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La probité morale de trois magistrats à la cour d’appel de Niamey mise en cause, une plainte adressée au ministre de la justice est restée muette
Publié le lundi 13 avril 2015   |  ActuNiger




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Certains barons sont passés maîtres «dans l’art» de manipuler les fonctionnaires corrompus en les aidant à gravir rapidement les échelons de leur carrière administrative et en les protégeant contre d’éventuelles sanctions.

Dans le secteur de la justice, la situation est dramatique.

En effet, la question de l’intégrité des magistrats ne se pose pas seulement depuis la création de la HALCIA. La probité des magistrats puise sa source dans la culture nationale ; le principe d’impartialité de la justice a consolidé chez le juge son attachement à la liberté, à l’égalité, à la solidarité nationale, à l’idéal républicain… Mais si la Constitution a posé les fondements d’un Etat de droit reposant, notamment sur une justice gardienne des lois de la République, la déliquescence d’un pouvoir corrompu et médiocre a mis en danger, les institutions républicaines. La crise que vit le pays n’a d’égale que la gravité des méfaits commis par des barons d’un système politique corrompu.

Ce système a enfanté «un nouveau genre» de citoyens qui ne connaissent que le langage de la force et de la violence. Il ne s’agit pas de s’interroger sur le degré de violence des uns et des autres ; la presse nationale a suffisamment dévoilé les agissements des politiques qui font des discours incendiaires dans les meetings, et de certains juges qui donnent l’impression d’être au service d’un système politique.

Aujourd’hui, il ne suffit pas de condamner la torture, de dénoncer le comportement d’un magistrat corrompu, et les agissements d’un ministre de l’intérieur allergique à la démocratie, d’un ministre de la justice avide de pouvoir, d’un président de la République sectaire.

Ce qu’il faut établir, c’est la relation qui existe entre la justice et les justiciables, la corruption des magistrats et leur moralité et l’abus de pouvoirs des juges. La manouvre est connue, certains magistrats se croient tout permis et parfois intouchables. Les liens sont suffisamment établis entre les milieux des affaires et certains juges.

Ce qu’il faut relever surtout, c’est l’absence de volonté politique de répondre à l’appel des citoyens. Comment comprendre que des magistrats dont la mission est de juger, puisse se substituer à la personne mise en cause en faisant obstruction des preuves dans un dessein inavoué. Il est à se demander ce qu’était l’intention réelle de ces magistrats mis en cause ? Ont-ils voulu s’enrichir ou étaient-ils vraiment de bonne foi ? Pourquoi ni la HALCIA ni la Ligne verte non pas fait cas de cette situation alors qu’elles ont reçues copies de la plainte adressée au Ministre de la justice? Le ministre de la justice avait-il un intérêt propre à ne pas instruire le parquet à ouvrir une enquête ? Ce sont là une série de questions qui attendent de trouver leurs réponses pour éclairer l’opinion, car l’affaire est suffisamment graves et met en cause trois magistrats de la Cour d’appel de Niamey.

Pourtant, les magistrats de la cour de cassation n’ont de cesse, signaler les dérives judiciaires, mais il arrive que les pressions du pouvoir politique s’exercent au niveau de la Cour suprême. Il suffit, pour s’en convaincre, de noter les lettres ouvertes adressées par des citoyens au président de la République, au ministre de la Justice ou au médiateur de la République.

La soumission de certains magistrats aux barons du système les rend «suffisamment forts» au point de bafouer la loi sans craindre les sanctions du Conseil supérieur de la magistrature.

En fait, il y a un lien dialectique entre le magistrat corrompu et la politisation à outrance de l’appareil judiciaire qui peine à se détacher de l’exécutif. Des observateurs de la vie politique nigérienne ont mis du temps à réaliser que le mal est profond.

Il convient dès lors, de chercher à connaître la vérité et d’essayer de comprendre, notamment, les véritables raisons des agissements de ces magistrats en mettant au jour les failles d’un système qui a ruiné le pays et déstabilisé la société nigérienne.

Le secteur de la justice est pénalisé aussi bien par les pressions exercées par l’Exécutif que par le comportement peu honorable de certains juges, il s’agit d’un secteur carrément gangrené. Certaines décisions de justice relèvent de l’invraisemblable, de l’absurde. Les magistrats disposent de trop de pouvoirs lorsqu’ils ont affaire à de simples citoyens, mais de très peu de pouvoirs lorsqu’ils ont affaire à des dignitaires du système politique. la plainte qui intéresse notre affaire en est la parfaite illustration.

De nombreuses dérives judiciaires peuvent être mises sur le compte de l’incompétence. Mais l’incompétence n’est pas, à elle seule, l’unique cause des graves dérives de la justice. Si, les magistrats bafouent les lois de la République, c’est parce qu’ils savent que l’administration et la justice sont manipulées par des forces occultes qui agissent aux niveaux les plus élevés de «l’Etat». Ces magistrats savent aussi que le pouvoir politique autorise certains d’entre eux à exercer leur fonction de juge tout puissant, avec le risque d’instruire des affaires où seraient impliqués des membres de leur famille ou leurs voisins du village ou du quartier.

Les dérives des magistrats corrompus ne connaissent pas de limites ; même sous les régimes des Républiques bananières, des telles dérives n’ont pu être constatées.

Si des magistrats violent ainsi la loi, c’est parce qu’ils ne craignent pas les sanctions du Conseil supérieur de la magistrature, qui dispose de pouvoirs très limités et géré lui-même par le politique. La carrière des magistrats est gérée par le cabinet du ministère de la Justice qui subit la pression du pouvoir politique.

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