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Prochaine session de l’Assemblée Nationale : Entre motion de censure et de défiance
Publié le vendredi 6 septembre 2013   |  L'Evènement


L’ex-premier
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo
L’ex-premier ministre malien Modibo Sidibé, en tournée dans la sous-région, reçu en audience, par SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger
Vendredi 12 avril 2013. Niamey (Niger). Modibo Sidibe en visite


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Depuis le «départ forcé» de Hama Amadou et une partie de son Lumana de l’alliance « Guriste », les choses semblent bouger entre le PNDS et le Lumana. A en croire nos informations, c’est un branle-bas de combat que se livrent les deux camps dont l’ultime bataille se déroulera à la prochaine session de l’Assemblée nationale.

En toile de fond, le dépôt d’une motion de censure par l’opposition politique avec le soutien du reliquat du Lumana FA pour mettre Issoufou en cohabitation. Puis une motion de défiance de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN) avec pour objectif principal, le débarquement de Hama Amadou du poste du président de l’Assemblée nationale.
En prélude à cette session d’octobre qui risque d’être «octobre rouge» pour un des protagonistes, les deux anciens alliés peaufinent des stratégies dont la plus délicate est d’avoir les faveurs des députés dans le but de surprendre l’adversaire. C’est dans cette dynamique que le camp Issoufou a vite fait, à travers le réaménagement technique du gouvernement, de remettre à Amadou Boubacar Cissé, ce dont on l’a dépouillé quelques jours plutôt, à savoir le volet Aménagement du territoire et le développement communautaire pour que la « Zakat » de Ousmane ne bascule pas dans le camp de Hama Amadou.
En outre, le « Guri », fort du recrutement de Albadé (plus tazarthiste que lui tu meurs), tente d’utiliser ce dernier afin d’avoir le maximum de députés ARN aux côtés du pouvoir. Le porte à porte a déjà commencé. Hama Amadou n’est pas resté arme au pied. Et comme il aime le dire qu’il «est plus dangereux à l’opposition qu’au pouvoir », il lorgne déjà du côté de ses anciens amis de l’ARN pour trouver de l’aide afin de laver «l’affront» qu’il a subi de la part de son ami Issoufou qui l’a une fois de plus surpris, comme ce fut le cas lors de la motion de censure de 2007, en dégainant avant lui.
Au regard de ce branle-bas, on peut affirmer que, qu’elle qu’en soit l’issue du vote de la motion de censure ou de défiance, le Niger renouera avec l’instabilité politique.

De la motion de censure
A en croire nos informations, des réflexions allant dans ce sens sont très avancées au niveau de l’opposition pour faire tomber le gouvernement de «large ouverture» qui semble aujourd’hui diviser la classe politique nigérienne. L’opposition se frotte déjà les mains. Et fort du vote de la loi sur le statut du personnel des douanes, elle entend avec l’arrivée du Lumana et ses partisans issus des autres partis de la mouvance présidentielle, rééditer l’exploit en mettant à mal le pouvoir par un dépôt d’une motion de censure.
Toutefois, l’opposition regroupée au sein de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN) est consciente que théoriquement, dans la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, avec notamment le départ du Moden FA Lumana de la mouvance présidentielle, elle ne dispose pas d’une majorité assez suffisante pour renverser le gouvernement.
Officiellement, les deux groupes parlementaires comptent un total de 55 députés (ARN 30 députés et Lumana 25 députés).
C’est pour cette raison qu’elle tentera de chercher à rallier à sa cause certains députés de la mouvance présidentielle.

