Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Niger    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles



Comment

Politique

Rentrée parlementaire : la session des pièges politiques
Publié le mardi 17 septembre 2013   |  Le Canard Déchainé


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée Nationale : journée parlementaire sur les lois des Règlements budgétaires


 Vos outils




Depuis le retrait de son parti politique du gouvernement et de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), personne n’a entendu Hama Amadou souffler mot de la vie politique du pays en publique. Les uns disent qu’il réserve « l’artillerie lourde » pour l’ouverture de la session parlementaire le mois prochain. Les autres eux, jouent la prudence et essayent de ne pas se hasarder à vouloir prédire les actes du président du MODEN FA et de l’Assemblée nationale.

Tant Hama Amadou est imprévisible. Il n’est jamais là où on l’attend et avant qu’on ne le rattrape de là où il se trouve, il est déjà parti.



Qu’à cela ne tienne, dans la situation actuelle de notre pays, on ne peut s’empêcher de tenter de situer l’une des personnalités les plus importantes de la politique nigérienne. Alors, que sera la prochaine session du parlement ? Quelques pistes de réponse

Le discours tant attendu

Il est difficile d’imaginer, le président de l’Assemblée nationale discourir à l’ouverture de la session parlementaire d’Octobre sans parler de la situation politique du pays. En homme d’Etat il évitera sans doute de parler des relations conflictuelles de son parti politique avec le parti au pouvoir. Mais cela ne peut l’empêcher de porter des critiquer sans complaisance aucune la situation politique délètère qui s’est installé au cours de l’intersession. Surtout que la proposition de gouvernement d’union nationale qu’il avait faite a plutôt été transformée en un vampire suceur du sang des enfants de la démocratie, les partis politiques. Là, Hama à une belle occasion pour rebondir sur le climat politique. Et en bon parlementaire, il ne faut pas s’attendre que Hama Amadou jette de l’huile sur le feu. Tout en sachant parfaitement que plus rien ne peut redevenir comme avant dans ses relations avec le président Issoufou, Hama va certainement jouer la carte de l’apaisement. A demi-mot, il démontrera les velléités du régime à en finir avec les grandes formations politiques du pays. Mais pour le comprendre, il faudra certainement lire entre les lignes. Mais la grande inconnue est : Hama Amadou va-t-il annoncée ou non sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale ? Oui et Non à la fois.

Ou Hama annonce sa démission…

Si le président du MODEN FA Lumana veut couper l’herbe sous les pieds de ceux qui disent de lui, qu’il a demandé à ses militants de quitter leurs postes tout en restant dans le sien, il va claquer bruyamment la porte. On se rappelle que c’est l’argument que le Secrétaire général du MODEN FA Omar Hamidou Ladan a mis en avant pour retourner siéger au Conseil des ministres. En démissionnant à son tour, Hama fera tomber son argument ainsi que celui de ceux et celles qui sont d’avis avec Ladan de manière avouée ou non. Aussi, en rendant le tablier, Hama Amadou se place de facto dans une posture d’opposant sans la moindre complaisance comme c’est le cas aujourd’hui. Il pourra alors composer de façon officielle avec l’actuelle opposition, l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN). De ce point de vue, le départ du président de Lumana du sommet du parlement n’est qu’une question de temps. Dans ce cas, le président Hama tombe dans le piège du pouvoir qui ne manquera pas de dire qu’il a quitté son poste parce qu’il confond parti politique et institution républicaine.

Ou il ne démissionnera pas…

Si comme il l’a fait jusqu’à présent, le président du MODEN FA, préfère laisser le président de la République prendre le dessus pour détériorer leurs relations politiques, alors il restera à la tête de l’Assemblée nationale. Auquel cas, Hama laissera le chef de l’Etat se casser la tête et les poches pour réunir le nombre de députés nécessaire (75) pour débarquer le président de l’Assemblée. L’avantage de ce choix sera de pousser le président Issoufou jusqu’aux extrémités et qu’il finisse par dévoiler au monde entier que c’est bien lui, le président de la république qui veut définitivement passer l’éponge sur sa relation avec son ancien allié. Ainsi, comme en 2007 où au lieu de démissionner sachant parfaitement que la motion de censure qui le visait allait passer Hama avait préféré se laisser débarquer devant le monde entier. Il s’est même permis une élégance politique extraordinaire à l’occasion. Cela a permis à l’opinion nationale et internationale de comprendre qu’en réalité Hama Amadou était la cible d’un vaste complot politique. Cela a contribué à lui donner l’aura et la cote de popularité que tout le monde sait. En rééditant le même exploit, certains soutiendront que le président de l’Assemblée nationale s’est laissé humilié en ne démissionnant pas de luimême. Et ce sera là, le piège politique dans lequel les proches du président de la république risquent de le précipiter.

L’un dans l’autre, le plus important aujourd’hui n’est pas si le parlement va ou non changer de président, la bonne est question de savoir comment faire pour sauvegarder la stabilité politique et institutionnelle du Niger jusqu’aux prochaines élections présidentielles en 2016. Que le MODEN FA Lumana africa soit à l’opposition ou à la majorité n’est pas en soi un évènement extraterrestre en politique. Le tout est comment les forces politiques dans leur ensemble comptent protéger et défendre les intérêts du Niger et seulement du Niger. Il faudra pour se faire, que l’opposition même ragaillardie par l’arrivée de Lumana joue son rôle dans le respect du cadre démocratique, des lois et règlements de la république. Il faudra aussi que le pouvoir de son côté joue la carte de la responsabilité politique et étatique. Ce en laissant le contre-pouvoir jouer son rôle et en arrêtant de rêvasser sur un second mandat qui ne peut et ne doit venir que des urnes et non les complots politiques comme on le voit jusque-là.

Voilà qui est assez simple pour protéger le Niger d’une énième et inutile crise politique. Seulement, notre classe politique en est-elle capable ?

Ibrahim YERO

 Commentaires