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Gouvernement d’union nationale au Niger : Le chantage calculé du Moden Lumana
Publié le mardi 20 aout 2013   |  Le Pays.bf


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A peine commentions-nous, la semaine dernière, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale au Niger pour lutter contre le terrorisme, que ce gouvernement commence à montrer ses limites avec la démission de sept ministres issus de la mouvance présidentielle de Hama Amadou. La raison invoquée par ce dernier et ses ministres, est que les portefeuilles qui leur ont été octroyés sont insignifiants. Par conséquent, ils refusent de faire de la figuration dans un gouvernement au sein duquel ils disent ne pas se reconnaître.

Selon toute vraisemblance, le chef de file de cette mouvance présidentielle, Hama Amadou, privilégie l’intérêt partisan au détriment de l’intérêt national car, il ne faut pas se méprendre sur les raisons qui ont poussé le président nigérien à opérer cette ouverture : la lutte contre le terrorisme, notamment. Avec sept portefeuilles pour le parti de Hama Amadou, peut-on vraiment crier à la portion congrue ?

Avant la mise en place de ce gouvernement, il y a sans doute eu des tractations entre le pouvoir et la mouvance présidentielle pour l’octroi des postes ministériels. Comment comprendre alors qu’une semaine après la mise en place de ce gouvernement, cette mouvance se rebiffe ?
On peut toutefois se hasarder à une réponse : devenir président du Niger un jour, Hama Amadou, qui est certainement très ambitieux, y pense tous les matins en se rasant. Il sait aussi que son parti, le Moden Lumana, pèse lourd sur l’échiquier politique national. Une situation qu’il ne saurait se garder d’exploiter à fond, quitte à compliquer la tâche au président Mahamadou Issoufou dans sa gestion du pouvoir d’Etat. En somme, un chantage calculé.

En réclamant encore plus de portefeuilles ministériels, Hama Amadou a dû prendre la mesure de la force de son parti. Reste que le Moden Lumana, en allant à ce gouvernement d’union nationale, sait qu’il court aussi le risque de se « griller » politiquement, car au soir du bilan de Mahamadou Issoufou, ses ministres seront aussi comptables de la gestion du pouvoir. Mais après tout, le risque qu’on est prêt à prendre ne dépend-il pas de ce que le camp d’en face propose en retour ? Si visiblement la mise est jugée insatisfaisante, force est de constater que les intérêts partisans ont pris le dessus sur l’intérêt national en ce qui concerne le Moden Lumana. Hama Amadou et la mouvance présidentielle gagneraient pourtant à mettre l’intérêt national en priorité en sacrifiant le leur, car les défis à relever sont énormes, dont la lutte contre le terrorisme et surtout la menace permanente des djihadistes. Le Niger est un pays pauvre et enclavé qui a besoin de vaincre le sous-développement. Le pouvoir et la mouvance présidentielle doivent s’entendre pour l’intérêt supérieur de la nation nigérienne.
Mahamadou Issoufou, en composant avec la mouvance présidentielle, dit chercher un allié de poids dans sa lutte contre la menace djihadiste. Mais d’aucuns le soupçonnent de vouloir partager avec la mouvance présidentielle, la responsabilité d’un éventuel échec de sa gouvernance. En cas de bilan positif, il s’en attribuerait tout le mérite et pourrait alors solliciter un autre mandat aux Nigériens. L’opposition, sans doute, veut éviter de tomber dans le piège, au risque d’être le principal perdant de cette aventure. Pour autant, les exigences de la mouvance présidentielle sont incompréhensibles. Les enjeux de postes ne devraient pas servir d’alibi à Hama Amadou dont le comportement est jugé maximaliste parce qu’en tant que président de l’Assemblée nationale, il ne devrait pas faire de l’octroi des postes ministériels une fixation. Quant à Mahamadou Issoufou, il devrait travailler à compter sur ses propres forces, à prendre à bras-le- corps sa propre gestion plutôt que de compter sur ses opposants qui ne manquent certainement pas de calculs et seront toujours aux aguets pour exploiter la moindre situation à leur avantage.

Issa Ben TRAORE (Stagiaire)

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