Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Visite des Chefs d’Etat Major des Armées du Tchad et du Niger à Malanfatori suite à l’opération « Mai Dounama » : constater l’effectivité de la reprise du dernier bastion de Boko Haram aux frontières du Niger
Publié le jeudi 9 avril 2015   |  Le Sahel


Visite
© Autre presse par DR
Visite des Chefs d`Etat Major des Armées du Tchad et du Niger à Malanfatori suite à l`opération « Mai Dounama » : constater l`effectivité de la reprise du dernier bastion de Boko Haram aux frontières du Niger


 Vos outils




Le chef d’état général major des Armées du Niger et son homologue tchadien se sont rendus, le vendredi 3 avril dernier, à Malanfatori en République Fédérale du Nigeria. Ils étaient accompagnés du Commandant de la zone de défense N°5, du directeur du bureau des opérations et des deux hauts commandants de la garde nationale du Tchad et du Niger. Cette visite des plus hauts responsables de nos deux armées intervient moins d’un mois après le lancement de l’opération « Mai Dounama » par les Forces de Défense et de Sécurité nigériennes et les forces armées et de sécurité tchadiennes. Il s’agit d’une opération conjointement décidée par les Présidents Issoufou Mahamadou et Idriss Déby Itno et financée sur fonds propres par les deux pays pour lutter contre le groupe terroriste Boko Haram qui sévit dans le nord-est du Nigeria.
Trois semaines à peine après son lancement « Mai Dounama » est une opération à succès. Elle a en effet permis aux vaillants soldats du Niger et du Tchad de chasser les combattants de cette organisation de toutes les villes et tous les villages nigérians situés le long de la frontière nigérienne, démantelant ainsi toutes les places fortes détenues par ce groupe de criminels. Cette offensive a libéré les villages de Duji situé à moins de 7km de la ville de Diffa, la ville de Damasak la plus importante ville occupée faisant office de quartier général pour l’émir de Boko Haram dans la zone. L’offensive s’est poursuivie le long de la Komadougou. Tour à tour, les villages de Gashagar, de Bagalam, Jagulam et Talatangam sont tombés sous le contrôle des forces régulières du Tchad et du Niger à l’issue des violents combats.

Fortes de ces succès, nos deux troupes ont mis le cap sur Malanfatori, l’autre place forte de Boko Haram située à seulement 3km de la ville de Bosso. Il se raconte que c’est dans cette ville que le guru et sa bande de criminels tenaient souvent des réunions et planifiaient des attaques. Le village de Malanfatori est tombé le 31 mars, les soldats nigériens et tchadiens ont débarqué et marché sur la ville. L’objectif premier de l’opération «Mai Dounama », celui de libérer les villes, villages et hameaux le long de la frontière est atteint avec un grand et réel succès. A Malanfatori, les combattants du groupe terroriste n’ont là également pu rien faire face à la puissance du feu des troupes nigéro-tchadiennes. Avec la chute de Malanfatori, l’ennemi Boko Haram a perdu un symbole qu’il considérait pourtant comme définitivement acquis, il y a encore quelques jours.
Beaucoup de ses hommes, qui y ont convergé après les précédentes défaites successives, ont été neutralisés et les quelques rares survivants de l’offensive n’ont eu leur salut « provisoire » que par la fuite vers les îles du Lac Tchad. Les chefs militaires engagés sur le front assurent que la grande opération de ratissage lancée se poursuit dans toute la zone et permettra de neutraliser au fur et à mesure ces aventuriers ainsi que les fugitifs et de nettoyer les quelques poches de résistance. La visite des deux chefs d’état major à Malanfatori constitue un autre signal fort lancé au groupe terroriste dont la capacité de nuisance est très fortement réduite pour ne pas dire annihilée.m-3 Le général des corps d’armée Seyni Garba et son homologue tchadien le général de corps d’armée Brahim Seid Mahamat et les membres de leur délégation ont débarqué à Malanfatori à bord de deux hélicoptères avec une forte délégation de la presse tchadienne, nigérienne et étrangère constituée d’une trentaine de journalistes.