De la motion de défiance
Cette possibilité, apprend-on, est en train d’être explorée au niveau de la majorité au pouvoir pour destituer le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, dont le parti vient de tourner dos à son principal allié, le PNDS-Tarayya. C’est l’article 89 de la Constitution qui stipule « (…) qu’En cas de crise de confiance entre le président de l'Assemblée nationale et les députés, celui-ci peut être destitué. L'initiative de la destitution est signée par la moitié des membres composant l'Assemblée nationale. La destitution est adoptée à la majorité des deux tiers (2/3) des députés...».
Mais quelles chances dispose la MRN pour dégommer le président actuel de l’Assemblée nationale, dont le seul tort est d’avoir claqué la porte de l’alliance qui l’a porté au perchoir?
Le moins que l’on puisse dire est que les chances de la MRN pour atteindre ses objectifs s’avèrent minces.
En effet, l’alliance dispose d’une majorité théorique de 58 députés, selon la déclaration rendue publique la semaine dernière par le Bureau exécutif national du PNDS Tarayya.
Ainsi, le groupe parlementaire ANDP/Zaman Lahiya dispose de 8 députés; le groupe des Démocrates 13 députés et le gros lot se retrouve au niveau du groupe parlementaire PNDS avec 37 députés.
Mais ces chiffres sont loin de correspondre au chiffre de 76 députés correspondant à la majorité des 2/3 requise pour destituer un président de l’Assemblée nationale.
Aujourd’hui, la question est de savoir, où est-ce que la MRN compte trouver un minimum de 18 députés nécessaires à l’aboutissement de ce projet de destitution de Hama Amadou ?
Cette question vaut son pesant d’or car, à en croire nos sources, les députés du MNSD qui avaient rendu publique une déclaration favorable à la formation de ce nouveau gouvernement seraient rentrés dans les rangs.
La MRN devra donc user d’une diplomatie efficace et d’une politique dont elle seule a le secret pour faire rallier des députés à son entreprise.
De son côté, le président de l’Assemblée nationale aura deux options à mettre en œuvre devant cette situation.
Présenter sa démission dès l’ouverture de la prochaine session de l’Assemblée nationale, ce qui lui permettra d’échapper à l’humiliation qui pourrait découler d’un éventuel vote favorable de cette motion de défiance ou bien se maintenir à son poste au vu de la difficulté apparente que constitue la composition d’une majorité de 2/3 pour le faire partir de son fauteuil, ce qui risque de le réconforter d’avantage. C’est en ce sens que la prochaine session constitue à n’en point douter celle de tous les enjeux pour le président de l’Assemblée nationale et président du Lumana FA et le Premier ministre, Chef du gouvernement. Alors, la question est d savoir qui de Hama Amadou et de Brigi Raffini sera emporté par l’une ou l’autre de motion ? La réponse sera connue à la prochaine session.
Mais au cas où aucune de ces motions n’arriverait pas à les emporter, la situation politique restera telle qu’elle et pendant ce temps, le pays continuera à vivre dans une instabilité sans précédent avec des coups bas dans le fonctionnement des institutions de l’Etat que les acteurs politiques échangeront dans les rapports.

Au vu de tout ce qui précède, on peut dire que la prochaine session de l’Assemblée nationale risque d’être houleuse et ce climat politique délétère s’accentuera si la classe politique, visiblement incorrigible, ne prend garde sur les risques qu’elle fait encourir à notre pays, du fait de son inconséquence.
Le départ de Lumana n’est pas une fin en soi au point de renvoyer aux calendres grecques les multiples problèmes qui assaillent les pauvres citoyens nigériens, confrontés aux inondations, à une menace acridienne et qui ne demandent que la sécurité, l’eau et leur pitance quotidienne en lieu et place de déclarations qui frisent parfois le ridicule et qui rappellent tristement le « Tazartché ».


Les « activistes » du Tazartché reprennent service
A la faveur de la situation née du départ du Moden Lumana de la mouvance présidentielle, certains analystes et autres commentateurs aux dents longues, tapis sous l’ombre de la société civile se sont réveillés de leur torpeur. Dans ce lot, se distingue surtout une catégorie de commentateurs qui ont fait leur preuve au plus fort moment du Tazartché au cours duquel, ils ont fortement contribué à la démolition de la démocratie nigérienne. Cette fois-ci, ils sont mis à contribution pour défendre bec et ongle, la formation du gouvernement d’union nationale tel que proposé par le Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou. Mais aussi et surtout, la mission de tirer sur tous ceux qui manifestent un point de vue différent. Ces opportunistes ont saisi l’occasion de se faire peau neuve pour soutenir cette fois-ci le « Guri » dans l’épreuve qu’il traverse depuis quelque temps.
Ainsi, comme au plus fort moment du Tazartché, la chaîne publique nationale s’arrange à accorder un temps d’antenne considérable aux « activistes » favorables au président de la République. Ces « activistes » qui, vraisemblablement se plaisent dans ce jeu, ont même ravi la vedette aux acteurs de la société civile qui se réclamaient proches de la mouvance présidentielle. Une situation qui traduit si besoin est, que certains acteurs de la société civile nigérienne se comportent comme de vulgaires marionnettes dont l’homme politique peut manipuler à sa guise. Comment peut-il en être autrement dans la mesure où, pour la plupart, ces acteurs sont sans emplois et donc résistant difficilement à l’appel du ventre. Comme quoi, le malheur des hommes politiques fait souvent le bonheur des acteurs de la société civile en perte de vitesse.

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