole et l’uranium, notre pays est surveillé comme l’huile sur le feu. Peut- être qu’avec les ressources pétrolières nous devons déjà penser à notre prochaine unité nucléaire. Ne gâchons pas les chances de la postériorité.

Madougouize

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