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Saison i (1ère partie) grandeur et misere du mnsd
Publié le vendredi 13 septembre 2013   |  tamtaminfo.com


Seini
© Autre presse par DR
Seini Oumarou Chef de file de l’opposition politique


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Le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD) Nassara, l'un des plus grands partis politiques du Niger de ces 20 dernières années, vit l'une de ses plus grandes crises de toute son histoire avec la fronde actuelle de certains de ses dirigeants consécutivement à la formation du gouvernement d'union nationale.

En effet, comme vous le savez, le Président de la République, soucieux de la stabilité politique et institutionnelle du Niger, avait pris langue avec le président du MNSD Nassara, Seini Oumarou, pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. Pendant plusieurs mois, des deux côtés, on avait travaillé, nuit et jour, pour parvenir à un accord raisonnable, dans l'intérêt supérieur du pays. Tout semblait aller sur des roulettes quand, patatras, les démons de la discorde et les jeux d'intérêts personnels vinrent se substituer aux bonnes intentions du Président de la République pour faire capoter, finalement, l'union sacrée tant espérée par les populations nigériennes, pour une fois, fières de constater la maturité de leurs dirigeants politiques à l'aune des défis patriotiques à relever. Le MNSD n'est pas sorti indemne de cette tragédie, car, son avenir risquerait de s'écrire, dorénavant, en pointillé. Dans une série d'articles, nous tenterons de retracer les heures de gloire, mais aussi les moments sombres que connu ce géant de la scène politique nigérienne qu'est le MNSD Nassara, dorénavant en voie de phagocytose avancée.

Au commencement était la Conférence Nationale.

Le MNSD Nassara est l'héritier direct de l'ancien parti-Etat qui remonte à la Deuxième République du Général Ali Saibou, suite à la mort, en 1987, du Général Seini Kountché, qui inaugurait l'heure de la perestroïka nigérienne appelée la décrispation. Malheureusement pour la Deuxième République, les vents de liberté et de démocratie qui avaient soufflé à l'Est avec la chute du Mur de Berlin en novembre 89, ne pouvaient épargner les côtes africaines. Et dès le début des années 90, dans le sillage du discours historique de la Baule du Président français, François Mitterrand, qui disait : '' Démocratisez vos systèmes politiques et vous aurez l'aide spontanée et généreuse de la France !'', en d'autres termes, l'aide publique française sera conditionnée aux avancées démocratiques de chaque nation, on assista à la contestation populaire des régimes d'exception ou de partis uniques qui étaient la règle sur le continent africain.

Chez nous au Niger, ces aspirations démocratiques avaient abouti, dans un premier temps, à la proclamation du multipartisme intégral, et ensuite, comme un peu partout en Afrique francophone, à la convocation d'une Conférence Nationale, le 29 juillet 1991. Incapable de faire face aux pressions estudiantines et syndicales, le régime d'Ali Saibou avait été contraint de convoquer cette importante assemblée des forces vives de la Nation, prélude automatique de la mort du MNSD parti-Etat. Les 1200 délégués, durant trois mois, tentèrent de faire, essentiellement, le procès de l'ordre ancien, incarné par le MNSD, affublé du patronyme Nassara qui signifie en Arabe ''victoire''. Certains conférenciers, principalement, les syndicats estudiantins et les partis politiques nouvellement créés, avaient même souhaité la suppression pure et simple du MNSD Nassara afin de mettre tous les partis politiques sur le même pied d'égalité, en termes d'implantation dans le paysage politique nigérien.

Mais ce voeux resta pieux devant la combativité dont sut faire preuve un certain … Hama Amadou que la majorité des Nigériens découvrait à cette époque. Un destin était né de cette épreuve. Cahincaha le MNSD sortit de cette grande épreuve de Conférence Nationale, certes, apparemment esquinté, voire affaibli, mais c'était sans compter avec les énormes ressources de son potentiel de nuisance qui était demeuré intact, car les conférenciers avaient oublié de le dépouiller des fruits de ses rapines lorsqu'il était aux affaires, c'est-à-dire tous ses moyens financiers et matériels. Certes, les conférenciers avaient réussi à écourter le mandat de Ali Saibou, ensuite à faire de lui un Président de pacotille flanqué d'un gouvernement de transition qui détenait la réalité du pouvoir.

Malgré la dure période de transition post-Conférence Nationale caractérisée par une grande raréfaction de ressources financières du fait de la suspension de l'aide internationale, le MNSD Nassara, après quelques temps, se remobilisa, fort de son avance historique sur ses concurrents pour battre campagne même dans les hameaux les plus éloignés du Niger. Une évidence demeurait : au sortir de la Conférence Nationale et de la transition qui l'avait suivie, le MNSD Nassara était resté le plus premier parti politique du Niger. C'est donc sans surprise qu'il fit le plein de députés aux premières législatives démocratiques, avec 29 députés sur 83, et son candidat aux présidentielles arriva en tête du scrutin, à l'issue du premier tour.

Comment faire alors pour ne pas rendre vaine la Conférence Nationale et ses importantes recommandations pour l'avenir politique du Niger avec le retour au pouvoir, démocratiquement, les tenants de l'ordre ancien, c'est-àdire le MNSD Nassara ? Il était évident qu'un Mahamane Ousmane, sorti du néant, qui s'était, quelques années plus tôt, en vain, battu comme un chiffonnier, pour obtenir un strapontin ministériel dans le gouvernement d'Ali Saibou, ne pouvait guère peser lourd, face au candidat expérimenté et populaire du MNSD Nassara, un certain Tandja Mamadou, ancien membre des années de chape du Conseil Militaire Suprême (CMS) qui exerça le pouvoir au Niger de 1974 à 1987. C'est alors que les forces démocratiques qui s'étaient battues pour l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit s'étaient retrouvées dans l'obligation morale et principielle de soutenir le candidat de la CDS Rahama qui incarnait, à cette époque, l'espoir du changement à travers l'Alliance des Forces du Changement (AFC).

Grâce à cette grande coalition composée de près d'une vingtaine de formation politique, le candidat du changement l'emporta au second tour contre celui de l'immobilité et du passé, condamnant du coup le MNSD à inaugurer son ère démocratique par l'opposition. Dix huit mois après, l'AFC s'étant effiloché avec le départ du PNDS en Septembre 94, le MNSD Nassara, comme le phénix, renaquit de ses cendres avec la toute nouvelle recomposition politique suite aux législatives anticipées de janvier 95. Mais cela c'est une autre histoire que vous lirez, plaise à Dieu, dans notre prochaine parution ! Dossier réalisé par Adamu Bako, Melvin Draman, Ousseina A.C, Ayouba Karimou et Zak

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