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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Conférence régionale sur l’Anti-corruption en Afrique de l’Ouest : vers la mise en place d’un réseau professionnel de lutte contre la corruption dans l’espace CEDEAO
Publié le vendredi 27 fevrier 2015   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Conférence régionale sur l`Anti-corruption en Afrique de l`Ouest : vers la mise en place d`un réseau professionnel de lutte contre la corruption dans l`espace CEDEAO


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A l'initiative de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), notre pays accueille depuis hier une conférence régionale sur l'anti-corruption en Afrique de l'Ouest. Organisée en collaboration avec la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) et avec l'appui de la coopération allemande, cette rencontre regroupe les institutions nationales de lutte contre la corruption des 15 pays membres de la CEDEAO, les représentants de la Commission de l'Union Africaine, ceux de l'ONUDC et de Interpol, ainsi que les représentants des structures et associations œuvrant dans le cadre de la lutte contre la corruption. L'ouverture des travaux a été présidée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte parole du gouvernement M. Marou Amadou représentant le Premier ministre.
Cette rencontre est la première du genre en Afrique de l'Ouest. Et c'est le Niger qui a eu l'honneur de l'abriter. Ce qui est un motif de satisfaction pour le président de la HALCIA qui précise cependant que ce choix n'est pas fortuit. En effet, notre pays s'est résolument engagé dans la lutte contre la corruption avec la création de l'institution nationale anti-corruption (HALCIA). M. Issoufou Boureima a rappelé les deux préoccupations majeures qui ont poussé le Président de la République Issoufou Mahamadou à créer la HALCIA. Il s'agit d'une part de restaurer le monopole fiscal de l'Etat et d'assurer d'autre part l'efficacité de la dépense publique pour que les fonds recouvrés puissent servir dans l'investissement public. Cette volonté politique est en train de payer.

