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Le printemps des incertitudes et inquiétudes politiques
Publié le jeudi 12 septembre 2013   |  Canard déchaîné




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Au Niger, tout le monde est inquiet. A commencer par le pouvoir, ensuite l’opposition, les forces à cheval entre les 2, ceux et celles qui sont loin de l’arène politique, la Société dite civile bref, nous sommes en plein dans le printemps des inquiétudes politiques. Et tout cela pourquoi ? Parce que les uns veulent rester au pouvoir tandis que les autres aspirent à y venir. De quoi demain sera-t-il fait ? Nul ne le sait et tous paniquent.

Comment diriger un pays démocratique sans les partis politiques ? C’est l’équation que le président Issoufou tente de réussir, et comment ! Pourtant, la jeune histoire politique du Niger est là pour donner une réponse cinglante à cette interrogation. Feu Baré Maïnassara a voulu diriger sans les partis politiques, ça n’a pas marché. Récemment, à travers le monstre Tazartché, l’ancien président Tandja Mamadou a aussi tenté d’écarter les formations politiques de la gestion du pouvoir après 10 ans de magistrature suprême dans la légalité démocratique, il a lamentablement échoué. Pourquoi, le président Issoufou réussirait là où tous ceux qui avaient essayé avant lui ont échoué ? La réponse est toute simple : ses prédécesseurs n’ont pas le PNDS-Tarayya et leurs partis politiques n’étaient pas à la hauteur d’une telle manoeuvre. Cela se comprend très facilement.

En moins de 2 années d’exercice du pouvoir, le parti rose a réussi à ‘’déchirer’’ ses principaux adversaires politiques. Le MNSD-Nassara, parti locomotive de l’opposition est presque en lambeau. Son bureau politique est profondément divisé et l’hémorragie s’attaque à ses tentacules. La section de Niamey est touchée de plein fouet, son vice-président, Tamboura Issoufou, est destitué de la présidence de la coordination du 5ème Arrondissement par l’aile Amadou Salifou très proche du pouvoir. Evidemment, l’intéressé est d’accord et le bras de fer est déjà engagé. A l’intérieur, la section MNSD de Zinder est aussi divisée. D’un côté Alma Oumarou et ses partisans, de l’autre, ceux qui restent fidèles au bureau politique national. D’autres régions sont également dans une situation similaire. Le MODEN FA n’est pas non plus épargné.

Le parti de Hama Amadou a assisté impuissant à la dissidence de son vice-président, Habi Mahamane Salissou et son Secrétaire général, Omar Hamidou dit Ladan Tchiana, qui ont préféré prendre le chemin du pouvoir pendant que le MODEN FA s’en éloigne. Ils ne sont pas seuls, Haoua Yahaya Baré, Mano Agali sont avec eux dans le même lot et la liste n’est pas close. Avec le Conseil des ministres de vendredi dernier, d’autres militants du parti sont reconduits à des postes de gouverneurs des régions. Quant on sait que tous les ministres du MODEN FA ayant suivi le mot d’ordre du parti ont été remplacés, le maintien de certains gouverneurs suppose qu’ils font allégeance au régime. Même si jusque-là, le parti de Hama Amadou parvient à garder intact sa force parlementaire, il n’en demeure pas moins les lendemains sont incertains.

Première victime de l’arrivée du PNDS au pouvoir, le CDS-Rahama tente de panser ses plaies dans le silence. Le cas Abdou Labo a mis très à mal le parti aux couleurs vertes dans son organisation, sa hiérarchie, sa cohésion et menace même son existence. Depuis 2011, le parti de Mahamane Ousmane est non seulement divisé mais il n’en finit pas avec les procès liés à l’exclusion des Abdou Labo. Le cas CDS fait école pour les autres formations qui hésitent à s’engouffrer dans un océan judiciaire par l’exclusion des dissidents. Et à en croire Mohamed Bazoum, le CDS n’en a pas fini avec la dissidence de ses militants. Au cours d’une conférence de presse, le président par intérim du PNDS a affirmé que des militants du CDS ont rasé le mur pour entrer dans le 2ème gouvernement de la septième république et n’eut été « la gentillesse » du parti socialiste, ces militants verts qui ne sont « pas des moindres » selon Bazoum allaient rejoindre la renaissance dans sa croisade.

Ainsi, après le printemps arabes, les 2ème, 3ème et 4ème formations politiques du Niger vivent aussi le printemps et risquent de rencontrer d’énormes difficultés. Le PNDSTarayya, réussira-t-il son coup ? Il l’a déjà gagné en partie, la question est donc mal posée. La bonne question est : le PNDS, après les batailles remportées peut-il gagner la guerre ? En tout cas, rien ne le laisse présager et d’ailleurs, s’il faut parier, on ne misera pas son argent sur le parti rose. Il est en effet, difficile voire impossible de vaincre tous les géants de la politique parce qu’on a le pouvoir. Que se passera t-il alors ? Difficile à prédire ! Ce qui est sûr, c’est que le parti au pouvoir va continuer ses manoeuvres, il va bien secouer ses cibles mais cela finira par s’arrêter car c’est tout le système démocratique qui subira le choc.

Et c’est justement dans ce système que se trouve le parti rose. Donc, ce dernier risque de subir les impacts de ses propres manoeuvres. Et au finish, c’est le Niger qui en payera la facture.

Ibrahim YERO

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