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Boko Haram, de la secte islamiste au groupe armé devenu menace régionale
Publié le mercredi 25 mars 2015   |  AFP


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© Autre presse par DR
Des membres de la secte Boko Haram


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Secte musulmane extrémiste à l'origine, le groupe nigérian Boko Haram, qui a juré d'empêcher le bon déroulement de la présidentielle du 28 mars, s'est mué en un mouvement armé affilié à l'organisation État islamique et menaçant les pays de la région.

Boko Haram signifie "l'éducation occidentale est un péché" en haoussa, la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria. Mais le groupe préfère se faire appeler Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (Groupe pour la prédication et le jihad).

Prônant un islam radical et rigoriste, Mohammed Yusuf, le fondateur, accuse les valeurs occidentales, instaurées par les colons britanniques, d'être responsables des maux dont souffre le pays. Il veut instaurer un État islamique.

Il séduit la jeunesse désœuvrée de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno (nord-est), avec un discours critique envers un régime nigérian corrompu, qui néglige le développement socio-économique de la région peuplée en majorité de musulmans.

Si ses prêches dans la mosquée attirent de plus en plus de fidèles dès les années 1990, on considère que Boko Haram est né en 2002, au moment où Yusuf commence à attirer l'attention des autorités.

- La répression militaire, un tournant -

En 2009, éclatent des affrontements entre Boko Haram et la police à Maiduguri. L'armée intervient en force, massacre 700 personnes et capture Mohamed Yusuf, exécuté sans jugement.

Le mouvement devient clandestin, ses cadres rescapés s'enfuient à l'étranger. "C'est à ce moment-là qu'ils sont récupérés par une mouvance jihadiste internationale qui va les convaincre de l'inutilité de la protestation pacifique", selon le chercheur français Marc-Antoine Pérouse de Montclos.

A leur sortie de clandestinité, les chefs de Boko Haram passent à un stade supérieur: il ne s'agit plus seulement de vouloir faire appliquer la loi islamique au Nigeria, il faut déstabiliser l’État avec une campagne de violences.

Abubakar Shekau, bras droit du chef exécuté, prend sa place à la tête de Boko Haram. S'ensuit une escalade de la violence, avec des dizaines d'attaques faisant plusieurs milliers de morts, prenant pour cible des écoles, des églises, des mosquées et des symboles de l’État et des forces de l'ordre, principalement dans le Nord-Est.

- Allégeance à l'EI -

Considéré par les États-Unis comme un "terroriste à l'échelle mondiale", Abubakar Muhammad Shekau a déjà été donné trois fois pour mort par les forces de l'ordre nigérianes, avant de réapparaître dans des vidéos.

L'enlèvement à la mi-avril 2014 de plus de 200 adolescentes d'un lycée de Chibok, dans l'État de Borno, confère une notoriété mondiale au groupe.

En août 2014, il proclame un "califat" dans les zones sous son contrôle, tout comme l'organisation jihadiste État islamique (EI) en a décrété un dans les régions qu'elle a conquises à cheval sur l'Irak et la Syrie.

Boko Haram engrange les conquêtes territoriales dans le Nord-Est. Début mars, il franchit une étape supplémentaire en faisant allégeance à l'EI, qui accepte.

- Des liens avec l'étranger -

Selon des diplomates, des membres de Boko Haram se seraient entraînés auprès de combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali en 2012-2013. Washington a également affirmé qu'il existe des liens entre les deux organisations.

En termes de financement, Boko Haram reçoit le soutien des fidèles dans les mosquées et s'approvisionne aussi en attaquant des banques et des bases militaires. Ce qui lui permet d'enrôler des centaines de jeunes déshérités pour aller au combat.

Mais, début février, la pression militaire de plus en plus forte de Boko Haram sur les frontières camerounaise, nigérienne et tchadienne, entraîne une vigoureuse réaction de l'armée du Tchad, la plus aguerrie et la mieux équipée de la région.

Le Niger intervient aussi, l'armée nigériane réagit enfin: Boko Haram, repoussé des zones frontalières, perd la plupart des localités enlevées ces derniers mois, selon les autorités nigérianes. Mais, à la veille des échéances électorales, il lui reste une arme terriblement efficace pour terroriser les civils: les attentats-suicides qui ciblent les lieux très fréquentés comme les marchés et les gares routières.

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