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Arrêtez de marier vos filles de force : Le mariage d’enfants au Niger atteint des proportions alarmantes
Publié le vendredi 2 aout 2013   |  actuniger.com


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© Autre presse par DR
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Se marier et faire des enfants: les filles nigériennes semblent ne pas avoir beaucoup de choix. 75% des jeunes filles sont mariées de force dans ce pays, rapporte l'IPS, qui cite les conclusions d'une enquêtemenée en 2012 par les autorités du Niger.

Dans ce pays de 16 millions d’habitants, les filles entre 15 et 19 sont les plus susceptibles d’être mariées contre leur gré. Déjà, en 2011, un rapport de l’Unicef plaçait le Niger en tête des pays où prédominent les mariages précoces.

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, analyse IPS. Tout d’abord, les parents nigériens veulent à tout prix éviter le risque d’une grossesse hors mariage. La pauvreté joue aussi un grand rôle dans ces mariages prématurés: souvent, les jeunes filles sont mariées à des hommes beaucoup plus vieux, mais aussi plus riches, qui pourront ainsi aider financièrement la famille.

La religion est également un facteur primordial: selon une femme au foyer interviewée par IPS, le mariage tient une grande place dans la vie des musulmans et il est inacceptable pour une fille musulmane d’être encore célibataire après la puberté.

Mais tous les musulmans ne partagent pas cette opinion. Un prédicateur explique par exemple que l’islam préconise le bien-être social: lui-même refuse donc de marier ses filles trop jeunes, car il craint les conséquences sur leur avenir.

En plus d’être mariées si jeunes, ces adolescentes vont tomber enceintes très rapidement, dès la première année de mariage dans 40% des cas. Non seulement cette grossesse prématurée compromet leurs chances de retourner à l’école, mais elle peut aussi avoir de graves conséquences sur la santé des très jeunes mères, avertit IPS.

En effet, peu d’entre elles accèdent aux soins prénataux. Les filles de moins de 20 ans sont deux fois plus susceptibles de mourir en couches puisque leurs corps ne sont pas encore complètement formés. Le taux de mortalité maternelle au Niger figure parmi les plus élevés au monde (554 décès pour 100.000 naissances) et 13% de ces décès sont des adolescentes, selon les statistiques 2011 du ministère de la Santé publique nigérien.

Même lorsque les parturientes survivent, elles auront bien souvent des séquelles permanentes: 80% des cas de fistule obstétrique sont des jeunes filles mariées avant 18 ans, d’après une source médicale.

Le gouvernement essaye de mettre un terme à cette situation, mais sans grand succès. Un projet de loi émis depuis 2002 vise à fixer l’âge minimum du mariage à 18 ans (il est aujourd’hui fixé à 15 ans), mais se heurte à l’opposition des associations religieuses, déplore le site.

Pour Hadiza Issoufou, membre de l’Association nigérienne pour la défense des droits de l’homme interrogée par IPS, c’est par l’éducation que le Niger arrivera à sortir de ce cercle vicieux: il faut absolument «garder les jeunes filles à l’école», conclut-elle.

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