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Le Niger invente « l’Ouvertisme » pour lutter contre le Terrorisme
Publié le mardi 20 aout 2013   |  actuniger.com


Mahamadou
© Autre presse par DR
Mahamadou Issoufou, le président de la République du Niger
Mahamadou Issoufou, le président de la République du Niger


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Il y a quelques semaines, j’avais publié un billet pour parler des opposants en Afrique qui arrivent au pouvoir et qui souvent reproduisent les mêmes recettes que ceux qu’ils ont critiqué pour la plupart depuis très longtemps. Mahamadou Issoufou, le président du Niger n’échappe pas à cette malédiction qui tombe sur les dirigeants africains. Il vient de nommer le 13 Août dernier, un gouvernement d’union nationale en débauchant quelques cadres de l’opposition – le principal parti d’opposition avait en effet rejeté la proposition du président Issoufou et avait intimé à ses militants de ne jamais entrer dans son gouvernement – pour dit-il épargner le Niger du terrorisme international, consolider et conjurer la pauvreté : rien que ça…

La com-politique ou la propagande perpétuelle
Un jour, il faudra que des politologues se penchent sérieusement sur cette question de la place prépondérante des éléments de langage dans la politique ou/et comment la com empêche la décision politique. En Afrique, les éléments de langage font partie de la vie politique depuis les années 80. Ces éléments peuvent être classés en deux catégories :
1) Les Africanistes de façades
Ce sont les hommes (car il n’y a jamais de femmes) qui pour rester au pouvoir utilisent l’anti colonialisme, impérialisme, capitalisme et depuis peu, sionisme, pour justifier leur volonté de garder le pouvoir coûte que coûte. Ils disent à des hordes de jeunes souvent surdiplômés et sans emploi, rompus au discours marxiste, que leur opposants seraient à la solde de l’Occident mais qu’eux veulent rester au pouvoir pour assurer l’indépendance du pays et par là même, l’indépendance de toute l’Afrique.
Ils nous bassinent souvent avec leur volonté et leur détermination à bien vendre les ressources naturelles du pays et à en faire bénéficie tous les citoyens. Souvent c es déclarations sont faites la dernière année de leur dernier mandat qu’ils veulent justement renouveler en changeant la constitution et en emprisonnant au passage : opposants, journalistes, syndicalistes et depuis peu bloggeurs. Pire encore, en y regardant de très près, on réalise qu’eux et leurs clans sont très
liés avec l’Occident, et souvent même responsables de la privatisation de toute l’économie à leurs amis les grandes entreprises multinationale.
2) Les pro-occidentaux de circonstance
Cette catégorie est née le 11 Septembre 2001, c’est la catégorie de la LUTTE MONDIALE contre le terrorisme. En effet, aujourd’hui n’importe quel dirigeant africain qui veut s’attirer les faveurs des puissances étrangères, même l’Inde et la Chine, prône cette lutte planétaire contre les terroristes et pour la sécurité de l’Occident. Et au nom de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité (de l’Occident car celle de leur population, ils s’en contrebalancent), ils nomment dans les ministères leur amis et organise la prébende et la prévarication de leur pays.
Ces deux systèmes viennent d’être utilisés au Niger. D’abord par Tandja Mamadou, un dur du régime autoritaire de Kountché (1974-1987 ;
1990). L’ancien colonel a été préfet et ministre de l’intérieur et a emprisonné plus d’un syndicaliste. Converti au multipartisme, il gagne honnêtement ses deux mandats à la tête du MNSD, ancien parti unique.
Juste sept mois avant la fin de ses deux mandats légaux, comme guidé par une main invisible, il se rappelle que la France et AREVA arnaquent les Nigériens. D’un coup, il veut absolument renégocier les prix. Pour ça, il lui fallait un troisième mandat. Comme la constitution ne le lui permettait pas et que même son parti, notamment son dauphin, le premier ministre Hama Amadou y était opposé, il
dissout le parlement, emprisonne son premier ministre, les opposants et les journalistes et crée le mouvement nationaliste TAZARTCHE qui peut se traduire par la continuité ou l’éternité. La suite est
classique : grèves, manifs, ville morte… coup d’état et on recommence.
Le président actuel, ancien ingénieur d’état des mines, prof et surtout socialiste, est un internationaliste, donc le nationalisme ethnicisant n’est pas trop sa tasse de thé. Ses conseillers et sa
boite de com’ (française comme pour tout le monde) ont du beaucoup se creuser la tête pour lui permettre de trouver un élément de langage qui lui permettait de museler son opposition, de marginaliser ses alliés et ainsi gagner les prochaines échéances. La baraka vient des islamistes maliens d’Ansar Dine et ceux de Boko Haram du Nigeria. Oui, pour la sécurité du pays et la guerre internationale contre le terrorisme, il fallait élargir le gouvernement. Et on nomme 32 ministres dans l’un des pays les plus pauvres de la planète malgré son uranium et son pétrole. Je sais que vous trouvez ça aberrant mais nous sommes habitués à être les « FOULOU BANDA » c’est-à-dire ceux qui
viennent après les derniers, littéralement en Sonrai : « ceux qui viennent après les fesses, après le pet… » D’autres traductions ne sont pas possibles ici.

Un petit conseil entre camarades :
Sans rien vous cacher, lorsqu’en 1993, pendant les vacances chez les grands parents à Harikanassou, j’avais découvert « Zaki », comme on surnomme Issoufou, et la verve de son lieutenant Bazoum, mais aussi le calme et le sens de la formule de son allié actuel « Hama plus » (Hama), j’étais comme la plupart des jeunes de ma génération, fasciné par leur niveau culturel et intellectuel. Mais là on est obligé de se dire les choses entre camarades. Le coup de nommer 36 Ministres pour lutter contre le terrorisme ne passe pas. Loin de moi de dire ou même de penser que le terrorisme n’existe pas dans la région. Mais je pense que les raisons de la radicalisation islamiste dans la sous-région sont tout sauf une question de gouvernement. En attendant que vous finissiez de vous

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