Sur place les responsables des deux armées ont trouvé une troupe avec un moral au beau fixe et galvanisée par les victoires successives contre Boko Haram. La visite des plus hauts responsables de la hiérarchie militaire a eu un effet réconfortant pour les troupes qui voient en cela, la reconnaissance du mérite et du sacrifice consenti, mais aussi du professionnalisme et de la détermination dont les soldats ont fait preuve tout au long de l’offensive victorieuse. Le général Seyni Garba et son homologue ont salué, félicité et encouragé l’ensemble des soldats, précisant qu’ils sont à Malanfatori, dernier bastion de Boko Haram à la frontière nigérienne, pour apporter le message de soutien et de satisfaction des Présidents Idriss Deby Itno et
Issoufou Mahamadou qui suivent de très près l’évolution de l’opération « Mai Dounama ».
Les deux chefs de nos armées ont mis à l’actif du professionnalisme des soldats, toutes ces victoires. La prise de Malanfatori ne signifie certes pas la fin de l’opération dont l’objectif est de sécuriser tout le bassin du Lac Tchad pour permettre à nouveau aux populations de reprendre leurs activités agricoles et commerciales et de renouer ainsi avec la prospérité de cette zone mise à mal par les actions de Boko Haram. Les généraux de corps d’armée Seyni Garba et Brahim Seid Mahamat ont souligné que les actions seront davantage renforcées avec l’armée nigériane pour étendre la zone de contrôle des armées régulières. Le chef d’état major du Niger a tenu à souligner que les forces n’ont pas vocation à rester en territoire nigérian.
m-4Après avoir évoqué les différentes étapes ayant abouti à la libération de toute la zone frontalière nigéro-nigériane, le haut responsable tchadien a souligné l’importance des opérations de ratissage et la nécessité de mettre un accent sur la vigilance. «Soyez vigilants car les terroristes sont éparpillés et parfois dissimulés au sein des populations. Dans tous les cas, sachez que nous sommes derrière vous et que vous avez notre soutien » a-t-il dit aux troupes. A l’issue de leur visite à Malanfatori, les deux responsables ont animé une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ils ont réitéré toutes leurs félicitations et leur encouragement aux vaillants soldats qui ont libéré la zone.
Parlant du sort de cette zone, le CEMA du Niger a indiqué qu’il y’aura une coordination avec l’armée régulière nigériane pour prendre le contrôle soulignant formellement que les forces conjointes tchado-nigériennes n’ont pas vocation à administrer une quelconque portion du territoire nigérian. «Il s’agit du côté du partenaire nigérian, aussi bien militaire que civil de prendre possession de ces localités pour la gestion. Cela va nous permettre de progresser dans notre lutte contre Boko Haram » a dit le général de corps d’armée Seyni Garba qui a ajouté que les opérations de ratissage général et le contrôle de zone se poursuivront après la première phase bien réussie consistant à reprendre les localités à Boko Haram.

Malanfatori, village sinistré mais libéré

Le village de Malanfatori, plus grand fief de Boko Haram, est totalement sous contrôle mais vidé de l’écrasante majorité de ses populations suite aux exactions des éléments sanguinaires de Boko Haram. La visite effectuée dans ce gros village a permis aux journalistes dépêchés de constater de visu et de témoigner de l’effectivité de la reprise totale de Malanfatori. Ici, les adeptes des ténèbres et de l’obscurantisme ont laissé un village sinistré et en ruines. Ils s’y sont livrés aux saccages et incendies systématiques des habitations, de commerces et d’autres biens avant leur fuite. Seule une dizaine de personnes en majorité des femmes très âgées ou invalides restent dans ce qui reste de leur maison, cohabitent avec quelques animaux domestiques qui ont échappé au pillage des bandits qui ont régné en maîtres absolus pendant plusieurs mois dans ce village. La prise de Malanfatori est une véritable délivrance voire une renaissance pour ces miraculés vivant ou survivant encore dans ce village. La présence des armées tchadienne et nigérienne signe enfin la fin du calvaire de ces personnes qui sont certainement restées malgré elles dans l’angoisse d’une possible sentence venant de ces hommes sans foi ni loi. Dans les rues désertes et les maisons dévastées par le feu, on aperçoit par-ci par-là que des voitures, des motos, des matériels électroménagers, des boutiques, endommagées. La scène d’apocalypse n’est pas hollywoodienne à Malanfatori, mais c’est une réalité visible, tangible. Les habitants ayant fui le village pour sauver leur vie seront certainement dans l’obligation de tout reprendre à zéro pour un nouveau départ.

Lors de son séjour à Diffa, le chef d’Etat major des Armées le général de corps d’armée est allé au centre hospitalier de Diffa et l’infirmerie de garnison de l’armée pour être au chevet des soldats nigériens et tchadiens blessés qui y suivent des soins. Le chef d’état et le haut commandant de la garde nationale du Niger, le lieutenant colonel Sidi Mohamadou ont apporté de vive voix le message de compassion et de soutien des autorités nationales avec à leur tête, le Président de la République Issoufou Mahamadou. Les deux responsables ont également exprimé leur encouragement au personnel de santé des deux structures. Le chef d’état major s’est rendu à la base de la force d’assistance américaine. Là, le général de corps d’armée a eu des explications sur le déroulement de l’assistance qu’apporte le partenaire américain à notre pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme

Zabeirou Moussa,Envoyé spécial

 Commentaires