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Vers une implosion du MODEN LUMANA ?
Publié le vendredi 30 aout 2013   |  lepays


Assemblée
© aNiamey.com par DR
Assemblée nationale de cote d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ère session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de CI, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013 Photo(Hama Amadou, Le président de l’assemblée nigerienne)


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En Afrique, de manière générale, les coalitions politiques survivent très difficilement aux moindres couacs et parfois meurent sitôt après leur naissance. L’exemple du Niger en est une parfaite illustration. En effet, tout est parti du partage du « gâteau » après l’élection à la magistrature suprême du président Mahamadou Issoufou, une élection fort appuyée par le Moden Lumana de Hama Amadou, l’actuel président de l’Assemblée nationale.

Hama Amadou, en posant cet acte, a filé du mauvais coton

Aujourd’hui, Hama Amadou et son parti s’estiment lésés du fait que les portefeuilles ministériels qui leur ont été octroyés à l’issue de la formation du gouvernement d’union nationale sont insuffisants en nombre et en importance et invitent par conséquent leurs ministres à démissionner. Cette invitation à la démission est balayée du revers de la main par l’actuel ministre des Mines. Ce clash aurait pu fragiliser la majorité au pouvoir ; or, c’est au sein du MODEN LUMANA que la fracture a eu lieu. Plusieurs ministres lumanistes ont rejeté en effet la consigne de leur parti et sont restés au gouvernement. En fait, Hama Amadou, en posant cet acte, a filé du mauvais coton car, quand on fait de quelqu’un un roi, il faut éviter de lui rappeler cela à tout bout de champ et savoir avoir le triomphe modeste. Aujourd’hui, comment résoudre ce problème, étant donné que la boîte de Pandore est ouverte ? Il faut craindre une crise de longue durée au sein du MODEN LUMANA. Comparaison n’est pas raison mais en Europe, les crises de ce genre sont très rares. En Afrique, elles posent la problématique de la compréhension même de la politique. Sous nos tropiques, on aime à parler de bonne gouvernance, de patriotisme, de civisme alors que bien des hommes politiques n’en donnent pas l’exemple dans leurs propos et dans les actes qu’ils posent. En réalité, les considérations alimentaires priment sur tout. En tout état de cause, le parti de Mahamadou Issoufou étant majoritaire à l’Assemblée nationale, Hama Amadou devrait comprendre que son poste de président de l’Assemblée est un poste de compromis politique et non de « mérite politique ». Il est à ce poste parce que son parti a soutenu Mahamadou Issoufou à l’élection présidentielle. En demandant aux ministres issus de son parti de démissionner du gouvernement, lui-même devrait donner le bon exemple en renonçant au perchoir puisqu’il y est au nom de la coalition qui a amené le président Issoufou au pouvoir.

Cette crise au sein du parti MODEN LUMANA pourrait aussi entraîner son implosion, même s’il est vrai que Hama Amadou n’a pas encore dit son dernier mot

En effet, c’est comme l’éléphant qui demande à la fourmi d’adopter un régime alimentaire parce que l’environnement est en péril, oubliant que lui-même constitue la plus grande menace pour la végétation. On s’interroge d’ailleurs sur l’ampleur des conséquences de cette décision du MODEN LUMANA de Hama Amadou qui promet un congrès extraordinaire pour les semaines à venir. Un congrès au cours duquel, selon le parti, les « traitres » devront choisir leur camp. Ce qui veut dire : renoncer au gouvernement ou quitter le parti. Un congrès qui promet donc d’être chaud puisque les ministres concernés ne semblent pas de cet avis et promettent de se battre pour rester dans le parti Lumana. Reste à voir comment Hama Amadou va éteindre cette crise que traverse son parti. A y voir de près, le parti de Hama Amadou risque de sortir grand perdant. Ce d’autant que le président de la République peut légalement dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des élections anticipées. Cette crise au sein du parti MODEN LUMANA pourrait aussi entraîner son implosion, même s’il est vrai que Hama Amadou n’a pas encore dit son dernier mot et qu’il pourrait bien refaire parler de lui dès l’ouverture de la prochaine session parlementaire d’octobre prochain où l’on jugera du poids réel de la nouvelle opposition qu’il veut incarner.

Ben Issa TRAORE

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