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Relation Issoufou – Hama A malin, malin et demi : on ne s’entend pas, on reste ensemble
Publié le samedi 2 mars 2013   |  tamtaminfo


Le
© Autre presse
Le Président de l’Assemblée nationale, SEM. Hama Amadou


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Tel semble être le jeu auquel jouent les 2 principales formations politiques au pouvoir. Tout le monde est au courant que la bonne entente du début a fait place à un déchirement quasi apparent entre le PNDS et le Lumana FA. Mais vraisemblablement, personne ne veut endosser la lourde responsabilité de la cassure.

Pourtant, en sourdine chacun affûte ses armes, noue ses contacts et se pare à toute éventualité, l’idée étant de ne pas se laisser surprendre. Dans le même temps, nous apprenons aussi qu’une rencontre de haut niveau entre le président de la République et celui de l’Assemblée nationale a eu lieu pour échanger sur les divergences qui vont crescendo. A en croire nos sources, les 2 patrons de l’Etat se seraient quittés sans trouver une solution au désaccord. Notamment le débauchage de militants, la gestion des affaires publiques, le partage des postes de responsabilité, les coups bas liés à la « fabrication » de dossiers sur les alliés, l’attribution des marchés publics entre autres.

De tout cela, Issoufou Mahamadou et Hama Amadou n’auraient eu d’accord que sur un remaniement du gouvernement. Là-dessus les deux personnalités sont sur la même longueur d’onde. Précisons que ce remaniement est attendu depuis longtemps par l’opinion et on le prédisait même pour juste après le 2ème anniversaire du régime le 07 Avril prochain. Mais selon nos informations ; les 2 hommes ont accordé leurs violons pour le faire avant. Evidemment, ça reste à vérifier.

Pourquoi, Hama Amadou est-il mécontent ? Globalement, la manière dont le pays est géré ne convient pas au président du Lumana Africa. L’homme ne s’en est d’ailleurs jamais caché avec ses discours musclés à l’hémicycle. Il y a aussi, le débauchage des lumanistes par le parti du président Issoufou. Le mécontentement des militants du Lumana n’ayant pas accédé à des postes de responsabilité et des opérateurs économiques qui se sentent marginalisés dans l’attribution des marchés publics de l’Etat. Tout cela pèse sur le président Hama à qui certains militants reprocheraient de ne pas les défendre à juste titre.

Mais ce qui risque d’être la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase est sans doute cette prétendue affaire de dossier concocté sur le dos du président de l’Assemblée nationale concernant sa gestion de la primature sous l’ère Tandja. Des informations non officielles évoquent le chiffre hallucinant de 7 milliards 500 millions que demanderait à justifier l’inspection menée à la primature sur la période où le président Hama y siégeait. Hama Amadou aurait confié à ses proches qu’il a demandé d’être en possession de ce dossier et qu’il exigerait que toute la lumière soit faite sur la question.

Pourquoi le PNDS réagit-il ainsi vis-à-vis de son allié ? Tout le monde se rappelle comment le président Issoufou rendait constamment hommage à son allié Hama tout au long de la 1ère année de son mandat. Bien avant le 2ème tour des présidentielles ayant consacré sa victoire, le candidat Zaki disait toujours « avec le Lumana et son président à nos côtés, la victoire est garantie » Des paroles de candidat ? Peut-être ! Mais même après son investiture en tant que président de la République du Niger, Issoufou a continué à honorer son allié Hama. Lors de la présentation officielle des voeux du nouvel an 2012 à la présidence, ne disait-il pas du président de l’Assemblée que c’est un homme d’Etat à qui revient en partie le mérite du remarquable travail abattu par le parlement ?

Mais alors, qu’est-ce qui s’est réellement passé pour qu’on en soit un an plus tard à un cheveu de la rupture ? Ils ne sont pas nombreux les Nigériens à avoir la bonne réponse à cette question. Cependant, 2 certitudes demeurent : la confiance n’est plus au rendez-vous non pas forcément entre les patrons de l’Etat mais entre leurs partis politiques respectifs et les élections de 2016 ne sont pas totalement étrangères à la guéguerre.

La confiance n’est pas au rendez-vous. Rien d’étonnant que le PNDS-Tarayya ne dorme pas sur ses lauriers avec Lumana Africa pour allié de surcroît dont la majorité dépend largement. D’abord, à quelques exceptions près toute la lutte politique de ce parti s’est faite contre le MNSD-Nassara dont Hama Amadou était le second après Tandja. A tort ou à raison, on a toujours pensé que Hama est la tête pensante du MNSD et que c’est lui qui déjouait les plans des adversaires dont le PNDS. Cela a bien créé un certain désamour et pour d’ailleurs arriver au pouvoir, le parti de Mahamadou Issoufou a dû contribuer à ‘’neutraliser’’ Hama Amadou en le destituant de la primature avant de l’envoyer en prison de mèche avec son parti de l’époque, le MNSD-Nassara. Comment faire pleinement confiance à un humain à qui on fait subir autant de malheurs ?

Personne ne doit demander cela à un parti politique, pas même à un homme. N’empêche, le destin a voulu que l’orient et l’occident se retrouvent, libéralisme et socialisme contractent mariage. Et puisqu’on est ensemble, il faudra tout au moins faire montre d’un semblant de confiance et de sincérité. Cela est valable d’un côté comme de l’autre. Mais le mirage a beau duré, la réalité finit toujours par prendre le dessus. Au vu du passé récent avec son adversaire d’hier devenu allié du jour, le Lumana préfère rester sur ses gardes. Les premiers mots « ne vous en prenez pas au gens du MNSD-Nassara » de Hama Amadou à l’intention de ses militants et sympathisants éveillent, tout naturellement, les soupçons du parti socialiste. La politique étant un ring de violence, pas question de se laisser surprendre par le coup de celui d’en face. Et peut-être que de la défensive on a franchi la barre de l’attaque. Mais là n’est pas tellement la question de l’heure. Maintenant il faut déterminer si le moment est venu ou non de se quitter.

Pourquoi personne ne veut endosser la responsabilité d’un éventuel éclatement ? Beaucoup de Nigériens ont été nourris d’espoirs, avec la MRN au pouvoir. Alors, qui peut accepter le sacrifice d’être le bouc émissaire du risque une nouvelle instabilité politique ? À vrai dire personne. Donc chacun tente de pousser l’autre à l’exaspération au risque d’encaisser la foudre populaire. Le plus curieux, c’est que la classe politique dans son ensemble est convaincue que la dernière chose dont le Niger a besoin est une énième crise politique qui pourrait être celle de trop. Mais les appétits et les gourmandises n’empêchent pas de mettre l’intérêt supérieur de la nation au devant de tout.

Lumana ne peut pas faire profil bas au profit du pays, le PNDS ne peut pas accepter d’encaisser les coups pour la bonne cause et éviter au Niger des incertitudes et dans son coin, l’ARN joue au pyromane entre les 2 alliés au détriment de l’intérêt général. Où allons-nous avec une telle génération de politiciens incapables de se surpasser pour le bien de leur propre pays ? Rien ne peut justifier la présente tension qui pèse sur le Niger. Le parti rose qui est au pouvoir, au lieu de se soucier de sa lourde responsabilité ne pense qu’aux élections de 2016 alors même que le mandat actuel n’en est qu’à sa moitié.

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