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Affaire des bons de pharmacie à l’Assemblée nationale: Loin de tout ce qui a été colporté
Publié le mercredi 31 juillet 2013   |  tamtaminfo.com


Le
© Autre presse par DR
Le Siège de l`assemblée nationale du niger


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S’il y a une chose qu’il faut bien saluer dans ce pays, c’est bien la liberté de dire et d’écrire, pratiquement tout ce que l’on veut, l’essentiel étant d’atteindre ses objectifs. L’exercice de la liberté sans frontières qu’offre la Montagne de la table permet aujourd’hui de diffuser toutes informations, soient-elles mensongères et calomnieuses, et s’offrir le luxe insolent de s’attabler, caméra en face, pour commenter son tissu de mensonges. Fidèle à sa ligne de conduite, le Canard déchaîné revient, comme il l’a fait dans le dossier de la BAGRI, la semaine dernière, sur l’affaire des faux bons de produits pharmaceutiques à l’Assemblée nationale.

Histoire de restituer les vérités sur cette affaire abusivement présentée par un confrère sans aucun doute abusé par des informateurs véreux et malveillants.

Tout commence en mai 2013. L’infirmiermajor de l’Assemblée nationale découvre des anomalies dans certains bons de pharmacie manifestement surchargés et faux. Celle qui lui a mis la puce à l’oreille n’est autre que la gérante de la pharmacie du collège Mariama qui dit avoir remarqué des bons portant sur des sommes élevées et comportant des surcharges évidentes. L’infirmier examine soigneusement les bons et se rend rapidement à l’évidence. Pour essayer d’y voir plus clair, il décide de retourner sur place avec la nommée Maîmouna Soumana et un jeune homme du nom de Papa,fils du gardien du stade municipal de Niamey et garçon de course ponctuel de l’infirmière Maïmouna Soumanapour l’enlèvement des produits pharmaceutiques.

Mis devant les preuves de leurs forfaits, ils dégagent en touche. En l’absence du médecin-chef, l’infirmier-major informe d’abord le député Amadou Sala, président du conseil de santé. Au retour de celui-ci, il lui adresse un rapport en précisant qu’il en a déjà parlé au président du conseil de santé. Dans ce rapport daté du 20 mai 2013, YahayaSanda explique à son supérieur hiérarchique directque la situation, faite par les soins de MaïmounaSoumana, la suspecte, porte sur un montant total de 48 millions de faux bons de pharmacie dont plus de la moitié étaient faits lors des déplacements à l’extérieur de l’infirmier-major, particulièrement lors de son pèlerinage à la Mecque. Au cours de cette période, ce sont 17 millions de faux bons ou surchargés qui seront empochés par la bonne dame. La plupart de ces bons portaient des noms fictifs.

Son modus operandiest simple. Responsable de l’établissement des bons, elle les établit d’abord conformément aux ordonnances. Une fois que le médecin-chef ou l’infirmier-major (en cas d’indisponibilité de celui-ci) et le questeur signent, elle reprend les bons pour y ajouter des produits excessivement chers et carrément hors de portée des bourses modestes. En vérité, la procédure présentait des défaillances que MaïmounaSoumana a judicieusement exploitées. Les ordonnances médicales n’étaient pas jointes aux bons de pharmacie.Une fois qu’elle a « retravaillés » les bons, le tour est joué. Il ne reste plus qu’à procéder à l’enlèvement du butin. Elle le fait par les soins motivés du jeune Papa qui dépose toujours les produits pharmaceutiques issus du faux chez ses parents, à l’intérieur du stade municipal.

