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Gouvernement d’union nationale : Le Niger d’abord
Publié le lundi 29 juillet 2013   |  Le Sahel


Brigi
© Le Sahel par DR
Brigi Rafini, premier Ministre, Chef du Gouvernement


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Depuis quelques semaines, le débat sur la formation d’un gouvernement d’union nationale domine la chronique dans notre pays. Les discutions qui font rage, aussi bien au sein des fadas que sur les antennes des médias de la place, achoppent sur la conformité ou non d’une telle équipe aux dispositions de la Constitution. Autant dire que ces derniers temps, les amateurs des spéculations sans fin ont trouvé matière à renouer avec leur sport favori consistant à cristalliser la vie nationale sur la chose politique.

Et comme on pouvait s’y attendre, ces discussions nous plongent directement dans la dichotomie du ’’pour’’ et du ’’contre’’. Et ça se joue à coups d’arguments juridiques entre ceux qui appellent de tous leurs vœux la formation d’un gouvernement d’union nationale, donc qui développent la thèse de sa conformité par rapport à la constitution, et les autres qui y sont peu favorables, et qui brandissent des arguments contraires.

D’aucuns estiment simplement que l’avènement d’un gouvernement d’union nationale va en port-à faux avec les principes sacro-saints de la démocratie qui veulent que la majorité au pouvoir gère les affaires de la cité et que l’opposition se confine dans son rôle de contrôle de l’action gouvernementale.
Aussi, face aux multiples commentaires et supputations enregistrés ici et là à propos de la conformité ou non de la formation d’un gouvernement d’union nationale, et soucieux d’éclairer la lanterne de tout un chacun et couper court à tous sur le sujet, le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE. Brigi Rafini, a saisi, par lettre N°0073/PM/SGG du 23 juillet 2013, la Cour Constitutionnelle, en vue d’obtenir, selon la procédure d’urgence, un avis sur la question ainsi libellée : «dans l’hypothèse où la formation d’un gouvernement d’union nationale serait envisagée, cette option serait-elle conforme à la Constitution ? ». La réponse de la Cour Constitutionnelle ne se fera pas attendre et elle est sans ambiguïté : « la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est pas contraire à la Constitution» ! Cette équivoque étant levée, nous estimons que, de toutes les façons, le débat devrait plutôt être recentré sur la question visant à dire : où se trouve l’intérêt du Niger et de l’ensemble des Nigériens ? Il suffit de prendre le problème sous cet angle là pour comprendre de quoi il s’agit. Car, ici, on parle de l’intérêt national et non pas de leçon de juridisme creux. Ce même intérêt que le Président Issoufou Mahamadou a très vite compris et qui consiste à faire en sorte que toutes les énergies du peuple nigérien dans son ensemble soient mobilisées sur le chantier de l’édification de la Nation nigérienne. Car, c’est précisément de cela que parlait le Chef de l’Etat, fraichement investi dans ses hautes fonctions de Magistrat suprême du pays, quand, après avoir rendu, dans son discours d’investiture, un vibrant hommage à son challenger du second tour, M. Seini Oumarou, il disait ceci : «Son comportement prouve qu’il n’y a, en réalité, qu’un seul vainqueur: le Peuple nigérien. Pour consolider cette victoire du Peuple nigérien pour servir notre peuple qui en a tant besoin, je l’invite avec tous ses camarades à se joindre à nous pour qu’ensemble on puisse organiser l’action gouvernementale. Ne dispersons pas nos énergies; conjuguons nos efforts pour construire la Nation». Par ces mots chargés de sincérité, le Président Issoufou Mahamadou annonçait déjà la vision qui est la sienne sur la nécessité d’impliquer l’opposition dans la gestion des affaires de la cité.
S’inscrivant dans cette même logique, le président de l’Assemblée Nationale, M. Hama Amadou, prononçant le discours de clôture de la dernière session budgétaire, invitait les Nigériens ’’à la recherche par tous les moyens d’une union sacrée’’. Car, a expliqué M. Hama Amadou, «la stabilité n’est plus pour la classe politique nigérienne un choix dans ces temps effrayants, mais une obligation ; un devoir collectif qui appelle chacun à transcender ses sentiments et ses calculs ; un devoir impérieux qui peut nous imposer à tous y compris au Président de la République, d’aller tous ensemble dans la même direction, ne serait-ce que pendant quelques temps, pourquoi pas au sein d’un gouvernement d’union nationale». Ce qui l’a emmené à appeler «les partis politiques de tous bords à accepter, et cela dans l’intérêt exclusif du Niger, de répondre favorablement à cette proposition salutaire pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, si jamais le Président de la République, Chef suprême des armées, en sollicitait la formation».
Dans la même lancée de cette idée émise par son grand allié politique, le Président Issoufou Mahamadou réitérait, à l’occasion de son Message à la Nation de la Fête de la République, le 18 décembre 2012, le vœu d’aboutir à la création d’un gouvernement d’union nationale. «De 1999 à ce jour, j’ai toujours soutenu l’idée d’un gouvernement d’union nationale que je considère comme étant la formule la plus adaptée aux pays en transition démocratique comme le nôtre. C’est pourquoi, on s’en souvient, j’en ai fait la proposition, malheureusement sans succès, dès mon accession à la magistrature suprême. C’est pourquoi, au mois d’octobre dernier, j’ai informé certains responsables de la majorité de mon intention d’y avoir recours au cas où l’ensemble de la classe politique acceptait d’y adhérer», a souligné le Chef de l’Etat.
Maintenant que la Cour Constitutionnelle a émis un avis de conformité à la constitution de la formation d’un gouvernement d’union nationale, l’opposition va-t-elle saisir la main tendue du Président de la République ? Les jours suivants nous édifieront sur la question.

Assane Soumana

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