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Tillabéri/Visite du ministre de l’Equipement à Say : Un langage de fermeté devant l’énorme retard des travaux
Publié le lundi 9 septembre 2013   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le ministre de l`Equipement, Ibrahim Nomao en visite de terrain dans le département de Say


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Le ministre de l'Equipement s'est rendu samedi dernier dans le département de Say. M. Ibrahim Nomao était accompagné dans ce déplacement de son directeur de cabinet, du Secrétaire général, des conseillers techniques et plusieurs cadres centraux du ministère. Le ministre de l'Equipement est allé voir l'évolution du chantier d'aménagement et de bitumage de la route Say-Tapoa. Ces travaux lancés le 15 octobre 2009 pour un délai de 24 mois, ne sont toujours pas achevés. A la date du 31 août 2013, ils sont encore à 81% d'exécution, soit une consommation de délai de 194%. M. Ibrahim Nomao n'a pas caché son mécontentement face à cette situation. Il a demandé à situer les responsabilités. ''Et l'Etat prendra ses responsabilités'' a-t-il prévenu lors d'une réunion de synthèse avec les différents acteurs.

A son arrivée à Say, le ministre de l'Equipement et sa délégation ont été accueillis par le préfet du département, le maire de Say, les responsables départementaux des services de l'Etat concernés par ce chantier. La visite a débuté au PK 0 (point du démarrage du projet, soit un (1) km à l'entrée de la ville de Say). La délégation s'est ensuite rendue à la centrale de concassage au PK 24, avant de marquer un arrêt au niveau du pont sur le Goroubi. D'une longueur de 150 m, cet ouvrage a été entièrement financé et réalisé sur fonds propre de l'Etat, pour un coût de plus de 1,5 milliard de Francs.

Poursuivant sa route pour Tamou, la délégation a marqué un autre arrêt au PK 34, limite du tronçon déjà bitumé. A Tamou, c'est l'évolution des travaux de construction du pont sur le Diamangou (au PK 45), qui a retenu l'attention du ministre. D'après les explications fournies par le chef de projet, le taux de réalisation de cet ouvrage se situerait autour de 95%. Peu après, la délégation a continué jusqu'au village de Alambaré. Il s'agit à ce niveau de constater le ravinement, par les eaux de ruissèlement, de la chaussée en aval d'un ouvrage au niveau de ce village.

De retour à Say, le ministre Ibrahim Nomao a dirigé une réunion de synthèse avec les autorités administratives départementales, le chef du projet, les représentants de la mission de contrôle et du groupement d'entreprises en charge des travaux. Le ministre de l'Equipement a voulu savoir les raisons du retard inqualifiable enregistré dans l'exécution de ce projet. ''La route Say-Tapoa est devenue aujourd'hui un symbole ; c'est un projet vivement attendu par les populations, mais qui ne finit pas encore'' a-t-il dit dans son introduction. ''Il faut situer les responsabilités. Est-ce la capacité des entreprises qui est en cause, ou alors si c'est l'Etat, à quel niveau se situent ses responsabilités'' a-t-il ajouté.

D'après le chef du projet, les difficultés s'expliquent par divers raisons. M. Boubacar Matchanga a cité entre autres, la mauvaise organisation du chantier (durant ces travaux, trois directeurs de travaux ont été chassés), les pannes fréquentes du matériel, les grèves récurrentes sur le chantier, les difficultés de coordination avec le groupement d'entreprises.

A cela, il faut ajouter la non-transmission à temps du plan pour le stockage des explosifs utilisés dans l'extraction du gravier. Ce qui a amené le ministère des Mines à bloquer l'importation des produits. Ces responsabilités relèvent des entreprises. Du côté de l'administration, il faut signaler les difficultés avec les services de l'environnement, la question des indemnisations des propriétaires fonciers et celle de la redevance versée aux communes abritant les carrières. A tout cela, le chef du projet a ajouté les intempéries, avec notamment les saisons pluviales.

Mais d'après M. Boubacar Matchanga, le groupement d'entreprises a écopé d'une mise en demeure, lui intimant d'atteindre un taux d'exécution des travaux de 90% au 31 août 2013. A la date ainsi indiquée, ce taux n'est que de 81%. En outre, la fin des travaux a été fixée au 31 décembre 2013. Le représentant de la mission de contrôle, a émis des inquiétudes quant à la capacité du groupement d'entreprises à finir l'ensemble des travaux à cette date.

Pourtant, le chef du projet, a indiqué que les bailleurs de fonds ont clairement annoncé qu'au-delà de cette date, ils ne seront plus à côté de l'Etat dans l'exécution de ce projet.

Et le ministre de l'Equipement n'a pas passé par quatre chemins pour exprimer sa déception. ''Je ne suis pas satisfait de ce que je découvre sur ce chantier. A la lumière des explications qui m'ont été fournies et de ce que j'ai vu en tant que profane, je doute fort si l'entreprise sera à mesure de finir ces travaux dans les délais'' a déclaré M. Ibrahim Nomao. Il a déploré cette ''fâcheuse tendance'' à ne pas respecter les termes des contrats dans notre pays ; et interpellé les acteurs concernés par cette situation, à commencer par les techniciens. ''Si, c'est les calculs qui posent problèmes il faut le relever ou si c'est la capacité des entreprises qui est en cause, il faut aussi le savoir. Et il faut aussi dégager les responsabilités de l'administration'' a-t-il souligné.

Devant, la récurrence du manque de respect des délais contractuels sur plusieurs chantiers, le ministre Ibrahim Nomao a estimé qu'il faut même songer à établir ce qu'il a appelé la ''liste noire des entreprises''. ''On ne peut pas continuer à vivre le même problème. Si une entreprise ne respecte pas ses engagements, il faut tout simplement lui appliquer ce qui était prévu dans le contrat'' ajoute-t-il. Le ministre de l'Equipement a promis, que ses services vont se pencher sur ce cas. ''Et l'Etat prendra ses responsabilités'' prévient-il.
Il faut rappeler que le tronçon Say-Tapoa, objet des travaux a une longueur de 92 km. Les travaux ont exécutés par le groupement d'entreprises SGTI/ATP). Le coût total du projet est de 11.543.525.182 FCFA HT, repartis entre la BID (43%), l'OFID (46%) et le Niger (11%).

Mais si on ajoute les indemnisations et les exonérations, la participation de l'Etat du Niger atteint 33% du montant total. En termes de décaissement, sur les 11 milliards que coûtera ce projet, 8,5 milliards ont été déjà payés et un décompte de 250 millions est dans le circuit.

Malgré tout, les travaux piétinent. Le concasse du gravier n'a commencé qu'en décembre 2012 et certains matériaux comme le bitume, ne sont pas totalement sur place (11 containers en cours d'acheminement sur 30). En outre, sur les 92 km, seuls 34 ont été revêtus. Les responsables du projet, confient cependant que s'il y a la disponibilité du gravier et des autres matériaux, l'entreprise est en mesure de poser un km de bitume par jour.

Siradji Sanda, Envoyé spécial

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