''C'est certainement grâce à cela que nous assistons avec satisfaction à la prolifération de multiples chantiers de constructions d'infrastructures tant dans la capitale qu'à l'intérieur du Niger qu'il faut mettre à l'actif du gouvernement. Ce ne fut pas toujours le cas par le passé'' fait constater le président de la HALCIA. M. Issoufou Boureima, qui indique ensuite que la HALCIA a enregistré des succès certes modestes, mais auréolés de respectabilité sur le plan international. En effet, l'institution nigérienne anti-corruption bénéficie de l'appui constant de l'ONUDC et collabore étroitement avec Interpol qui a fait de la HALCIA un de ses points focaux. Ces progrès se mesurent aussi par l'amélioration progressive du classement du Niger sur l'Indice de perception de la corruption (IPC) établi par Transparency International.
En effet de la 134ème place en 2011, le Niger occupe aujourd'hui le 103ème rang dans le classement mondial de l'IPC. Mais le président de la HALCIA reste conscient que des défis variés restent encore à relever. Pour M. Issoufou Boureima, cette conférence est une opportunité pour mobiliser les différents acteurs de la région en vue de discuter sur les enjeux de la lutte contre la corruption dans notre espace commun et de renforcer la coopération régionale et internationale en la matière.
Dans son adresse aux participants, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies (SNU) au Niger a souligné les effets néfastes de la corruption. ''Elle crée les disparités entre riches et pauvres, entrave la réduction de la pauvreté et limite la croissance économique. La corruption est également source d'instabilité politique, de conflits internes et de conflits ethniques. Elle entrave le combat contre le terrorisme'' a dit M. Fodé Ndiaye. Citant le SG de l'ONU, M. Fodé Ndiaye a révélé que chaque année plus d'un trillion de dollars US est volé ou perdu du fait de la corruption. Ce montant correspond, selon le Coordonnateur résident du SNU, au total du PIB du Nigeria, de l'Afrique du Sud et de l'Egypte réuni.
''Globalement la corruption et la manière de lutter contre celle-ci pose la question de la Gouvernance, de la transparence, de la reddition des comptes, du fonctionnement normal des institutions, de la citoyenneté et des médias pour ne citer que ces aspects'' a déclaré le Coordonnateur du SNU. Aussi malgré que la plupart de nos Etats se soient dotés d'institutions anti-corruption, M. Fodé Ndiaye fait constater malheureusement que le phénomène prend une grande ampleur et risque de devenir de plus en plus destructeur. Citant les derniers chiffres d'Afro Baromètre, M. Fodé Ndiaye a indiqué que 52% des personnes interrogées dans 13 pays d'Afrique de l'Ouest qualifie de ''mauvaise ou très mauvaise'' la gestion gouvernementale de la lutte contre la corruption.
Ainsi, fait-il constater, très peu de condamnations sont enregistrées pour des faits de corruption suite à des enquêtes menées par des autorités de lutte contre la corruption dans la majorité des Etats de la région. A cette situation s'ajoutent l'insuffisance des moyens financiers pour les institutions anti-corruption, une protection légale inexistante du moins inadéquate, des pouvoirs d'enquête restreints, leur indépendance n'est pas assurée et leur capacité à mener des dossiers en justice est rare. Enfin les appuis apportés par les bailleurs aux dites institutions sont certes appréciables mais demeurent encore insuffisants selon le Coordonnateur résident du SNU. Pour M. Fodé Ndiaye, cette rencontre permettra de discuter des défis de la lutte contre la corruption dans l'espace CEDEAO car dit-il ''nous savons tous que la corruption est un phénomène transnational, qui nécessite une réponse transnationale''.
Procédant à l'ouverture de la conférence, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte parole du gouvernement a, au nom du Premier ministre, réitéré toute l'importance que le Président de la République accorde à la lutte contre la corruption. En effet, rappelle M. Marou Amadou, le Chef de l'Etat a, trois mois seulement après son investiture, instruit le gouvernement pour mettre en place la HALCIA. Cette institution s'est vu fixer comme mission de suivre et évaluer le programme gouvernementale de lutte contre la corruption d'une part et de recueillir, centraliser et exploiter les dénonciations dont elle est saisie. ''Le travail fait par la HALCIA en collaboration avec les autres institutions comme la CENTIF, l'Inspection d'Etat et les juridictions a permis à notre pays d'améliorer significativement son rang dans le classement mondial de l'Indice de la perception de la corruption'' a indiqué le ministre Porte parole du gouvernement.
M. Marou Amadou s'est réjoui de constater que la plupart des pays se sont, à l'image du Niger, doté d'institutions de lutte contre la corruption. Ces structures anti corruption jouent un rôle important dans la promotion de la bonne gouvernance, de l'intégrité, de la responsabilité et de la transparence qui sont autant de ''valeurs qui doivent servir de boussole à nos pays dans leur développement''. ''La lutte contre la corruption constitue un déterminant indispensable pour toute entreprise de développement'' a ajouté le ministre de la Justice, Garde des Sceaux qui a saisi cette occasion pour encourager les autorités anti corruption à poursuivre et intensifier leurs actions pour conforter leur place au sein de l'édifice institutionnel de nos Etats.
Aussi, c'est conscient des interrelations entre la lutte contre la corruption et le développement que le gouvernement du Niger a selon le ministre Marou Amadou intégré la dimension lutte contre la corruption dans ses priorités de développement définies dans son Programme de développement économique et social (PDES). C'est dans cette optique qu'une stratégie nationale de lutte contre la corruption est en cours de finalisation pour servir de fil conducteur à la HALCIA et à tous les acteurs de lutte contre la corruption. De même un projet de loi est en voie d'adoption pour renforcer les capacités juridiques et opérationnelles de la HALCIA et faire d'elle une institution véritablement indépendante de lutte efficace contre la corruption.
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte parole du gouvernement a fondé l'espoir que cette conférence permettra de renforcer la coopération entre les institutions de lutte contre la corruption. Marou Amadou a présenté les encouragements du Président de la République à tous les acteurs présents à cette conférence. Il a enfin exprimé la gratitude du gouvernement à l'ONUDC pour la tenue de cette réunion à Niamey et à la coopération allemande pour son appui.



Siradji Sanda

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