Réunion annuelle de la communauté de pratique sur les transferts sociaux monétaires en Afrique francophone : Partage d’expériences sur les transferts sociaux monétaires
L'auditorium Sani Bako du Ministère des affaires étrangères abrite du 17 au 20 mars la réunion annuelle de la communauté de pratique (CoP) sur les transferts sociaux monétaires en Afrique francophone. Cette rencontre qui regroupe les représentants de seize pays francophones d'Afrique se tient après celle tenue en 2014 à Rio De Janeiro au Brésil. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le ministre d'Etat, ministre du plan, de l'Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, M. Amadou Boubacar Cissé, représentant le Premier ministre Brigi Rafini et cela en présence des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, du directeur de cabinet du Premier ministre et des représentants de l'UNICEF et de la Banque Mondiale.
Ces deux organisations internationales sont en effet les principaux partenaires de la communauté de pratique. Les transferts sociaux monétaires constituent un procédé mis en œuvre par les pays et les bailleurs de fonds internationaux dans le cadre de la lutte contre la pauvreté des groupes vulnérables et pour l'amélioration de la résilience des populations. Ils sont de nos jours encouragés par les bailleurs et même inscrits pour certains pays dans les stratégies et plans nationaux de protection sociale. En ouvrant les travaux de la rencontre, le ministre Amadou Boubacar Cissé a souhaité la bienvenue aux participants et souligné que le choix de la tenir à Niamey honore le Niger et son peuple. Il a exprimé les salutations du Président de la République qui accorde un intérêt particulier à la rencontre, aux échanges qui auront lieu et aux conclusions qui en seront issues. M. Amadou Boubacar Cissé a indiqué que le thème de la rencontre recoupe parfaitement les ambitions du Président Issoufou en matière de protection sociale telles que déclinées dans le programme de la renaissance du Niger.
Pour le ministre d'Etat, les transferts sociaux monétaires constituent une stratégie pertinente en matière de protection sociale, une stratégie qui allie développement humain et génération de revenus dans la mesure où ils permettent de faire face considérablement à la vulnérabilité économique, sociale, alimentaire et nutritionnelle et à la pauvreté avec ses lots de chocs et de stress pour les communautés. Les liens entre les transferts sociaux monétaires et la protection sociale s'avèrent évidents et il importe de renforcer cette corrélation pour mieux ancrer la résilience des populations vulnérables a souligné le ministre avant d'inviter les membres de la Communauté de Pratique sur les Transferts Sociaux Monétaires en Afrique Francophone, à porter une attention particulière sur des approches inclusives et productives d'une part, et leurs articulations avec les Stratégies Nationales de Protection Sociale de nos pays respectifs d'autre part.
Le représentant de la Banque Mondiale, M. Nestor Coffi, a souligné le progrès réalisé en matière de transferts sociaux monétaire expliquant que de 3 pays membres, la communauté de pratique en compte aujourd'hui 33 dont 16 sont représentés à cette rencontre. Il a saisi l'occasion pour féliciter et saluer les participants pour leur esprit de partage avant d'ajouter qu'elle donne l'opportunité aux participants de partager l'expérience de programme de filets sociaux du Niger mis en œuvre depuis 2011 et soutenue par la Banque Mondiale.
Les transferts sociaux monétaires se fondent sur trois mécanismes, celui de facilitation d'échanges d'expériences entre les pays, de promotion des discussions sur les défis et le réseautage pour la mise en commun des expériences. M. Nestor a expliqué que le programme qui apporte un soutien monétaire vise à renforcer le capital humain en ciblant notamment les femmes et les enfants qui sont les couches vulnérables de la société. Il a exprimé son espoir que la communauté définira les moyens de pérenniser les actions pour réduire davantage la pauvreté et améliorer la résilience.
La représentante de l'UNICEF au Niger Mme Viviane Van Steirteghem a souligné l'importance que revêt la protection sociale en Afrique avant d'indiquer que les transferts sociaux monétaires vont directement aux individus et aux ménages, il s'agit des « transferts prévisibles et réguliers fournis en général par les gouvernements sur la base de critères de vulnérabilité ». Mme Viviane a expliqué qu'ils visent à améliorer le niveau de vie des personnes et à promouvoir l'investissement productif au niveau des ménages. Soulignant que les transferts sociaux monétaires sont une révolution silencieuse, elle a justifié qu'ils ont un impact positif prouvé sur les conditions de vie de populations notamment les enfants.
La représentante de l'UNICEF a évoqué de nombreux cas de succès et résultats enregistrés grâce aux transferts sociaux monétaires dans plusieurs pays africains. Au Ghana, ils ont permis de lutter efficacement contre le VIH, en Zambie, Malawi, Kenya ce sont d'importantes améliorations dans la consommation et la diversification alimentaire des ménages qui ont été constatées. Dans les mêmes pays ces transferts ont eu un impact positif sur l'éducation et le développement de la petite enfance a-t-elle souligné.
