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Gouvernement nationale comme solution ?
Publié le jeudi 25 juillet 2013   |  Opinions


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© Présidence par DR (Photo d`archive)
Audience du chef de l`Etat : Le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou a reçu M. Seini Oumarou.
jeudi 25 avril 2013. SEM Issoufou Mahamadou a reçu en audience, le Chef de file de l’opposition M. Seini Oumarou.


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L’idée d’un gouvernement nationale avait longtemps fait son chemin au Niger, sous la Septième république. C’était déjà le voeu du Président de la république dès sa prise de fonction le 07 avril 2011, mais malheureusement, l’allié principal, à savoir le LUMANA n’était pas favorable, estimant que dans un pays démocratique, il faut une majorité pour gouverner et une opposition pour s’opposer.

Cependant, le Président de l’Assemblée Nationale, dans une allocution prononcée à l’occasion d’une clôture d’une session parlementaire, avait créé la sensation en proposant la formation d’un gouvernement d’ nationale, il est vrai que le personnage n’est point à une pirouette près ! A cette époque, les observateurs de la vie politique nationale n’avaient pas tardé à comprendre les intentions cachées du Seigneur de Youri qui visaient essentiellement deux objectifs:

primo, par cet appel du pays, Hama voulait, par calcul politique, se rapprocher de l’ARN comme la suite des évènements le démontrera plus tard ; secundo, n’ayant jamais porté dans son coeur un gouvernement d’ nationale, Hama savait pertinemment qu’une invitation dans ce sens, venant de lui, serait, automatiquement repoussée par l’opposition, ce qui était conforme à ses desseins. Voila pourquoi, l’entrée de l’opposition au gouvernement devait être remise à plus tard.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui a fait changer la donne pour que subitement l’idée refasse surface ? Il faut d’abord dire que le Président Issoufou n’a jamais varié dans son souhait ardent de voir l’ARN le rejoindre dans un gouvernement d’ nationale, car convaincu que toute la classe politique nigérienne a la responsabilité morale de participer à la construction nationale. Ensuite, la situation générale du pays, caractérisé principalement par les menaces sécuritaires à nos frontières surtout au regard de la situation au Mali, remettait au goût du jour la nécessité d’un rassem blement national afin de parer à toutes éventualités.

Enfin, un autre argument qui plaidait en faveur d’un gouvernement d’ nationale était dicté par l’attitude ambiguë du principal allié, celui d’ailleurs que l’ancien Président Tandja avait coutume d’appeler le premier opposant du régime de la septième république. Voulant manger à tous les râteliers, tantôt chez Tandja pour s’aplatir et ’’ demander pardon’’, tantôt chez le Président Issoufou pour bonimenter, tantôt avec Seini et Mahamane Ousmane pour comploter, Hama avait fini par exaspérer le Président Issoufou, un homme connu pourtant pour sa patience et sa sérénité.

Voilà en substance les principaux arguments qui militaient en faveur de cette option qui semble être aujourd’hui le seul bastion pour la septième république mise en panne technique par le comportement de Hama Amadou. Le Président de la république, de par ses prérogatives constitutionnelles, ne s’est jamais lassé de poursuivre ses consultations afin de créer un consensus national susceptible d’épargner à notre pays l’imbroglio sociopolitique dans lequel sont plongés certains pays de notre continent, hélas.

Aujourd’hui, Dieu soit loué, les choses sont en train d’évoluer positivement, et dans les tout prochains jours, ce gouvernement de consensus national sera une réalité. Mais pour en arriver-là, d’énormes concessions et sacrifices ont du être faits de part et d’autres, notamment chaque camp a du mettre de l’au dans son vin au nom de l’intérêt supérieur de la nation. La seule condition posée par l’opposition et qui nous parait irrecevable est la dissolution de l’actuelle Assemblée, pas que cela ne soit pas possible techniquement, mais simplement que cette dissolution n’est pas opportune au regard des difficultés financières engendrées par la situation sécuritaire et aussi par le fait que nous sommes à deux ans de la fin de l’actuelle législature.

Cependant, certains voient dans la formation d’un gouvernement d’ nationale une dénaturation du régime démocratique, mieux, ’’une escroquerie politique’’ ou encore un ’’complot politique contre le peuple nigérien’’. Cette conception idéalisée enlève sans doute à la démocratie son universalité et son adaptabilité qui lui permettent de tenir compte des réalités propres à chaque nation de la planète. La Grèce antique était profondément esclavagiste mais cela n’a pas empêché de la considérer comme le berceau de la démocratie moderne.

Aussi, l’existence d’une opposition politique n’est pas une condition sine qua non d’une démocratie véritable mais bien souvent l’avatar d’une certaine évolution du système politique libéral dont la terre de prédilection est incontestablement l’Occident. Il n’est certainement pas faux de penser que la démocratie occidentale, dans son interprétation actuelle, peut avoir des éléments universels utiles et applicables au Niger. Mais, la transposition mécanique des expériences étrangères a des limites. Tout en s’efforçant de mettre sur pied un Etat démocratique, le Niger doit éviter le mimétisme aveugle.

Devant les frustrations sociales et le dénuement auxquels est en proie la grande masse des Nigériens dans un pays en construction, la stratégie de développement axée sur les besoins essentiels est la seule voie qui soit concevable. Elle doit se baser sur une évaluation minutieuse des ressources disponibles, sur la participation de tous à la production et à la répartition des richesses nationales.

C’est pourquoi, nous devons sans cesse réinventer la démocratie, cette invention ingénieuse d’Athéniens, pour l’adapter à nos propres besoins. La formation d’un gouvernement d’ nationale est une des voies royales de cette acclimatation de la démocratie sous nos tropiques.

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