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Sur fonds de tension politique, le gouvernement dissout le Conseil municipal de N’Gourti
Publié le lundi 23 mars 2015   |  ActuNiger


M.
© Autre presse par DR
M. Massoudou Hassoumi, ministre de l`Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses


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Le Conseil des Ministres qui s’est réuni le vendredi 20 mars, a adopté entre autres mesures, le projet de décret portant dissolution du Conseil municipal de la Commune rurale de N’Gourti (Région de Diffa). Selon les explications données par le gouvernement, « c’est suite au blocage du fonctionnement du Conseil municipal de N’Gourti, et sur rapport du ministre de l’Intérieur, documentant à suffisance cette paralysie institutionnelle, que le Conseil des Ministres a décidé, conformément aux dispositions de l’article 177 du Code général des collectivités territoriales de procéder à la dissolution du Conseil municipal de cette entité administrative ».

En plus du blocage auquel s’est référé le gouvernement, il convient d’ajouter que la décision est intervenue en pleines dissensions politiques entre le pouvoir et l’opposition pour le cas de ce conseil municipal. Le cas de la commune urbaine de N’Gourti, peut à cet titre, être interprété comme l’illustration parfaite et sur le terrain des conséquences de la bataille feutrée que se livrent depuis un certain temps la MRN (Majorité) et l’ARDR (opposition). C’est du reste ce que légitiment certaines des récentes déclarations des deux camps, lesquelles se font référence à cette situation qui bloque le fonctionnement de la commune en se rejetant réciproquement la responsabilité.
Pour comprendre la situation, il faudrait relever que le Conseil était jusque-là présidée par Mme Koubra Kadellah Botrane, qu’on dit proche de l’ancien chef rebelle et ex-ministre Issa Lamine (CDS, opposition). Elle a prit fonction en Août 2014 en remplacement de l’ancien maire Boukar Lémine (PNDS, Majorité) qui a été, lui-aussi, révoqué en Conseil des ministres, le 31 juillet 2014 en même temps que le Président du Conseil de ville de Maradi.
Depuis cette date, la sérénité n’est plus revenue au sein du Conseil avec un maire en cohabitation et qui n’est arrivé à faire passer aucune décision en raison de la défiance dont elle fait l’objet de la majorité des autres membres. La preuve, le conseil ne disposait même pas encore de receveur municipal, ce qui donnait à la maire toute latitude pour gérer le budget de la commune. Bien évidement, la majorité MRN s’est donnée comme objectif principal de reconquérir le poste qu’elle a perdue à la suite de la révocation de l’ancien maire. L’approche, c’est de créer les conditions d’une véritable crise de défiance qui aurait pu faire partir Madame le maire. Ce qui rappelle à certains égards la situation qui a prévalut en 2014 au niveau du Parlement même si les cas sont loin d’être similaire.
En toile de fonds de cette crise, deux personnalités importantes de l’échiquier politique national sont régulièrement citées dans cette affaire. Ils ont d’ailleurs plusieurs fois intervenus dans la polémique par déclarations interposées. Il s’agit du président du PNDS Tarreya, le ministre d’Etat Bazoum Mohamed, et en face l’ancien ministre et député CDS à plusieurs reprises de N’Gourti, Issa Lamine. Pour rappel, ce dernier n’ pas hésité dernièrement et publiquement à prendre la défense du Maire lorsqu’elle a été prise à partie par les femmes de la MRN. Dans une déclaration publiée quelques jours plutôt, elles avaient sollicité auprès du gouvernement, une intervention afin de prendre les dispositions qui s’imposent à ce cas du Conseil de N’Gourti.
C’est donc pour la décision radicale qu’a opté le gouvernement, ce qui mettra pour de bon un terme à cette crise qui affecte la commune de N’Gourti à quelques mois des prochaines locales. A priori c’est la décision des plus opportunes puisque rien ne semblait espérer une sortie de crise à ce blocage. La grande bataille se jouera donc pour le renouvellement du Conseil municipal de la petite ville et permettra définitivement de jauger du rapport des forces en présence. Un test grand nature avant les législatives et présidentielles, lesquelles revêtent plus d’enjeux pour les deux camps.
En attendant, il est intéressant de noter qu’au delà de ces considérations politiques qui ont pris le devant dans cette affaire, il y’a aussi une question de gros sous. Au cœur des enjeux pour les membres du conseil de N’Gourti, la gestion des 400 millions FCFA perçue par la commune en 2014 au titre du principe de rétrocession des 15% des ressources pétrolifères de la région, conformément aux textes en vigueur.


A. Y. Barma

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