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Affaire MNSD NASSARA : La justice annule le Congrès de Albadé et confirme Seyni Oumarou comme président du parti
Publié le jeudi 16 avril 2015   |  Actu Niger




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C’est un véritable coup dur pour les dissidents du MNSD Nassara et surtout une belle victoire pour Seyni Oumarou, le Chef de file de l’opposition qui vient de remporter le procès qu’il a intenté contre le Congrès tenu par l’aile dite Albadé Abouba, chef de file des dissidents. Dans le jugement que vient de rendre public le Tribunal hors classe de Niamey en ce mercredi 15 Avril 2015, le Congrès de l’aile Albadé Abouba a été jugé « nul et de nul effet ». Seyni Oumarou, est désormais et par conséquent, « le seul habilité à parler et à engager le MNSD Nassara ».

Dans son délibéré, le tribunal a également annulé le Congrès organisé par les dissidents tout en confirmant la légitimité de celui tenu sous la direction de Seyni Oumarou. Toutes les décisions issues du 8e congrès ainsi que les conclusions du Conseil national du parti ont été validées par la justice. De ce fait, l’exclusion des Albadé Abouba et Cie a été confirmée par le jugement qui interdit par ailleurs à ces derniers, l’utilisation des insignes du parti.

Il s’agit, certes, d’un premier jugement qui est susceptible de recours mais cette décision constituera assurément un retentissant rebondissement sur la scène politique nationale. La décision risque fort, en effet, de peser sur la majorité MRN au moment justement où Albadé Abouba commence à prendre ses marques comme président du parti et principal allié du Président Issoufou Mahamadou.

Pour l’heure, les dissidents sont dans l’expectative en attendant la suite probable du feuilleton judiciaire mais comme en témoigne la sérénité affichée dès le début par Seyni Oumarou et les membres du bureau politique national qui lui sont restés fidèles, il y a fort à parier que la suite des décisions judiciaires s’inscrive dans le même sens.

Du reste, même s’il leur est difficile de cacher leurs satisfactions, les partisans de Seyni Oumarou font savoir que cette décision était attendue d’avance au vue des arguments en leur faveur.

Il faut dire que bien avant, la première saison du feuilleton judiciaire s’est estompée sur une décision de justice qui renvoyaient certes dos à dos les deux ailes avec toutefois une longueur d’avance pour Seyni même si ce sont les Albadé qui en ont tiré grand bénéfice. A l’époque du procès intenté par les dissidents sur les conclusions du Conseil national de Zinder de 2014, la justice a annulé la suspension des Albadé et consorts au motif du non respect de certaines procédures notamment de l’absence de certaines pièces qui n’ont pas été ajoutés à temps dans le dossier. Entre temps, Seyni Oumarou et ses partisans ont pris soin de se conformer à la légalité allant jusqu’à organiser un congrès pour cette fois, non pas suspendre pour un an les dissidents mais plutôt les exclure définitivement du parti. En parallèle, les dissidents n’ont également pas perdu du temps et ont organisé un autre Congrès précédé d’un conseil national au courant duquel ils ont pris le soin de retirer leur confiance à Seyni Oumarou. Avec la bénédiction du pouvoir, ils se sont donc ouverts la voie pour recomposer la direction du parti, purgé de ceux qui sont restés dans l’opposition derrière Seyni.

Au sortir de son 8e Congrès, le MNSD Nassara s’est retrouvé avec deux directions même si le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou a préféré validé celui des dissidents.

Par la suite et toujours dans le cadre de ce véritable feuilleton judiciaire, la décision rendue par le Tribunal de Dosso sur les deux ailes du parti à l’échelon régional et qui a confirmé l’exclusion des dissidents, laissait entrevoir qu’ils étaient en mauvaise posture surtout qu’ils ont participé au congrès ayant sacré Albadé Abouba.

Dès lors, les fondements de la « grande messe du Palais des sports » étaient fissurés surtout avec les arguments mis en avant par Seyni Oumarou sur le fait que Albadé, ancien secrétaire général du MNSD Nassara, « n’avait aucune qualité pour convoquer un Congrès au nom du parti ».

C’est pourquoi le Président Seyni Oumarou a tenu a qualifié le quitus accordé à Albadé Abouba de « non-évènement » préférant attendre l’issue de la procédure judiciaire. Dans le même sillage, Seyni Oumarou a tenu dernièrement, à rappeler à l’ordre le Premier ministre Birgi Raffini, à la suite du remplacement de certains militants du MNSD par ceux de l’aile Albadé Abouba dans certaines structures comme le Comité chargé de la préparation du fichier électoral biométrique.

Au delà des conclusions de cette décision qui mettent fin, pour un laps de temps, à la guerre des deux ailes au niveau du MNSD Nassara, plusieurs autres questions restent en suspens notamment le cas de certains dissidents comme l’actuel Président de l’Assemblée nationale, Amadou Salifou. Désormais, en effet, les députés exclus du MNSD Nassara vont devoir siéger comme indépendant au niveau de l’hémicycle. C’est en tout cas ce que dispose la Constitution.

De même et comme le relève un observateur de la scène politique, cette décision rendue par la justice constitue un vrai camouflet pour le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou, lequel a donné quitus en janvier dernier, au Congrès organisé par les dissidents alors que l’affaire était encore pendante devant la justice.

Pour rappel, les deux ailes avaient organisé deux Congrès parallèles presque le même jour et à Niamey mais dans deux endroits différents, en fin novembre dernier. Depuis lors, la rupture a été définitivement consommée entre les deux parties qui se sont réciproquement exclues de la formation à laquelle ils ont tous appartenus durant de longues années notamment au moment où le MNSD était à la tête du pays.

Depuis la tentative avortée de formation du gouvernement national d’Août 2013, Seyni et Albadé se disputaient le leadership de l’actuel principal parti d’opposition, lequel se retrouvait aussi avec un pied au sein de la majorité. Ces derniers temps, les regards étaient tournés vers l’ancien Président du parti Tandja Mamadou, véritable figure tutélaire du MNSD Nassara, pour déceler de quel coté le vent de la légitimité allait souffler. L’ex-Président de la République et premier président du MNSD avait même annoncé une conférence de presse dans ce sens avant que le rendez-vous ne soit renvoyé aux calendes grecques à la suite de la complication de son état de santé.

Au moment où le verdict est tombé, le Président Seyni Oumarou se trouverait selon plusieurs sources, à Paris où Tandja est soigné.

A.Y. Barma

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