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Discours du ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, l’Intégration Africaine et des Nigériens de l’Extérieur, à l’ONU sur le Sahel
Publié le vendredi 27 septembre 2013   |  nigerdiaspora.info


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© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur, M. Mohamed Bazoum


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Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères de la Coopération de l’intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, M Mohamed Bazoum assiste depuis lundi dernier à la 68ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York. Hier, il a prononcé une allocution à la tribune de l’ONU.
Excellences Messieurs les Chefs d'Etat et de gouvernement,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Monsieur le Secrétaire général de l'ONU,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais avant tout vous adresser les salutations du Président Issoufou Mahamadou et vous exprimer spécifiquement, à vous Monsieur le Secrétaire général, ses sentiments de gratitude pour l'intérêt jamais démenti que vous témoignez à la région du Sahel. L'an passé déjà, à l'occasion de l'assemblée générale de l'Onu, vous avez organisé une telle rencontre. Elle fut un grand moment d'échanges, de sensibilisation et de mobilisation. L'accélération des événements au Mali a confirmé la pertinence des motivations qui avaient présidé aux nombreuses initiatives que vous aviez alors engagées. Si, en effet, la communauté internationale a pu réagir avec promptitude face au péril terrible qui menaçait le Mali en janvier 2013, cela a tenu d'une part au courage et à la lucidité dont ont fait montre les autorités françaises et d'autre part au travail de mobilisation et de coordination remarquable accompli par l'Onu en rapport avec l'Union africaine et la CEDEAO.





Cette intervention a asséné des coups décisifs aux organisations terroristes qui ont occupé, pour certaines d'entre elles, le nord de ce pays depuis plus d'une décennie et qui y ont fait prospérer une économie criminelle dont les méfaits ont affecté bien des pays de la sous-région. L'organisation sans anicroches de l'élection présidentielle a démontré à quel point elles ont été affaiblies, mais nous serions trop naïfs de penser que la guerre à été gagnée. Notre victoire est une victoire d'étape, traduisant à certains égards plus une posture tactique de l'adversaire qu'une réalité définitive susceptible de nous amener à penser que la paix règnera pour de bon dans un Mali désormais débarrassé de tous les facteurs et acteurs de cette violence qui a failli le détruire totalement.

Pour débarrasser le Sahel du fléau du terrorisme, il est impératif de conforter les acquis obtenus à l'intérieur du Mali d'une part, et de promouvoir une coordination régionale et internationale efficiente d'autre part.

À cet égard, le processus de réconciliation, conduit par les nouvelles autorités maliennes mises en place à l'issue de l'élection présidentielle du 11 août dernier, doit pouvoir définir les conditions d'une paix définitive basée sur l'unité du pays, l'intégrité de son territoire et l'impératif d'un développement plus soutenu des régions du nord fondé sur une gouvernance nouvelle.

Par ailleurs, pour mettre définitivement fin à la violence qui a prévalu dans le nord de ce pays ces dernières années, un des aspects du cahier des charges de la MUNISMA doit consister à mettre un accent particulier sur la lutte contre le trafic de drogue. Ce fléau a été à la base du phénomène de la corruption généralisée qui avait entaché la gouvernance dans cette partie du pays et conduit à la faillite des forces de défense et de sécurité.

Au plan régional aussi, l'impératif est de coordonner la lutte contre le trafic de drogue de façon à éviter que n'émergent d'autres acteurs nationaux et transnationaux violents possédant des capacités financières à même de leur permettre de remettre en cause le monopole de la violence légitime des États, et ce faisant, provoquer la faillite des institutions étatiques.

La communauté internationale se doit également de se mobiliser plus fortement pour assurer de son soutien indispensable certains pays de la région dont les États ont été fragilisés par des processus révolutionnaires ayant parfois mis au-devant de la scène des acteurs aux motivations et aux agendas dangereux.

S'agissant de mon pays, le Niger, situé en plein cœur de cette zone tourmentée, le défi depuis des années reste celui d'empêcher que des acteurs criminels ne puissent prendre pied dans les montagnes de l'Aïr et en faire un sanctuaire à l'image des Adrars des Ifoghas du Mali. Ce défi, nous y avons fait face avec des résultats probants, mais au prix de sacrifices financiers énormes. Le Niger, occupant une place charnière au sein de cet espace, aurait besoin d'une assistance spéciale pour renforcer notamment sa présence militaire dans sa partie septentrionale aux confins des frontières algérienne et libyenne. Cette zone de rocailles et de sable, particulièrement aride, et où la chaleur et le froid atteignent, selon les saisons, des niveaux hors de toute proportion, est réfractaire pour ainsi dire à toute forme de présence humaine. L'aménager pour y permettre une présence militaire pérenne et conséquente est hors des capacités de l'Etat du Niger. Or, la zone de la passe de Salvador, au point triple de la frontière algéro-nigéro-libyenne, est pourtant reconnue comme étant la voie de passage obligée de tous les trafics. Son contrôle, grâce à des moyens aériens forcément internationaux d'une part et d'une présence militaire terrestre de proximité d'autre part, nous semble relever du minimum indispensable dans la perspective d'une maîtrise des flux si dangereux propres à cette région. Les attentats terroristes, particulièrement violents, dont mon pays a été victime à Agadez et à Arlit le 23 mai dernier, témoignent tant de la nécessité que de l'urgence de la mise en œuvre de telles mesures.

Mais le Niger n'est pas seulement sommé d'apporter une réponse sécuritaire aux problèmes auxquels il est confronté. Il est aussi tenu d'apporter des réponses dans les domaines de la gouvernance et du développement.

Sur le plan économique une stratégie de développement et de sécurité pour les zones du nord a été définie et est mise en œuvre avec le concours bienveillant de nos partenaires extérieurs. Mais, à l'évidence, les résultats sont loin d'être à la hauteur des besoins. Aussi, me plaît-il de rappeler du haut de cette tribune, combien il est urgent d'aider encore plus mon pays à ce sujet. Car tant que les jeunes feront face à un certain niveau de détresse sociale, le risque est grand de les voir céder aux tentations les plus rentables. Or malheureusement, les offres du crime organisé sont aujourd'hui les plus disponibles et les plus attrayantes.

Je vous remercie

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