Le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a organisé, mardi après midi, une cérémonie de lancement des travaux du Forum national sur le système de protection de l’enfant dans notre pays. Placée sous le parrainage de la marraine des enfants, Dr Malika Issoufou Mahamadou, la cérémonie s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, des représentants des organisations internationales et de plusieurs invités.
Dans l’ollocution qu’elle a prononcée, la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme, de la Protection de l’Enfant, Dr Maikibi Kadidiatou Dandobi a, après avoir remercié tous les partenaires du ministère dans cette tâche ardue de la Protection de l’enfant, rappelé que ce forum « consacré aux questions de l’avenir et du devenir des enfants entre dans la droite ligne de nos préoccupations qui consistent à dire que l’avenir d’une Nation se mesure par sa capacité à prendre en charge ses enfants ». Elle a expliqué que le Forum National a pour objectif principal de faire l’état des lieux de la situation de la protection de l’enfant au Niger en vue d’améliorer les conditions d’existence de cette couche très vulnérable de la population que sont les enfants, aussi bien scolarisés et non scolarisés du milieu rural qu’urbain, porteurs ou non de toutes sortes d’handicap.
Pour la ministre en charge de la protection de l’enfant, il est important de passer en revue la situation des enfants dans notre pays, telle que révélée par les différentes études qui s’y sont penchées. « En effet, cette situation était caractérisée jusqu’en 2010, par des indicateurs de développement très préoccupants tant dans le domaine relatif à la survie et du développement que dans celui de la protection des enfants », a-t-elle affirmé.
Dr Maikibi Kadidiatou Dandobi a aussi évoqué des changements notables enregistrés relativement à la survie et au développement de l’enfant. Selon en effet, les données 2011, de l’Institut National de la Statistique, le taux de mortalité infanto juvénile est passé de 198 pour 1000 en 2006 à 134 pour 1000 en 2011 ; l’âge médian au premier mariage qui était de15.5 ans en 2008 est passé à 16.7 ans en 2011 ; le nombre d’enfants de 5 à 17 ans économiquement occupés est passé de 50,4% à 43% en 2010.
L’annuaire statistique 2011 du Ministère en charge de l’éducation indique par ailleurs que, le taux brut de scolarisation qui était de 67,8% en 2007-2008 est passé à 76.1% en 2011,
Toutefois a ajouté Dr Maikibi Kadidiatou Dandobi, dans le domaine de la Protection de l’enfant, l’Analyse de la situation de la femme et de l’enfant a révélé que de nombreux enfants continuent à subir des abus, des violences et exploitation et que leur prise en charge était insuffisante. C’est ainsi que le nombre d’enfants en situation de vulnérabilité admis dans les structures de prise en charge qui était de 711 enfants en 2010 est passé à 1 383 en 2011. Malgré ces résultats satisfaisants, la situation reste encore préoccupante. Pour renforcer et consolider ces efforts obtenus, la ministre en charge de la protection de l’enfant a affirmé que son département ministériel a engagé avec l’appui des partenaires au développement, un processus de réforme du Système National de Protection de l’enfant au Niger. II s’agit notamment de la consolidation du cadre institutionnel par la ratification de conventions internationales et régionales, l’adoption de documents de politique nationale...
«Cependant, quel sens peut-on donner à cette reforme si elle ne se traduit pas en actions concrètes face à la réalité quotidienne des enfants » ? s’est demandée la ministre Maïkibi Kadidiatou Dandobi. C’est pour répondre à cette dynamique que son département ministériel envisage de rendre opérationnel les stratégies suivantes : investir dans la prévention et l’intervention précoce, trouver des innovations pour de meilleurs résultats, et promouvoir les partenariats et la coordination. Toutefois, l’investissement dans le recrutement et la formation des travailleurs sociaux, reste une des conditions sine qua non dans la mise en œuvre de ces stratégies dans la mesure où l’insuffisance des ressources humaines reste encore le maillon faible du système de protection de l’enfant au Niger, a expliqué Dr Maikibi.
Auparavant M. Isselmou Boukary, représentant résident adjoint de l’UNICEF au Niger a indiqué dans son allocution que c’est un immense plaisir pour lui, de pouvoir s’adresser à l’ensemble des intervenants du secteur, à l’occasion de cette cérémonie solennelle d’ouverture, trois ans après le premier forum sur la protection de l’enfant au Niger. Ce second forum a-t-il ajouté, est une réelle opportunité de retrouvailles pour tous les acteurs de la protection de l’enfant. « Ils pourront ainsi faire le bilan des réalisations des trois ans passés mais également échanger sur les expériences novatrices, les leçons apprises et définir les actions prioritaires à retenir pour assurer une meilleure protection de l’enfant aux normes et standards internationaux, et en tenant compte des réalités socioculturelles du Niger », a-t-il affirmé.
Pour le représentant de l’UNICEF, ce forum national pourrait, parmi d’autres initiatives, incarner un espace de rencontre intégrée, multisectorielle et centrée sur les principes fondamentaux de la Convention relative aux Droits de l’Enfant et de la Charte Africaine des Droits et du bien-être de l’Enfant au Niger. Il a rappelé que le 20 novembre 2012, la communauté internationale a célébré les 23 ans de la Convention relative aux droits de l’enfant ; et que malgré les progrès accomplis, le chemin qui reste à parcourir est encore long et difficile. En effet, le rapport publié à cette occasion a estimé le nombre des enfants exposés à la violence, à travers le monde, entre 500 millions et 1,5 milliard, M. Isselmou Boukary a souligné que, « les défis sont énormes et 2015, c’est demain. Nous devons donc conjuguer nos efforts pour construire cet environnement protecteur pour les enfants.». Il a enfin conclu en réaffirmant solennellement la disponibilité de l’UNICEF à poursuivre son appui, en collaboration avec les autres partenaires au développement, à toutes les initiatives visant la réalisation des droits de l’enfant au Niger.
La présidente du comité d’organisation, a elle, donné le ton de la cérémonie en indiquant que l’enfant est un don de Dieu. «Il fait la joie dans la famille, dans la communauté et sa protection est un devoir sacré. De sa conception à sa majorité, il est titulaire de droits. Son éducation est une épreuve qui détermine la foi, le degré de tolérance et de prévoyance des parents, de la famille et de sa communauté toute entière qui sont les artisans de la construction de sa personnalité. L’enfant est aussi le baromètre de la bonne santé de la société et le reflet de ce que la communauté a voulu faire de lui ».
A la fin de la cérémonie, Dr Malika Issoufou Mahamadou, a visité les stands d’exposition des partenaires, du ministère de la protection de l’enfant, celui de l’UNICEF, de la CONAFE (Coalition des ONGs Africaines en Faveur de l’Enfant au Niger), et le stand des SEJUP (Services Educatifs, Judiciaires et Préventifs) de la communauté urbaine de Niamey.
