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Comment sauver le Niger de la dérive ?
Publié le mardi 10 septembre 2013   |  Le Canard Déchainé




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Que chantent les lendemains au Niger ? Après moult scénarii imaginés par les analystes suite au départ du LUMANA FA de la mouvance au pouvoir, les élans et les ardeurs des uns et des autres semblent bien s’estomper, laissant la place à une sorte de mutisme martyrisant, comme celui qui attend la mort dans l’âme l’issue d’une affaire dans laquelle les données lui échappent.

En effet, dire avec exactitude à quoi rimeront les événements à venir serait hautement hasardeux, tant la réalité lucide des faits semble se présenter sous un autre visage, en tout cas, aux antipodes des résultats escomptés et attendus de tous les bords. La descente aux enfers prévue et calculée semble, s’il vous plait, ne pas avoir eu lieu. Seul désastre produit, cette crise de confiance qui désormais se matérialise par une rupture consommée, au grand dam des électeurs qui ont voulu et choisi d’être conduits par une alliance en laquelle ils croyaient fermement. Ainsi, on dira que la montagne a accouché d’une souris et l’arc-en-ciel a bu de ses couleurs l’eau qui devait huiler le moteur de la Renaissance.



Peut-on encore sauver les meubles ? Bien sûr que oui car les choses se passent entre gens civilisés, entre des acteurs politiques et même sociaux aguerris en la matière. Les choses se passent entre adultes qui ont désormais compris que la sauvegarde de ses intérêts, des intérêts des formations politiques qui vivent désormais les unes au dépend des autres. Si cela est perçu ainsi, il n’y aurait aucune animosité, aucun dérapage dans les joutes car, au moment où vous pensez avoir affûté vos armes, le frère en face, aurait agi de la sorte avec plus ou moins de tact. Tout est question de pragmatisme, de sa vocation à mieux imaginer les subterfuges que son adversaire.

Que pourrait-on alors sauver ou épargner ? Nous privilégierons le terme « épargner » et, à juste titre, on s’apercevrait inéluctablement qu’il y a plusieurs choses à épargner dans cette guéguerre au sommet. La toute première et peut être la plus tangible est « le peuple », les humbles et paisibles citoyens dont on a souvent tendance à instrumentaliser et à embarquer dans des combats qui desservent leurs intérêts. Un passé très récent nous rappelle cette pratique mesquine. Tant le PNDS que le LUMANA FA, tant l’opposition que la mouvance au pouvoir, le combat entre acteurs politiques ne doit nullement se transporter sur l’arène du peuple. Il faut l’épargner, épargner surtout la cohésion légendaire dont notre peuple a toujours témoigné. S’il vous plait, éviter d’insinuer que vous agissez dans ou contre l’intérêt de tel ou tel groupe. Notre pays n’a nullement besoin de telles pratiques. Surtout que le climat sécuritaire scabreux que nous vivons recommande davantage de cohésion entre les frères nigériens pour ne pas laisser la trappe aux agitateurs et autres marchands d’illusions. Il incombe donc aux deux ou plusieurs parties de se ressaisir, de mesurer leurs propos, de peser chaque mot avant de le lâcher. L’essentiel est que le peuple soit à l’abri des complots ourdis par les politiciens.

L’autre chose que nous nous devons de sauvegarder, c’est le cadre démocratique que nous venons de restaurer après d’âpres luttes. C’était hier et tous les acteurs qui feignent ignorer cet épisode ont souffert dans leur âme et même dans leur chair les affres de cette période d’usurpation de la légitimité citoyenne. Et, comme si nous faisons fi des leçons de l’histoire, ce sont les mêmes acteurs déstabilisateurs de l’ordre démocratique et républicain que nous cooptons dans nos rangs. C’est dire que tout est parti comme si les vieux démons tortionnaires des valeurs citoyennes, républicaines, démocratiques et des Droits Humains ont refait surface. Chez nous on dit que « La marmite habituée à cramer, cramera inévitablement ». Il y a donc lieu, au moment où les joutes s’ouvriront, de penser d’autres façons de faire, des façons autres que celles qui nous présenteront aux yeux du monde comme les artisans de l’éternel recul. Certes, nous aurions reculé si jamais nous n’arrivons pas à épargner notre cadre démocratique de nos agissements. Cependant, nous aurions davantage reculé s’il faut encore et encore rebâtir les bases de nos institutions. Pour ce faire, il y a lieu d’ores et déjà, de penser aux différents organes et aux mécanismes assainis et démocratiques de règlement de conflits que nousmêmes avions mis en place. En effet, en même temps que les joutes se corseraient, il faudrait activer les différents cadres de dialogue et de concertation pour que nous ne donnions au monde l’image lamentable des gens qui s’arc-boutent derrière des positions. A chaque fois que naît une crise, il faut la panser dans un cadre de dialogue ; c’est cela la seule façon d’épargner et de sauvegarder notre cadre démocratique. Car, si jamais les choses donnent l’impression d’être bloquées, elles seraient forcément débloquées et peut être pas de la manière la plus souhaitable pour la pérennité de nos institutions démocratiques. Dieu aime le Niger et nous pensons que cette foisci, il n’acceptera pas que ce pays recule sous les agissements d’une poignée d’acteurs égoïstes, égocentriques et boulimiques dans leur vision.

Une toute dernière chose qu’il faudrait sauvegarder, c’est notre sécurité face à toutes ces menacent qui dorment tant à nos frontières qu’à l’intérieur même de notre pays. Et, la seule façon de le faire est de veiller à la cohésion de nos forces de défense et de sécurité. Aucun bord, aucune partie ne doit en faire usage contre l’autre comme ce que nous avions l’habitude d’observer en tant de dérapage Les forces de l’ordre sont nationales et à ce titre, elles doivent non pas être instrumentalisées mais consolidées pour qu’elles puissent bien remplir leur rôle. Nous devons les doter des moyens efficaces et des conditions adéquates à la taille des sacrifices qu’elles consentent au prix de leur vie. Dans nos joutes, nous devons continuer à leur montrer que cela n’entame en rien notre soutien à leur égard. Elles doivent se sentir soutenues par tout le peuple car si jamais nous leur donnons l’impression de nous déchirer alors même qu’elles sont sur le terrain des opérations, cela pourrait les vexer et desservir leurs efforts.

La cohésion de notre peuple sous son grand vocable de « L’unité nationale », le fonctionnement normal de nos institutions démocratiques et la cohésion de nos forces de défense et de sécurité sont des facteurs fondamentaux pour la marche normale de notre pays. Attention à ne pas y toucher car l’histoire est toujours, avec elle le peuple qui est devenu de plus en plus vigilant. En effet, celui par qui la chose arrive n’a plus désormais aucune chance pour l’avenir. La démonstration a été faite bellement avec le tazartché du Président Tandja Mamadou.

Bizo

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