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Maradi : La police Municipale suspendue, 29 de ses agents en garde à vue
Publié le vendredi 16 aout 2013   |  Le Gardien


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© Autre presse par DR
Entrée de la ville de Maradi


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Suite à des altercations survenues le 13 août 2013 entre la police municipale de Maradi et des scolaires, le Président du Conseil de ville de Maradi, Kassoum Mamane Moctar, a suspendu ce corps, pendant que 29 de ses agents sont gardés à vue en attendant qu’ils soient déférés devant le Procureur de la République.

Genèse des faits

La Coordination des Structures de Vacances de Maradi (COSVAM) a convoqué un forum des scolaires de la région sous le parrainage du Président du Conseil de Ville, Kassoum Moctar. Lieu de la manifestation : la salle de réunions de l’hôtel de ville de Maradi. Après la cérémonie officielle d’ouverture dudit forum, le Maire et une forte délégation quittent la Mairie pour une série de visites dans la ville, laissant les délégués poursuivre leurs travaux.

A la fin du forum, selon la Coordination des Structures de Vacances de Maradi, thèse d’ailleurs confirmée par les responsables de la Ville de Maradi, au regard de l’insuffisance des moyens de déplacement, certains participants s’étaient retrouvés à 3 sur des motos destinées à transporter 2 personnes. Généralement, dans ces genres de circonstances, la police ferme les yeux, histoire d’éviter des altercations inutiles.

Une première moto serait sortie de la mairie avec son « support à 3 », sans problème. Puis une seconde. A la troisième, un agent de la Police Municipale se serait interposé pour barrer le passage. Les scolaires auraient demandé s’il s’agissait là d’un « sens interdit ». Alors une prise de bec les auraient opposés et un agent de la police municipale porté la main sur un étudiant. Informés de la situation, les autres scolaires présents sur place auraient riposté et auraient lynché les quelques agents de la Police Municipale avant de quitter les lieux.

La police municipale riposte, mais se trompe d’adversaire

La nouvelle étant parvenue aux oreilles des autres agents de la Police Municipale, pendant que tout le commandement du corps accompagnait le Maire dans son déplacement, ils décident d’effectuer une descente musclée afin de régler leurs comptes à ceux qui ont osé s’attaquer à leurs camarades (comme faisaient les militaires à l’époque). Dans leur folie vengeresse, les éléments de la Police Municipale s’étaient directement rendus à l’école normale des instituteurs de Maradi pour s’en prendre, avec des ceinturons, à tous ceux que le hasard avait placés là. Or, les dortoirs de l’Ecole Normale servent de résidence aux étudiants nigériens à l’université de Maradi et à des enseignants actuellement en formation. Donc ceux qui étaient sur les lieux n’étaient nullement concernés par le problème. La riposte aurait, tout de même, été implacable et les policiers municipaux, pour sauver les meubles, auraient été obligés d’abandonner la partie.

Le pire, évité de justesse

Les vrais concernés, qui résidaient en réalité au Lycée Technique Dan Kassawa et non à l’Ecole Normale, ayant été informés de la descente de la Police Municipale sur leurs camarades s’étaient rendus en grand nombre à l’EN pour l’affrontement décisif. Heureusement, avant leur arrivée, les éléments de la Police Municipale avaient évacué les lieux. Imaginez ce qui serait arrivé si le choc avait eu lieu. Et pour quelle raison ? Parce que quelques éléments d’un corps avaient cru devoir jouer un rôle que le commun des nigériens ne leur reconnait pas : réguler la circulation ! Cette fonction fait-elle partie des attributions de la Police Municipale ? Cette dernière, plus que la Police Nationale d’ailleurs, ne doit-elle pas être une police de proximité ? En se comportant comme s’ils étaient contemporains de "Maibougé"*, ne risquent-ils pas d’attirer l’inimité des populations à celui qui a créé ce corps à Maradi, notamment le Président du Conseil de Ville Kassoum Moctar ? Voilà les questions que se posent nombre de maradaouas.

En tous cas, le Maire n’a pas attendu que la situation dégénère pour prendre la décision de suspendre ce corps « jusqu’à la fin de l’enquête diligentée afin de situer les responsabilités », a-t-il dit. De bonne guère, estiment certains observateurs, au regard de "l’excellente qualité" des relations entretenues entre les scolaires de Maradi et le Maire Kassoum Moctar. La preuve ? Il était le parrain du forum suite auquel ces incidents sont survenus.

Et suite à une plainte, 29 éléments de la Police Municipale sont gardés à vue, depuis le 14 août, avant leur comparution devant le procureur qui décidera, en dernier ressort, de leur sort.

En attendant, ils sont nombreux les citoyens qui pensent qu’avant toute réhabilitation, les missions de la Police Municipale doivent clairement être définies et portées à la connaissance des concernés et de la population afin d’éviter tout malentendu potentiellement fâcheux pour le climat de sérénité qui règne entre les populations et leurs élus.

*Maibougé : un colon très cruel ayant séjourné dans la région de Maradi et particulièrement à Dakoro.

Hassane Adamou Amadou

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