L’infirmier-major dit ne rien se reprocher et se réserve le droit de porter plainte. Il a bien été approché par certains collègues pour détruire les faux bons mais il leur a opposé un niet catégorique. Dans son rapport adressé au médecin-chef, YahayaSanda a rappelé à l’attention de son supérieur hiérarchique qu’il n’a jamais apposé sa signature sur un bon ou une prise en charge sans délégation expresse de celui-ci. Il précise par ailleurs que par respect pour son père et les valeurs qu’il lui a inculquées, à savoir le respect d’autrui, la sincérité, la loyauté et la dignité, il ne pourrait jamais participer à une telle entreprise sordide qui trahirait ainsi la confiance que le médecin-chef a placée en lui. « Cela fait 13 années que je suis au service de l’Assemblée nationale au cours desquelles j’ai toujours travaillé avec dévouement, amour et abnégation ; donc je ne saurais accepter que tous mes efforts deviennent vains à cause des actes posés par des individus indélicats ».

Son tort, dit-il enfin, c’est d’avoir refusé la gestion des bons de commande lorsque le médecin- chef le lui a proposé, « ce qui aurait pu nous éviter cette situation désastreuse qui ne manquera pas de ternir l’image de notre service ». Le 3 juin 2013, le bureau de l’Assemblée nationale a auditionné les différents protagonistes de l’affaire. Lors de cette audition, il a été confié au Secrétaire général de l’Assemblée nationale de poursuivre les investigations en vue de parachever l’enquête. Au cours d’une deuxième ré tenue le 15 juillet 2013, le bureau auditionna Maïmouna Soumana qui a reconnu sa culpabilité. Le lundi 22 juillet 2013, la bonne dame [il s’agit en fait d’une vieille fille] a finalement matérialisé sa totale culpabilité par une reconnaissance écrite. Le mardi suivant, sur proposition du bureau, elle est suspendue de ses fonctions d’infirmière pour faute grave par arrêté n° 0000107/PAN/SG du 23 juillet 2013.

L’article premier de cet arrêté stipule qu’en « application de l’article 59 du statut autonome du personnel de l’Assemblée nationale, mademoiselle MaïmounaSoumana, assistant parlementaire adjoint, Mle 196/F, est suspendue de ses fonctions d’infirmière à la direction de la Santé et des Affaires sociales pour faute grave ».Des allégations farfelues diffusées à profusion dans une certaine presse, la plus cocasse a été d’affirmer que c’est l’infirmier-major qui décide des évacuations sanitaires.La vérité, c’est que les évacuations sanitaires se font par décision du conseil de santé sur proposition du médecin-chef. La mission d’évacuation sanitaire relève ainsi des compétences exclusives du conseil de santé créé par arrêté n°0023/PAN/SG du 1er juillet 2011.

L’article 2, en son alinéa 1, stipule que le conseil de santé de l’Assemblée nationale a pour mission « d’émettre un avis préalablement à toute décision d’évacuation sanitaire à l’étranger concernant les députés, les personnels de l’Assemblée nationale ainsi que les membres de leurs familles notamment en ce qui concerne les modalités de prise en charge et le cas échéant le remboursement des frais médicaux ». Ce conseil de santé est composé du 3e Vice-président, d’un des deux questeurs, du directeur des Affaires administratives et du personnel, d’un député membre de la commission des affaires sociales et culturelles, d’un député membre de la commission des Finances, du secrétaire général, du médecin-chef, du médecin particulier du PAN, du médecin traitant et d’un représentant pour chacun des syndicats.

Mieux, l’article 4 précise que « les dossiers d’évacuation sont traités par le conseil de santé sur la base du rapport du médecin chef de l’Assemblée nationale auquel sera joint, le cas échant, le rapport du médecin traitant ».

Le troisième alinéa dudit article souligne que « les évacuations à l’étranger effectuées sans l’avis du conseil de santé ne peuvent être imputées au budget de l’Assemblée nationale ».L’infirmier-major n’a donc rien à voir avec les évacuations. Non seulement le major n’est pas membre du conseil de santé pour participer aux délibérations, mais il ne décide pas non plus du nombre de jours de mission qu’il doit faire s’il est désigné pour accompagner un malade. Ni même le 3e Vice-président qui est le président dudit conseil mais qui ne prend aucune décision unilatérale.

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