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Gouvernement d’ nationale L’idée de Hama Amadou prend corps
Publié le mercredi 14 aout 2013   |  tamtaminfo.com


L’ex-premier
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo
L’ex-premier ministre malien Modibo Sidibé, en tournée dans la sous-région, reçu en audience, par SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger
Vendredi 12 avril 2013. Niamey (Niger). Modibo Sidibe en visite photo: SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger


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Apres son investiture, le 7 avril 2011, Issoufou Mahamadou a invité l’opposition à se joindre à lui pour oeuvrer pour le Niger. Parlait-il d’un gouvernement d’ nationale qu’il a qualifiée, au lendemain de la motion de censure contre le Gouvernement de Hama le 31 mai 2007, d’«escroquerie politique » ?

L’homme, on le sait est un être en situation. C’est en fonction de la situation dans laquelle il se trouve qu’il se détermine. On peut ainsi dire une chose aujourd’hui, et demain le contraire. Les positions varient avec les situations. Ça arrive, et c’est compréhensible. Mais la manière et surtout le contexte dans lequel cette « boutade » a été lancée, loin d’être dictée par une nécessité conjoncturelle ou contextuelle, était beaucoup plus un simple geste de fair-play ou de galanterie politique. L’idée est lancée, c’est l’essentiel.

On peut en tirer toutes les déductions possibles, même les plus éloignées de l’intention réelle du Président de la République. Mais l’idée de gouvernement d’ nationale ne sera une préoccupation nationale en même temps qu’un sujet de discussions et de délibérations au niveau des Etats-majors des partis politiques, des journaux et des plateaux de télévision, qu’à partir du 4 décembre 2012. Le 4 décembre 2012, en effet, Hama Amadou, Président de l’Assemblée nationale, procédait à la clôture des travaux de la deuxième session ordinaire.

Dans le discours d’anthologie, comme à son habitude, qu’il a prononcé à cette occasion, Hama Amadou a évoqué certaines préoccupations nationales. Il s’agit d’abord du « climat social dominé par l’agitation », des « agitations menées au nom de revendications de tous ordres, dont nous laisserons aux auteurs, la liberté de juger par eux-mêmes, du bien-fondé comme de l’opportunité ». A travers ces agitations, certains voyaient un cataclysme politique imminent. Il n’en était rien. Mieux, « le gouvernement a gardé sa sérénité et a poursuivi stoïquement le dialogue de manière responsable, en maintenant le cap, dans le sens de la sauvegarde de l’intérêt général ».

Les rumeurs folles concernant la classe politique ont constitué le deuxième sujet évoqué par le président de l’Assemblée nationale, des rumeurs qui « présageaient le pire relativement à la stabilité des institutions de notre pays ». Et au président de l’Assemblée nationale d’en venir au point saillant de son adresse à la représentation nationale et à l’opinion : la stabilité. Celle-ci, selon Hama Amadou, « n’est plus pour la classe politique nigérienne un choix dans ces temps effrayants, mais une obligation ; un devoir impérieux qui peut nous imposer à tous y compris au Président de la République, d’aller tous ensemble dans la même direction, ne serait-ce que pendant quelques temps, pourquoi pas au sein d’un gouvernement d’ nationale ».

Voilà on ne peut plus clair, avec en sus, la justification qui est le contexte sécuritaire, en partant du cas précis du Mali. Au moment où ce discours était prononcé, plus de la moitié du Mali était occupée par les terroristes. La dispersion des énergies n’est donc pas la meilleure attitude pour la classe politique. Tout en admettant qu’il « a été particulièrement réfractaire à ce type de gestion collective de l’Etat, dans un contexte démocratique », il a précisé que c’est une « période où il ne s’agit plus de sauvegarder uniquement les principes de la démocratie, mais il s’agit de sauver notre pays et la paix qui y prévaut ; cette paix si précieuse à son peuple ainsi que l’intégrité de son territoire qui ne saurait être marchandée ».

En d’autres termes, il faut, selon Hama Amadou, « donner à notre Armée des raisons et la fierté de se battre avec conviction, pour la sécurité de sa nation soudée derrière elle ». C’est la raison pour laquelle le Président de l’Assemblée nationale, mettant en avant le paramètre sécuritaire, a appelé « les partis politiques de tous bords à accepter, et cela dans l’intérêt exclusif du Niger, de répondre favorablement à cette proposition salutaire pour la mise en place d’un gouvernement d’ nationale, si jamais le Président de la République, Chef suprême des armées, en sollicitait la formation ».

Cet appel sans équivoque du président de l’Assemblée nationale à la formation d’un gouvernement d’ nationale a été aussitôt critiqué, ridiculisé et tourné en dérision par certains journaux de la place. Avant de se raviser et de se rappeler que quelque part, en 2011, le Président de la République a évoqué une idée pareille, même si elle n’était pas clairement affirmée et contextualisée. Et de crier à l’imposture. Aujourd’hui, l’idée est en train de prendre corps et de se concrétiser, mais vidée de sa substance. Certains crient que le gouvernement d’ nationale n’est pas constitutionnel. Cette critique que certains veulent balayer d’un revers de la main n’est pas saugrenue.

Elle n’est pas non plus sans fondement. Car la Constitution est quand même la loi fondamentale. Dans la nôtre, on parle de responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale, de cohabitation, de dissolution de l’Assemblée ; mais pas de gouvernement d’ nationale qui ressemble à ce que l’ancien Président Tandja a proposé aux nigériens et qui a été combattu vigoureusement. Nous revenons alors à la case de départ. Cependant, il faut le reconnaitre, le règlement de certaines questions difficiles se fait souvent sur le plan politique, et non du droit et de la Constitution.

Mais ce gouvernement d’ nationale n’est pas encore un acquis car le MNSD est traversé par des courants contradictoires à ce sujet, la participation de CDS est encore incertaine. Au niveau de la MRN, les rencontres se multiplient. Une fois mis en place, il n’est pas évident que l’intérêt national sera la préoccupation majeure des acteurs politiques. Ce sont « des hommes politiques », comme dirait l’autre, qui font des calculs politiques et visent une plus-value politique, à deux ans des élections générales. Chacun va tirer la couverture à soi et à son parti pour un meilleur positionnement en vue de 2016. Enfin, l’enjeu majeur de ce gouvernement d’ nationale est la responsabilité d’un échec ou d’une réussite.

Qui sera responsable surtout d’un échec de cette classe politique au pouvoir ensemble ? En cas Gouvernement d’ nationale L’idée de Hama Amadou prend corps d’échec, puisqu’il ne faut pas écarter cette éventualité, toute la classe politique ne prend-elle pas le risque de se voir disqualifier ? Idée généreuse au tout début, le gouvernement d’ nationale ne sera pas une panacée pour le Niger. Au contraire, les difficultés naitront aussitôt qu’il sera mis en place. Ne pas réfléchir à ces difficultés dès maintenant, en vue de les mieux prendre en charge quand elles naitront, c’est faire preuve de myopie politique et sauter pieds joints dans l’inconnu.

Si nous nous refusons de le faire et que tout le monde est appelé à applaudir cette trouvaille sans rechigner et aveuglement, cela signifie que le seul but de ce gouvernement est de sauver un « soldat » en difficulté.

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